« En dépit des progrès réalisés dans la lutte contre la malnutrition, il reste beaucoup à faire. Je félicite le gouvernement du Djibouti pour les efforts qu’il a mis en œuvre afin de s’assurer que les enfants bénéficient de l’aide dont ils ont besoin », a dit à IRIN Josefa Marrato, représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Djibouti.
Selon l’UNICEF, le taux de malnutrition aiguë global au Djibouti est passé de 17 pour cent il y a trois ans à 10 pour cent aujourd’hui.
Mme Marrato a dit qu’il restait encore des défis majeurs à relever, notamment celui du financement, car près de 70 pour cent de l’argent provient de fonds d’urgence.
« Le problème avec le financement d’urgence, c’est qu’on ne peut pas planifier à l’avance l’année à venir », a dit Mme Marrato. « On ne peut pas planifier les interventions qui ne relèvent pas des soins vitaux, même si elles sont cruciales dans la lutte contre la malnutrition ». Les fonds d’urgence servent à « répondre à une crise, et non pas à faire de la prévention, et c’est ce que nous avons besoin ici ».
La pénurie de personnel dûment formé et le manque de données statistiques qui faciliteraient la planification sont les autres défis qui restent à surmonter, a dit Mme Marrato.
« Nous n’avons qu’un pédiatre pour l’ensemble du pays », a-t-elle ajouté.
Les autres pays de la Corne de l’Afrique sont très peuplés et les conflits y sont fréquents. Vu son petit territoire et sa population réduite, le Djibouti est souvent négligé par les bailleurs de fonds.
« Lorsqu’ils regardent la Corne de l’Afrique, les gens voient un petit pays en paix qui affiche une croissance économique et se disent que le Djibouti n’a pas de problème », a dit Mme Marrato.
Éventuels progrès
Mme Marrato reste cependant confiante et croit que des progrès en matière de lutte contre la malnutrition sont possibles. « Si nous continuons de la même manière, le niveau de malnutrition sera sous contrôle d’ici 2015 au Djibouti ».
Photo: Abdi Hassan/IRIN |
Josefa Marrato, représentante de l’UNICEF au Djibouti |
« Il est extrêmement important que le gouvernement et le ministère mettent tout en œuvre pour éradiquer complètement la malnutrition, et non pas seulement pour en réduire le niveau », a dit M. Ahmed.
À l’heure actuelle, seulement 70 pour cent des enfants souffrant de malnutrition sont pris en charge. « Notre objectif est d’atteindre 100 pour cent d’ici 2015 », a ajouté M. Ahmed.
En 2010, un système de surveillance a été mis en place avec l’aide de l’UNICEF dans les communautés de l’ensemble du pays, a indiqué M. Ahmed. « Ce système nous permet d’identifier les régions problématiques et de connaître la situation de la malnutrition dans une zone donnée ».
Le système implique les communautés locales dans la lutte contre la malnutrition. « Nous formons des membres de la communautés pour qu’ils puissent identifier les enfants mal nourris et leur donner les médicaments et les denrées alimentaires dont ils ont besoin ».
D’après M. Ahmed, le gouvernement a déployé des spécialistes de l’alimentation dans les six régions du pays pour soigner les plus vulnérables.
Il a ajouté que le système national de surveillance alimentaire avait pour objectif de collecter continuellement des données pour assurer un suivi des interventions, identifier les zones problématiques et permettre une détection précoce. « Essentiellement, le système nous permet d’être proactifs plutôt que réactifs ».
Grâce aux réseaux de santé communautaires, aux campagnes d’éducation par les médias de masse et au soutien de partenaires, « nous atteindrons notre objectif d’éradication totale de la malnutrition », a dit M. Ahmed.
Soigner plus d’enfants
D’après Aristide Sagbohan, consultant de l’UNICEF en matière d’alimentation, la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition s’est considérablement améliorée depuis l’introduction de ces systèmes.
« Il y a deux ans, nous parvenions à soigner 40 pour cent des enfants dans le besoin. Nous arrivons maintenant à soigner plus de 70 pour cent d’entre eux », a dit M. Sagbohan. « Cela est dû, dans une large mesure, à l’amélioration de la gestion des denrées thérapeutiques comme le lait et le Plumpy’nut [une pâte énergétique à base d’arachide]. Nous avons décentralisé le stockage des denrées : elles sont désormais réparties dans différentes régions pour faciliter leur acheminement là où on en a le plus besoin. Il n’est plus nécessaire de se rendre à la ville de Djibouti ».
La promotion de l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants (moins de cinq ans) est une autre composante de la lutte contre la malnutrition. Elle implique d’éduquer les mères afin qu’elles développent de meilleures pratiques en matière d’alimentation familiale.
« À ce niveau-là, nous encourageons l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois et une alimentation complémentaire adéquate par la suite », a ajouté M. Sagbohan.
Selon Mohamadou Bachir Mbodj, directeur du programme de survie et de développement de l’enfant de l’UNICEF, le Djibouti a également enregistré des progrès dans ses programmes de santé maternelle et infantile.
Il a ajouté que la couverture vaccinale avait atteint 89 pour cent grâce au Programme élargi de vaccination (PEV), à l’introduction de nouveaux vaccins et campagnes, ainsi qu’à l’amélioration de la chaîne de froid par le remplacement et l’entretien des réfrigérateurs pour assurer le stockage des vaccins à des températures adéquates. Le Djibouti introduit également un vaccin pneumococcal et un vaccin pentavalent.
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