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Corridor Abidjan-Lagos: Le Voyageur (22 février 2007)




LE VOYAGEUR

est le bulletin d’information de l’Organisation du corridor Abidjan-Lagos, en collaboration avec Irin Radio Corridor, présenté par votre station préférée. Il vous guide sur la route et vous informe des obstacles que vous pourriez y rencontrer
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COIN DES ROUTIERS
BENIN
Pour que les transporteurs prennent leurs responsabilités

Cotonou : Au cours de la rencontre que les transporteurs ont eu le lundi 19 février 2007 avec le chef de l’Etat, le ministre béninois des transports M. Richard Senou, en a profité pour mettre les transporteurs devant leurs responsabilités. « Je pense que vous êtes prêts aussi à reconnaître qu’il y’a des problèmes en votre sein. Vos pièces ne sont pas toujours à jour, vos permis de conduire sont pour la plupart falsifiés », a dit M. Senou. « Les gens qui falsifient les permis vous les connaissez. Il y’en a qui ont été emprisonnés et qui ont été libérés deux jours après parce que la justice est complice aussi », a-t-il ajouté.

M. Senou n’est pas allé par quatre chemins. Il a accusé ouvertement les transporteurs de ne pas être en règle, leurs véhicules encore moins. «Parmi les camions, nous savons qu’il y’en a qui sont branlants. Ca pose également le problème de la mise à jour la visite technique », a relevé M. Senou, avant d’ajouter que tous les camions sont admis à la visite technique « parce que la veille de la visite, on va louer des pneus, des feux, on va louer ceci, on va louer cela».

L’occasion a été saisie pour parler de l’état des infrastructures routières, des tracasseries douanières et policières, des comportements parfois insupportables des conducteurs, et de la cherté des transports. M. Senou a promis de trouver une solution à la Taxe Urbaine du Transport ou TUTR dont se plaignent les conducteurs. « Avec le ministre des finances, nous allons étudier le TUTR pour trouver très rapidement d’ici la fin de la semaine prochaine une solution, pour voir si cette taxe pénalise réellement vos maigres revenus», a t-il avancé.

Selon Monsieur le ministre, le nœud du problème, c’est l’argent que les policiers et douaniers postés sur la route soutirent aux conducteurs. « Tout est parti du problème de rançonnement. Oui, il y a rançonnement. Les sources du rançonnement sont multiples », a-t-il déclaré. « Nous sommes ici aujourd’hui dans une situation où chacun doit reconnaître ses torts pour qu’on puisse avancer », a invité Mr Senou.

Une invite entendue par les directeurs généraux de la douane, de la police et de la gendarmerie qui ont reconnu la pratique du rançonnement et qui ont promis des dispositions urgentes pour palier cet état de fait.

AXE ABIDJAN-LAGOS
Le racket policier, une dure réalité le long du corridor
Hilla Condji : À cause racket policier dont sont victimes les voyageurs et les conducteurs, la traversée du corridor Abidjan-Lagos est restée un casse-tête. Cyrille Bodjinou, ce conducteur béninois qui fait la navette entre Seme au Nigeria et Lomé au Togo en a vécu l’expérience plusieurs fois. Selon lui, les passagers et les chauffeurs sont rackettés presque partout le long du corridor.

«Tous les chauffeurs le savent. Il y’a même des passagers qui, parce qu’ils ont peur de payer, donnent au chauffeur pour payer à leur place », a dit M. Bodjinou. M. Bodjinou raconte qu’un jour, il a eu des problèmes avec des policiers, qui ont lui faire payer entre 2000 et 3.000 francs CFA parcequ’il avait des bagages. « J’ai dit non vous n’êtes pas douanier, mes bagages, c’est une affaire de douaniers. Vous, vous êtes policiers », leur a-t-il dit. « Mais si vous ne payez pas les 2000 francs, ils peuvent vous garder là jusqu’à ce que vous payiez », a-t-il ajouté découragé.

Au village béninois de Hilla Condji sur la frontière avec le Togo, les policiers béninois et togolais soutirent de l’argent aux passagers qui ne sont pas en règle, a dit M. Bodjinou. « A la frontière d’Hilla Condji, on fait l’enregistrement, et au Togo aussi, il se fait sans problèmes », a t-il dit. « Les passagers policiers béninois et togolais font payer de l’argent aux passagers qui n’ont pas les pièces requises. Ils prennent 500 francs CFA par chaque passager», a clarifié M. Bodjinou.

Et gare aux passagers qui n’ont pas de quoi payer. «Soit on les garde, soit on les renvoie », a dit M. Bodjinou. Selon lui, c’est encore un autre tracas pour les chauffeurs qui se mettent à chercher leurs passagers à la frontière, pour finalement se rendre compte qu’ils ont été arrêtés par la police. « Donc on peut les enfermer, c’est les chauffeurs qui vont encore s’excuser aux policiers pour qu’ils les relâchent», a-t-il noté

GHANA
Reconnaître les agents d’immigration pour chasser les ‘Puis-je vous aider ?’
Elubo : Pour combattre la présence des ‘Puis-je vous aider ?’ à la frontière d’Elubo au Ghana, les passagers sont appelés à se tourner vers les officiels de l’immigration dont ils doivent reconnaître les couleurs. Augustine Appiah, officier des douanes et président du Comité Frontalier de lutte contre le sida à Elubo, le village ghanéen qui fait frontière avec la Cote d’Ivoire, a lancé cet appel.

«Nous demandons aux voyageurs de veiller à cette simple description. Les douaniers à la frontière d’Elubo sont habillés en bleu, comme partout ailleurs au Ghana. Et les officiers d’immigration sont en vert », a dit M. Appiah. Pour lui, si les voyageurs prennent l’habitude de s’adresser aux officiels, ils pourraient se plaindre et obtenir réparation si quelque chose d’anormal survenait. « Et s’ils continuent de s’adresser aux officiels, les ‘Puis-je vous aider ?’ qui continuent d’être un problème, n’auront rien à faire et ils quitteront de leur gré », a-t-il souligné.

Car depuis l’attaque armée survenue le 12 janvier à Noé, le village ivoirien de l’autre côté de la frontière, de nombreux passagers prennent des routes non autorisées pour entrer au Ghana. Ce qui fait l’affaire des ‘Puis-je vous aider ?’, ces jeunes gens malveillants qui se proposent d’aider les passagers uniquement pour leur extorquer de l’argent. Selon M. Appiah, ils sont devenus plus nombreux et le service d’immigration prévoit de nouvelles mesures.

«Nous pensons enregistrer les ‘Puis-je vous aider ?’ sous des numéros. Comme ça, s’ils font quelque chose d’anormal, nous pourrons les identifier », a souligné M. Appiah. « Nous demandons aussi à tout voyageur qui aurait affaire à un ‘Puis-je vous aider ?’ de faire beaucoup attention à son numéro», a-t-il ajouté.

Aussi, le service d’immigration a été renforcé pour organiser des patrouilles sur les routes non autorisées. « Nous avons maintenant assez de personnel mis à la disposition du service d’immigration, des unités de patrouille en opération à la frontière, pour rencontrer les gens qui prennent ces routes et collecter les taxes», a dit M. Appiah.

Durant l’attaque, de nombreuses personnes s’étaient réfugiées à Elubo. Selon M. Appiah, environ 4.000 personnes, des femmes et des enfants pour la plupart étaient logés au palais du chef ou chez des connaissances. Pour palier ce genre de situation à l’avenir, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a organisé le 8 et le 9 février 2007 un atelier à Takoradi. « Avec le HCR, nous avons évalué la situation, ce qui n’a pas marché, et ce qui pourrait se faire pour parer à un tel incident s’il se reproduisait », a-t-il dit.

M. Appiah a tenu à rassurer les passagers désireux de voyager sur l’axe Abidjan-Lagos, en passant par Elubo. «Je voudrais rassurer les passagers en leur disant que la situation est sous contrôle. Il y’en a qui ont encore peur, mais nous leur demandons de vaquer à leurs occupations. Tout est revenu à la normale, et les passagers circulent», a-t-il déclaré.

REPARATIONS/CONSTRUCTIONS
COTE D’IVOIRE
Les populations de Bonoua s’habituent à l’emplacement de la nouvelle gare routière

Bonoua : Une gare routière a été nouvellement aménagée à Bonoua, une localité située dans le sud ouest de la Côte d’Ivoire. La nouvelle gare routière est située à l’entrée de la ville, en venant d’Abidjan, un emplacement très apprécié par Justin Boni, un conducteur qui se rend à Bonoua chaque mois. « La nouvelle gare est très bien placée. Le temps qu’on passe ici, on est bien. Et on n’y perd pas de temps. L’emplacement est très bon », a t-il dit.

L’emplacement de la gare est diversement apprécié. Pour Fulgence Aka Koffi, la gare est très excentrée et sa sortie est dangereuse car elle donne sur l’axe international Abidjan-Lagos. « Le problème c’est la sortie de la gare qui donne sur la voie internationale qui va au Nigeria en passant par le Ghana. La sortie est dangereuse », a-t-il dit. « Et si le car arrive à 21 heures, c’est difficile de quitter la gare parce que les taxis de Bonoua ne roulent pas à cette heure », a ajouté M. Koffi.

Mais qu’en pense Claude Chinda, un autre résident de Bonoua ? « Mais je pense que c’est la même chose. Même quand la gare était au rond point, il y a des gens qui habitaient à Bégnéri, et qui prenaient un taxi pour venir », a dit M. Chinda. « Je pense que la nouvelle gare est bien située puisque l’ancienne gare, compte tenu du rond point, n’était pas bien vue. Je pense que celle-là est très bien placée », a-t-il conclu.

C’est la fin du magazine LE VOYAGEUR. Rendez-vous la semaine prochaine, pour un autre numéro mais d’ici là, voyagez en toute sécurité et protégez-vous. La vie que vous sauvez est la votre ou celle d’un être cher


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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