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Titres fonciers communaux- Plus qu'une simple conservation des forêts

Kong, a villager from Na Po village in Sangthong district cuts bamboo from the local forest to produce furniture Contributor/IRIN
Au Laos, la pression sur les ressources naturelles augmente et les premiers titres fonciers communautaires accordés à cinq villages de la province de Vientiane pourraient servir de modèle de protection environnementale, tout en sauvegardant les moyens de subsistance des villageois.

« C'est très important, parce que les titres fonciers communaux donnent aux communautés le droit d'accéder aux ressources naturelles et de les récolter et ils ont précédence sur les concessions de terres accordées aux entreprises, » a dit à IRIN Souvanpheng Phommasane, conseiller pour l'organisation hollandaise pour le développement SNV.

Les titres de propriété couvrent une zone de 2 189 hectares de forêts productrices de bambou. Après deux ans de procédure, les terres ont finalement été transférées en février aux cinq villages du district de Sangthong, à 50 kilomètres à l'ouest de la capitale, Vientiane.

Selon Hanna Saarinen, coordinatrice du Groupe de travail sur les questions foncières (LIWG), qui représente 40 organisations de la société civile concernées, la question de la propriété foncière devient de plus en plus urgente.

« Les dernières cinq à 10 années ont fait apparaître une concurrence de plus en plus forte pour le contrôle des ressources naturelles, » a t-elle fait remarquer. Les entreprises du secteur privé et les communautés « utilisent les mêmes terres, les mêmes forêts depuis des années. »

Le plan de développement 2011-2015 du gouvernement vise un objectif d'au moins 8 pour cent de croissance économique annuelle ; celle-ci est principalement soutenue par les industries extractives comme l'exploitation minière, l'énergie hydraulique et l'agriculture de plantation. Toutes ces activités nécessitent une allocation substantielle de terres et la culture sur brûlis et l'exploitation forestière contribuent encore à diminuer les surfaces boisées.

Les arbres couvraient autrefois 70 pour cent du Laos, mais en 2010, le ministère des Forêts estimait que cette surface n'était plus que de 40 pour cent. La réduction du couvert forestier a non seulement de graves conséquences environnementales, mais elle affecte également les revenus des ruraux.

Le revenu par habitant est légèrement supérieur à 1 000 dollars par an, rapporte la Banque mondiale, et 75 pour cent de la main d'ouvre du pays vit de l'agriculture.

Les statistiques gouvernementales indiquent que les produits forestiers non ligneux (PFNL) comme le bambou représentent environ 40 pour cent du revenu rural.

Une association de commerçants de bambou, établie en 2007 dans le district de Sangthong, conçoit et produit des meubles et des objets artisanaux faits en bambou local. Selon l'administration locale, les familles impliquées dans le projet peuvent gagner 2 millions de kips (LAK), [250 dollars] supplémentaires par mois, une somme considérable pour des villageois qui vivent dans l'un des 46 districts déclarés par le gouvernement comme étant les plus pauvres du pays.

Forests burn as villagers practice slash and burn agriculture in northern Laos, primarily to increase rice cultivation
Photo: Contributor/IRIN
Dans le nord du Laos, les villageois pratiquent la culture sur brûlis
Salongsay Mixay, chef du village de Na Po, rappelle que les forêts locales étaient menacées avant que les titres fonciers ne soient accordés.

« Il y avait plusieurs cas de figure. Un gros camion qui arrive de quelque part - personne ne sait d'où, peut-être de la ville - ils coupent [le bambou] et ils s'en vont. Ou bien ça pouvait être un investisseur qui parle aux villageois et leur dit « je veux couper telle quantité [de bambou] ; lui, il paye un peu d'argent et il s'en va. »

Il ne sera peut-être pas très évident de reproduire le modèle d'attribution de terres dans cette nation de l'Asie du Sud-Est. « Sangthong est un cas spécifique parce qu'il avait ce projet de bambou : les gens géraient déjà les zones plantées en bambou, ils avaient un plan de gestion de la forêt. Mais il n'existe pas de directives ou de manuel d'instructions sur la question, et les districts ne savent donc pas comment faire en pratique, » a expliqué Mme Saarinen.

Le soutien de plusieurs organismes de développement, la participation du Programme de microfinancements (SGP) du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et sa mise en ouvre par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) ont aidé l'administration du district de Sanfthong à mener à bien les procédures nécessaires pour faire la demande et éventuellement obtenir les titres de propriété des terres.

M. Phommasane de SNV Netherlands pense que si d'autres districts reçoivent un soutien similaire, ils pourraient eux aussi obtenir des titres fonciers communaux. Le gouvernement passe actuellement en revue la politique foncière, ce qui devrait permettre de formaliser les procédures d'attribution des titres fonciers communaux.

Donner davantage de terres aux villageois qui gagnent leur vie en les travaillant et les en rendre propriétaires pourrait constituer un élément essentiel pour réaliser l'ambition affichée par le gouvernement de restaurer jusqu'à 65 pour cent du couvert forestier du pays d'ici à 2015.

Khamoon Tiengthila, gouverneur adjoint du district de Sangthong, se dit fier de ce que son district a réussi à mettre en place. « C'est un petit projet qui contribue à préserver l'environnement mondial. La forêt est importante pour le développement et l'économie. »

tf/ds/he- og/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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