1. Accueil
  2. Global

Sida et changement climatique : les activistes sont appelés à unir leurs forces

The risk of waterborne diseases is higher during Bangladesh's annual flood season. Shamsuddin Ahmed/IRIN
Les habitants d’Afrique subsaharienne, qui sont déjà les plus touchés par l’épidémie mondiale de VIH/sida, seront probablement aussi les premières victimes des effets du changement climatique, mais jusqu’à présent, les experts et activistes de la lutte contre le sida et ceux de la lutte contre le changement climatique travaillent dans deux camps séparés.

Cependant, il se pourrait que cette situation commence à évoluer. Un dossier récemment publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (Onusida) vise à rassembler les acteurs des deux mouvements mondiaux afin qu’ils collaborent pour faire avancer la recherche sur les effets combinés du sida et du changement climatique, et, à long terme, qu’ils élaborent une réponse plus coordonnée.

D’après ce dossier, « le sida a déjà tué des dizaines de millions de personnes, ce qui est « peu » comparé au potentiel mortel du changement climatique». « Ceux qui veulent réduire le changement climatique peuvent apprendre beaucoup de l’expérience des acteurs de la lutte contre le sida. »

Le dossier explique en quoi le changement climatique risque de rendre encore plus vulnérables les populations ayant déjà des taux élevés de VIH, vivant pour la plupart en Afrique subsaharienne, mais également dans le nord-est de l’Inde, dans la région du Delta du Mékong au Vietnam, et dans les Hautes Terres de Nouvelle-Guinée.

Le plus grand danger – déjà présent dans de nombreuses régions du monde – est l’insécurité alimentaire provoquée par les sécheresses, qui deviennent plus intenses et plus répandues, et par d’autres phénomènes météorologiques extrêmes tels que des inondations.

Les foyers touchés par le VIH/sida ont plus de difficultés à faire face aux pénuries alimentaires et à la hausse des prix, que ce soit parce qu’elles ont perdu une source de revenus, parce que les adultes sont malades et ont besoin de soins, ou parce que la maladie a rendu les enfants orphelins. La malnutrition peut augmenter la vulnérabilité à la contamination par le VIH, et empêcher les personnes déjà atteintes de suivre une thérapie antirétrovirale ou d’autres traitements contre les maladies opportunistes.

Second danger lié à l’interaction entre le changement climatique et le sida : la multiplication des épidémies de paludisme dans certaines régions d’Afrique, qui est due à l’évolution des régimes thermiques et pluviométriques.

Les personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies par le VIH sont plus exposées aux risques de paludisme et d’autres maladies infectieuses sensibles au changement climatique, telles que la leishmaniose, une maladie parasitaire transmise par la piqûre d’un insecte appelé le phlébotome. D’après le dossier, dans certaines régions d’Asie, d’Europe et d’Afrique, de plus en plus de patients atteints du sida meurent de cette maladie.

Les auteurs craignent en outre que la compétition liée à la raréfaction des ressources telles que l’eau et les pâturages, provoquée par le changement climatique, n’augmente les risques de conflits et de migrations, et n’aggrave les disparités sociales et les inégalités entre les sexes – autant de facteurs susceptibles d’alimenter l’épidémie de VIH.
Malgré le manque de données sur les liens entre le sida et le changement climatique, Sari Seppänen, administrateur de programme de l’Onusida au Kenya a déclaré à IRIN qu’il était déjà possible de « tirer des conclusions solides ». « Notre collaboration nous a permis de conclure qu’il serait complètement justifié d’approfondir les pistes de recherche que nous avons identifiées. »

M. Seppänen a indiqué que les objectifs de ce dossier étaient de susciter l’intérêt des chercheurs, de leur donner envie d’aller plus loin dans l’étude des liens entre le sida et le changement climatique, et de promouvoir la mise en réseau des secteurs du changement climatique et du sida.

« Le manque de volonté politique, à l’échelle mondiale, concernant la réponse au fardeau inégal du sida, laisse penser que les populations pauvres ont des raisons de craindre les conséquences du changement climatique », ont observé les auteurs.

« On peut tout à fait imaginer un monde futur où les populations relativement épargnées trouveraient des raisons pour ne pas se préoccuper du chaos provoqué par le changement climatique. Si les acteurs de la lutte contre le sida s’alliaient avec ceux de la lutte contre le changement climatique, nous risquerions probablement moins d’assister à un tel scénario. »

ks/he

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join