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Des cliniques pour hommes stimulent la participation masculine au PTME

HIV+ couple and HIV- child after PMTCT Obinna Anyadike/IRIN
Une initiative encourageant les hommes à se rendre dans des cliniques qui leur sont exclusivement dédiées devient de plus en plus populaire dans l’ouest du Kenya et augmente la participation des hommes aux programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME).

Les femmes sont majoritaires dans la plupart des cliniques, tant au niveau des employées que des patientes, ce qui peut se révéler peu engageant pour les hommes. Dans les centres de santé pour hommes, les hommes séropositifs forment des groupes de soutien et les hommes, séropositifs comme séronégatifs, reçoivent des conseils sur l’importance d’accompagner leurs partenaires lors des visites prénatales. Les hommes reçoivent aussi une information sur des questions habituellement taboues pour les hommes, comme l’importance de l’allaitement exclusif pour les mères séropositives.

Le but de cette initiative, qui fait partie de Zingatia Maisha - qui signifie en langue swahilie « Prends soin de la vie » - un programme de la Fondation Elisabeth Glaser de lutte contre le sida pédiatrique (EGPAF), est d’impliquer un plus grand nombre d’hommes dans la PTME.

Une étude de 2008 de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill et de l’Université du KwaZulu Natal en Afrique du Sud, a conclu que l’implication masculine dans la PTME était liée à une plus grande compréhension des tests VIH, du traitement par les antirétroviraux, de l’utilisation du préservatif et du soutien pour choisir les modes d’alimentation des enfants en bas âge.

En même temps qu’il oriente les hommes vers les cliniques pour hommes, le programme Zingatia Maisha a tenté de rendre les autres cliniques plus accueillantes pour ces hommes en donnant la priorité aux femmes qui viennent avec leurs partenaires masculins et aux hommes qui emmènent leurs enfants.

« Quand vous travaillez dans une société patriarcale comme celle-là, il est important de prendre le chemin présentant le moins de difficultés, et [dans ce cas il s’agit de] rendre les cliniques prénatales et postnatales plus accueillantes pour les hommes, et ainsi d’augmenter la demande pour ces services », a dit Faith Owiro, responsable de terrain travaillant avec EGPAF.

Depuis son lancement en 2006, 15 000 hommes ont adhéré à ce programme, dans l’ouest et l’est du Kenya.

« Il y a des hommes là dehors qui vous disent encore ‘Une infirmière ne peut pas s’occuper de moi’. D’autres craignent d’être stigmatisés et d’autres sont dans le déni »
Wilson Odinga, 33 ans, est l’un d’entre eux. Il a refusé de le croire quand sa femme, Christine, est rentrée à la maison de la clinique prénatale et lui a dit que son test de dépistage au VIH était positif. Les demandes de sa femme de l’accompagner à la clinique pour un test de dépistage du VIH sont tout d’abord tombées dans l’oreille d’un sourd, puis, écoutant les conseils de son pasteur, M. Odinga a finalement accepté.

A la clinique, ils ont bénéficié des services de PTME et leur bébé, âgé de 10 mois, est né séronégatif. La clinique prénatale a également envoyé M. Odinga à la clinique pour hommes de Vihiga (à côté de Kakamega dans l’ouest du Kenya), dans laquelle il se rend désormais régulièrement pour recevoir des conseils sur la conduite à tenir pour que son bébé reste en bonne santé.

« On me parle d’allaitement maternel et de nutrition pour moi, ma femme et notre enfant », a-t-il dit à IRIN/PlusNews. « Quand ma femme ne va pas bien, j’emmène l’enfant à la clinique… Je n’aurais jamais cru que j’irai dans une clinique comme une femme [le fait] ».

Les cliniques sont importantes tant pour les hommes séropositifs que pour les hommes séronégatifs. « Certains d’entre eux sont négatifs, mais ils sont dans des relations discordantes et ils obtiennent les informations nécessaires pour rester séronégatif et aussi pour soutenir leurs épouses séropositives», a dit Martha Opisa, responsable des soins à la clinique Vihiga.

Elle a ajouté que les groupes de soutien avaient amélioré le suivi du traitement tant pour les enfants que pour leurs parents et qu’ils réduisaient la stigmatisation liée au VIH.

« Quand vous combinez tout cela, vous avez bien plus de succès et de meilleurs résultats à la fois pour la prévention du VIH pédiatrique et pour celle des adultes aussi ».

Aller plus loin

Mais tous les hommes n’ont pas vraiment envie de se rendre dans ces cliniques. « Il y a des hommes là dehors qui vous disent encore ‘Une infirmière ne peut pas s’occuper de moi’. D’autres craignent d’être stigmatisés et d’autres sont dans le déni », a noté Mme Opisa.

Pour essayer de faire mieux accepter ces cliniques, le programme se sert d’hommes de la région pour relayer l’information au sujet des cliniques.

« Non seulement nous accompagnons ceux qui ne suivent pas [leur traitement], mais nous essayons aussi de joindre ceux qui ne viennent pas et nous leur disons : ‘Nous sommes des hommes comme vous, et nous sommes là dedans et nos épouses et enfants en bénéficient’. Nous leur expliquons les bénéfices et nous en avons converti », a dit le pasteur Joseph Muhemberi, responsable d’un groupe de soutien.

ko/ks/cb/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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