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Les nouvelles inondations pourraient compromettre la récolte de riz

Moins d’un mois après les fortes pluies de mousson qui se sont abattues sur le pays, une nouvelle vague d’inondations frappe de nouveau plusieurs régions du Bangladesh.

Selon les autorités bangladaises, le bilan des victimes des inondations du mois de juillet s’est alourdi et s’établit désormais à 840 morts, la plupart des victimes ayant péri noyées - surtout les enfants – ou des suites de morsures de serpents. Huit autres personnes, dont un enfant, sont mortes noyées le 10 septembre.

Les inondations actuelles, qui ont commencé il y a cinq jours, ont déjà contraint plus de 500 000 personnes à abandonner leurs maisons et ont fait des dizaines de milliers de sans-abri. La saison de la mousson dure généralement jusqu’au mois de septembre.

Les fleuves Teesta et Dharala (nord-ouest) et Surma (nord-est) ont fait éclater leurs digues de protection et ont inondé de vastes étendues de terre agricole et des milliers de maisons.

Les eaux de tous les grands fleuves des régions du nord et du centre du pays ont atteint des niveaux alarmants, celles du fleuve Surma ayant même dépassé de 20 cm la cote d’alerte. Quant au fleuve Brahmaputra, qui coule du nord au sud et forme le réseau fluvial du Bangladesh, le niveau de ses eaux continue de monter inexorablement.

Selon le centre d’information et de gestion des catastrophes du pays, depuis le 11 septembre, le niveau des eaux du fleuve Ganges-Padma continue de monter, et l’on observe une dégradation de la situation dans la région centre-sud du pays.

D’après un récent bulletin du Centre de prévention et de prévision des inondations (FFWC), les régions nord, centre-nord et centre-sud du pays pourraient connaître une deuxième vague d’inondations dans les prochaines 36 à 64 heures.

Des craintes pour la production agricole

« Les crues tardives durent généralement plus longtemps. Si cela se produit cette fois-ci, une telle situation affectera inévitablement nos cultures. Les semences dans les rizières d’`Aman’ seront retardées, ce qui peut entraîner de mauvaises récoltes. La production maraîchère d’hiver pourrait également être gravement compromise », a fait observer Saiful Hossain, directeur du FFWC.

L’`Aman’ est une variété de riz qui constitue le pilier de la production rizicole du Bengladesh, et l’élément de base des plats bangladais. L’autre variété de riz cultivé est l’`Aush’, mais sa production est inférieure à celle de l’`Aman’.

Dans la presse locale, on indique que près d’un million d’hectares de cultures vivrières et maraîchères ont déjà été inondés, mais il faudra plus de temps pour déterminer la superficie réelle des terres sinistrées.

Pour Ainun Nishat, représentant de l’Union internationale pour la conservation de la nature, la deuxième vague d’inondations pourrait causer encore plus de dégâts à une économie déjà exsangue et aux maigres ressources des populations rurales défavorisées. En effet, plus de 75 pour cent des 153 millions habitants que compte le pays vivent dans près de 68 000 villages.

« On se dirige peut-être vers une situation qui pourrait aggraver encore plus les dures conditions de vie de nos populations, surtout dans les régions du nord, du centre-nord et du nord-est du pays »
« On se dirige peut-être vers une situation qui pourrait aggraver encore plus les dures conditions de vie de nos populations, surtout dans les régions du nord, du centre-nord et du nord-est du pays », a prévenu M. Nishat.

Le bulletin météo publié le 11 septembre prévoyait de fortes précipitations dans les prochaines 24 heures dans la plupart des régions du pays.

Khondker Masud Siddiqui, directeur général du Bureau de gestion des catastrophes naturelles a affirmé que toutes les mesures avaient été prises pour faire face aux nouvelles inondations.

« Les forces armées sont encore présentes dans les régions sinistrées. L’administration civile et l’armée continueront de collaborer ensemble pour aider les victimes des inondations », a indiqué M. Siddiqui.

Le gouvernement sollicite une aide

Le gouvernement du Bangladesh a sollicité une première aide de 150 millions de dollars américains auprès des bailleurs de fonds, et a déjà reçu une promesse immédiate de 60 millions de dollars en aide alimentaire et médicale.

L’Arabie saoudite à elle seule a promis de verser 50 millions de dollars et enverra cinq avions cargo chargés de nourriture et de médicaments.

La Banque mondiale (MB) fournira une aide budgétaire de 75 millions de dollars, une contribution financière d’urgence qui permettra aux autorités bangladaises de faire face aux conséquences des inondations, a indiqué Xian Zhu, représentant de la BM au Bangladesh, au cours de la conférence de presse qu’il a donnée le 10 septembre.

Les bailleurs de fonds, dont la BM, augmenteront le volume de leur aide après avoir obtenu du gouvernement une estimation globale des pertes occasionnées par les inondations, a-t-il ajouté.

A ce jour, le Bangladesh a déjà reçu une aide financière de 68,3 millions de dollars fournie par 14 bailleurs de fonds de la coopération bilatérale et multilatérale.

Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, les dégâts causés au secteur agricole par la première vague d’inondations s’élève à près de 300 millions de dollars. Plus de 10 millions de personnes sont également sinistrées et des centaines de milliers d’autres sont sans abri.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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