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Retrait d’Al-Shabab – le début de la fin ?

IDPs in Waberi district, Mogadishu Mohamed Amin Jibril/IRIN
IDPs in Waberi district, Mogadishu
Les agents humanitaires ont salué le retrait du groupe d’opposition Al-Shabab de Mogadiscio, la capitale somalienne, le 6 août. Selon eux, la sécurité des habitants de la ville et l’accès aux populations vulnérables en seront améliorés.

« Il ne fait aucun doute que le départ d’Al-Shabab représenterait un développement positif et une étape dans la bonne direction pour une ville qui a connu tant de misère et de ravages », a déclaré Augustine Mahiga, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Somalie. « Mais alors que nous nous tournons vers le futur, il est important de reconnaitre que les risques en matière de sécurité, y compris les risques que représente le terrorisme, sont toujours réels et ne doivent pas être sous-estimés ».

Al-Shabab, qui contrôlait au moins six des 16 districts de la ville, y compris le marché de Bakara, a commencé à se retirer de Mogadiscio le 6 août suite à une série de défaites face aux troupes gouvernementales soutenues par la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).

Selon des informations non confirmées, Al-Shabab a participé activement aux combats à Mogadiscio jusqu’au 3 août, jour où quatre personnes ont trouvé la mort à un poste de contrôle gouvernemental.

Le cheikh Ali Mohamud Rage, le porte-parole d’Al-Shabab, a dit aux journalistes présents à Mogadiscio que le groupe considérait son retrait comme une manœuvre « tactique », ajoutant qu’il prévoyait de prendre le contrôle d’autres zones actuellement aux mains du gouvernement.

Warsame Mohamed Hassan Jadoh, le vice-président du département de la sécurité du bureau du gouverneur de Mogadiscio, a indiqué que le gouvernement fédéral transitoire (GFT) préparait « des bataillons » afin d’assurer la stabilité des zones de la ville abandonnées par Al-Shabab.

Cependant, Sally Healy, chercheuse associée du programme Afrique de la Chatham House et spécialiste de la Corne de l’Afrique, a exprimé des doutes sur le fait qu’Al-Shabab se retirait simplement dans le but de reprendre des forces avant de lancer de nouvelles attaques. « Je pense que dans le contexte actuel, celui d’une famine extrêmement grave qui touchent les zones qu’ils contrôlent et à laquelle ils sont incapables de répondre – car ils ne peuvent pas traiter avec les organisations internationales qui fournissent l’aide – ils sont confrontés à une véritable crise », a-t-elle dit.

À Hargeisa, la capitale de la république du Somaliland qui s’est autoproclamée indépendante, le professeur à l’université, Abdi Ali a dit que le retrait d’Al-Shabab de Mogadiscio était le signe de sa défaite totale.

Passengers board a minivan going toward Elesha Biyaha crossing Waberi bridge in Mogadishu
Photo: Mohamed Amin Jibril/IRIN
Le GFT pense que le retrait d’Al-Shabab de Mogadiscio marque le début d’un accès accru aux populations qui ont besoin d’aide
« Al-Shabab a été vaincu et n’est plus actif ; je pense que le GFT va bientôt reprendre tout le centre-sud de la Somalie », a dit M. Ali.

M. Mahiga des Nations Unies a exhorté le GFT à profiter de l’opportunité pour assurer la sécurité des populations et « à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider et protéger les populations civiles. La priorité immédiate doit désormais être la situation humanitaire et j’appelle toutes les parties, de la communauté des donateurs de fonds à toutes les parties du GFT, à faire tout leur possible pour garantir et faciliter la distribution immédiate de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin ».

Un responsable militaire du GFT, Abdikarim Yusuf Aden Dhega-badan, a dit aux journalistes présents à Mogadiscio que l’armée n’entrerait pas dans les zones abandonnées par Al-Shabab avant d’avoir envoyé des équipes de déminage pour savoir si la milice avait laissé des explosifs dans ces zones.

Le gouvernement pense toutefois que l’annonce a marqué le début d’un accès accru à une population qui a cruellement besoin d’aide. « Cela permettra aux organisations humanitaires de venir plus facilement en aide aux personnes qui en ont besoin », a dit M. Jadoh du GFT.

« Je pense que c’est une très bonne nouvelle dans le contexte des efforts humanitaires qui doivent être accomplis, car les gens s’étaient déjà déplacés en masse vers Mogadiscio, et ils ont clairement besoin d’efforts humanitaires très importants et urgents qui ne pourraient qu'être remis en cause par d’éventuelles négociations avec Al-Shabab », a dit Mme. Healy.

Mais les bonnes nouvelles ne se traduisent pas forcément par un bon travail. Mme. Healy a indiqué qu’il restait à voir si le GFT avait la capacité d’être un partenaire efficace de l’effort humanitaire.

La plupart des régions du centre-sud sont toujours aux mains d’Al-Shabab, et notamment les régions de Bay, de Bakool, de la Basse-Shabelle, du Bas-Juba, de Gedo et de Jowhar.

maj/js/jb/mw-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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