L’outil, appelé IR Mapper, « met en commun les données existantes sur la résistance aux insecticides chez les vecteurs du paludisme et permet la création de cartes dotées de filtres pour orienter les stratégies de lutte antivectorielle ». La consolidation de données pour le programme a été réalisée par l’entreprise suisse et Vestergaard Frandsen et le partenariat entre l’Institut de recherche médicale du Kenya et les Centres de contrôle et de prévention des maladies (KEMRI/CDC). L’interface de la carte a été développée par ESRI Eastern Africa.
Le système, qui a été lancé en avril, permet aux utilisateurs de visualiser de nouvelles données provenant de tests sur la sensibilité aux insecticides et les mécanismes de résistance, et de récupérer des données existantes, incluant des informations historiques datant d’aussi loin que 1952. Ces données peuvent être utilisées pour générer des cartes sur mesure pour 51 pays.
« IR Mapper est un outil qui permet de visualiser les résultats des études sur les insecticides (tests de sensibilité de l’OMS) en utilisant des moustiques vecteurs du paludisme collectés sur différents sites à travers le monde », a dit à IRIN Willis Akhlwale, responsable du contrôle des maladies auprès du ministère kényan de la Santé publique et de l’Assainissement. « Il peut aussi être employé pour visualiser les résultats de recherches sur les mécanismes de résistance aux insecticides (essais moléculaires et biochimiques) des moustiques vecteurs du paludisme collectés sur les mêmes sites ou sur différents sites. »
Les données qui apparaissent sur le site interactif sont tirées de rapports et d’articles scientifiques ainsi que de l’IRBase, une base de données sur l’apparition de résistances aux insecticides dans les populations de moustiques du monde entier.
Selon M. Akhlwale, l’outil contribuera à orienter les politiques et les stratégies en matière de lutte contre les vecteurs du paludisme : « Le site est accessible à tous, mais il est fort probable que la plupart des utilisateurs seront des personnes chargées de l’élaboration de stratégies et de politiques de lutte antivectorielle, des chercheurs et des personnes impliquées dans le développement de produits de contrôle des vecteurs. »
La résistance aux insecticides : une menace sérieuse
Les mécanismes de contrôle du paludisme qui existent actuellement dépendent fortement des interventions utilisant des insecticides. Celles-ci incluent notamment la pulvérisation d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des habitations et l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides à effet prolongé.
En 2012, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) des Nations Unies a lancé un plan stratégique pour aider à combattre la résistance aux insecticides des vecteurs du paludisme.
L’OMS estime que le nombre de nouveaux cas de paludisme dans le monde pourrait atteindre 26 millions si rien n’est fait pour venir à bout de la résistance aux insecticides.
Selon l’organisation, la résistance aux insecticides est de plus en plus répandue et on rapporte qu’elle touche près des « deux tiers des pays où la transmission du paludisme persiste. Elle concerne toutes les principales espèces de vecteurs et toutes les classes d’insecticides. »
« Actuellement, le suivi de la résistance aux insecticides est à la fois inadapté et irrégulier dans la plupart des situations où des interventions antivectorielles sont mises en oeuvre », indique le plan stratégique de l’OMS.
Le paludisme, une maladie infectieuse évitable et traitable, demeure l’une des premières causes de décès au monde. On estime à 219 millions le nombre de cas annuels de paludisme et à 660 000 le nombre de décès en résultant ; une grande partie de ces décès surviennent chez les enfants de moins de cinq ans.
ho/ko/rz –gd/amz
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions