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Après les inondations, les fraudes

Gas station in Agadez commune submerged after flooding Ibrahim Diallo Manzo/IRIN
Dans la région d’Agadez dans le nord du Niger, qui a subi en septembre 2009 les inondations les plus graves qu’elle ait connues depuis des décennies, les responsables des autorités locales tentent de démasquer les fausses victimes des inondations, afin de rediriger l’aide vers les familles démunies et la reconstruction.

Plus de 13 000 maisons ont été partiellement ou complètement détruites par les inondations, d’après le gouvernement.

Attaher Gambo, réparateur de motos, a dit à IRIN que son voisin percevait indûment une aide destinée aux victimes des inondations. « Ils sont plusieurs dans ce [cas de] figure à avoir glissé leur nom [sur la liste grâce à] la complicité des agents recenseurs ».

D’après une enquête sur l’hébergement temporaire des victimes des inondations, menée le 28 novembre par le gouvernement, plus de 100 tentes étaient inoccupées. Les mesures de répression des fraudes concernant l’aide aux victimes des inondations ont semé la panique chez les véritables victimes des inondations, qui ont commencé à quitter les tentes à cause de rumeurs selon lesquelles elles allaient être expulsées.

Le 9 décembre, Falmata Abdou a dit à IRIN qu’on lui avait dit de quitter le stade d’Agadez, un des cinq sites d’hébergement temporaire. Mais « nous ne savons plus où aller », a-t-elle dit à IRIN. « C’est bien de demander aux gens de retourner s'installer sur les ruines de leur maison, mais tout le monde sait que notre quartier n’est pas un quartier [habitable] ».

Utiliser la radio pour informer les victimes

Pour éviter que les victimes des inondations ne retournent dans des logements non sécurisés, le gouvernement a demandé au Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de financer des spots radiophoniques visant à démentir les rumeurs de départs forcés. A la date du 15 décembre, après une semaine de diffusion de ces spots, aucun départ massif n’avait été observé sur les cinq sites d’hébergement temporaire, d’après les Nations Unies.

En octobre, plus d’un million de dollars avaient été donnés au comité régional de gestion des inondations, dirigé par le gouverneur d’Agadez, Abba Malam Boukar.

M. Boukar a dit à IRIN que le travail en cours comprenait notamment la réparation de puits endommagés, l’installation de l’eau et l’électricité pour reloger les familles, et la mise à disposition de soins primaires et psychologiques « afin de parer aux éventuels cas de chocs liés aux inondations ».

D’après lui, les autorités préparent trois sites, destinés à accueillir au total 1 500 parcelles, pour reloger les personnes qui vivaient dans le lit de l’affluent qui traverse la ville, une zone inondable. « Ceux qui fustigent l’éloignement de ces sites par rapport au centre-ville doivent se [demander] où peut-on trouver 1 500 parcelles dans le centre-ville d’Agadez ? », a-t-il demandé.

Selon le gouvernement, 17 millions d’épurateurs d’eau seront nécessaires pour couvrir les besoins des victimes des inondations des zones rurales au cours des prochains mois ; 4 200 dollars sont nécessaires pour décontaminer les puits dans les zones isolées, et 37 000 dollars pour mener des études sur les zones inondables.

A ce jour, le gouvernement du Niger a reçu 3,7 millions de dollars du Fonds central d'intervention d'urgence des Nations Unies. Le Service d’aide humanitaire de la Commission européenne a approuvé l’octroi de près d’un million de dollars pour la reconstruction. OCHA prépare un atelier sur la réduction des risques de catastrophes, destiné au comité régional de gestion des inondations, qui se tiendra en janvier.

Besoin de surveillance étroite

L’aide aux victimes des inondations doit être surveillée de près afin d’éviter que les sommes en jeu ne financent des activités politiques, a dit Mallam Abagana, secrétaire général du Rassemblement social démocrate (RSD), parti de l’opposition.

Mohamed Algabid, hommes d’affaires à Agadez, a dit à IRIN que les produits donnés pour aider les victimes des inondations – dont des tentes, des couvertures et des jerrycans – n’étaient pas revendus comme par le passé. « Ce n’est pas [aussi] facile de voler [qu'auparavant], où les biens destinés aux pauvres se retrouvaient systématiquement sur les marchés ».

idm/pt/cb/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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