Les activistes – des personnes vivant avec le VIH, des travailleurs d'organisations non gouvernementales et des travailleurs du sexe – avaient auparavant organisé un « die-in » (‘mourir sur place’) sur le site de la conférence pour illustrer les conséquences d’une réduction mondiale des financements de la lutte contre le VIH.
Selon un communiqué de presse de la Kaiser family Foundation et du Programme commun des Nations Unies sur le sida (ONUSIDA), en 2009, le G8 (groupe des huit pays les plus riches du monde), la Commission européenne et d’autres gouvernements bailleurs de fonds ont fourni 7,6 milliards de dollars en faveur des efforts contre le sida dans les pays en développement, contre 7,7 milliards en 2008. Les pays bailleurs ont attribué cette baisse de leurs contributions à la crise économique mondiale, mais des personnalités importantes de la lutte contre le VIH ont estimé qu’il s’agissait d’une fausse excuse.
« Les dirigeants [du G8] n’ont eu aucun problème à renflouer les banquiers avides de Wall Street et … un total de 110 milliards d’euros [142 millions de dollars] a surgi de nulle part lorsque l’économie grecque s’est effondrée au début de cette année, mais le porte-monnaie est toujours vide lorsqu’il s’agit de la santé mondiale », a dit Julio Montaner, président de l’International AIDS society, aux participants à la cérémonie d’ouverture de la conférence. « C’est une question de priorités ».
La pénurie de financements menace de constituer un sérieux obstacle dans la réalisation du dernier plan de l’ONUSIDA « Traitement 2.0 », qui a pour objectif d’accroître de manière drastique l’accès au dépistage et au traitement. S’il réussissait, ce plan permettrait d’éviter 10 millions de morts d’ici 2025 et de réduire d’un tiers les nouvelles infections, selon les estimations d’ONUSIDA.
M. Montaner a dit que les preuves de plus en plus évidentes des bénéfices du traitement antirétroviral pour prévenir l’infection ne pouvaient être ignorées.
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Droits universels, accès universel
« Au lieu de l’accès universel, les personnes qui souffrent le plus se trouvent face à des obstacles universels », a dit Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Personne ne devrait endurer la discrimination : ni les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes [MSM, en anglais], ni les personnes transgenre, ni les travailleurs du sexe, ni les personnes qui s’injectent des drogues, ni les prisonniers, ni certainement les personnes vivant avec le VIH ».
Vienne a été choisi pour accueillir la conférence cette année en partie en raison de sa proximité avec l’Europe de l’Est, qui connaît une croissance VIH parmi les plus rapides au monde. M. Sidibé a noté que l’épidémie de VIH en Europe de l’Est, qui est principalement concentrée parmi les consommateurs de drogues injectables, avait été exacerbée par la stigmatisation et des lois répressives.
Les quelque 20 000 participants à la conférence ont été exhortés à aller au-delà de la Déclaration de Vienne, qui appelle les gouvernements à oublier la « guerre de la drogue » en faveur de politiques fondée sur les preuves scientifiques des bénéfices des programmes d’échange de seringues et de thérapie par des produits de substitution.
Selon Yves Souteyrand, coordinateur de l’unité d’informations stratégiques de l’Organisation mondiale de la santé, des groupes à haut risque, comme les MSM, les immigrants, les travailleurs du sexe et les consommateurs de drogues injectables vivent comme des hors-la-loi dans de nombreux pays, avec pour résultat d’avoir conduit à un manque d’information sur la manière dont le VIH affecte ces groupes ou à une absence de programmes les ciblant.
« Les abus de droits humains continuent à aveugler notre connaissance de l’épidémie et à défier notre capacité à y répondre », a-t-il dit. « L’accès universel à la prévention ne peut pas être atteint sans un accès universel aux droits humains ».
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