Le 1er mai, les maoïstes du Parti communiste du Népal ont instauré une grève générale illimitée pour demander la démission du Premier ministre Madhav Kumar Nepal. Ils ont fait venir des dizaines de milliers d’habitants des campagnes – y compris des mineurs – pour manifester dans la capitale et les autres grandes villes.
« Les enfants jouent un rôle très actif dans les manifestations, et nous sommes préoccupés par leur sécurité et leur santé », a dit à IRIN Tarak Dhital, porte-parole de la plus grande organisation pour les droits des enfants du pays, Child Workers in Nepal (CWIN).
Avec leurs bandeaux rouges et leurs bâtons, ils ont pour mission de faire respecter la grève. Dans plusieurs villes, ils patrouillent les rues du matin au soir, a indiqué CWIN.
Aucune mesure de sécurité n’a été adoptée pour protéger les enfants en cas d’affrontement avec les forces de l’ordre, et nombre d’entre eux ont dit se sentir malades et faibles, a découvert l’ONG.
« Nous exhortons les dirigeants maoïstes à tenir compte de la vulnérabilité des enfants et à agir de manière responsable en leur permettant de rentrer chez eux », a dit M. Dhital.
Les dirigeants maoïstes démentent ces allégations et nie l’implication des enfants.
« Si cette grève se poursuit et que les enfants ne rentrent pas chez eux, la situation pourrait être désastreuse. Les maoïstes doivent agir dès maintenant pour leur permettre de regagner leur foyer en toute sécurité » |
M. Pokhrel est responsable des activités maoïstes pour l’ouest du Népal, la région la plus pauvre du pays. L’insécurité alimentaire y règne et ses habitants survivent avec moins d’un dollar par jour.
Des militants ayant assisté à la rencontre ont dit à IRIN que ce n’était pas la première fois que les maoïstes démentaient l’implication d’enfants dans leurs activités politiques.
Les maoïstes ont en effet nié avoir contraint des enfants à participer au conflit armé qui a duré une dizaine d’années et a officiellement pris fin en novembre 2006. Pourtant, plus de 3 000 enfants soldats ont été démobilisés plus tôt cette année sous la supervision de la mission des Nations Unies au Népal.
« Très dangereux »
« Les enfants ont des droits politiques, mais la façon dont ils exercent ces droits doit être soigneusement supervisée. Il est très dangereux de les faire participer à des manifestations dans la rue », a dit Bhola Mahat, coordonnateur régional d’Informal Sector Service Centre (INSEC), un groupe de défense des droits humains basé à Nepalgunj.
Selon l’INSEC, au moins 15 000 personnes ont quitté la campagne pour se rendre à Nepalgunj. Nombre d’entre elles vivent à l’étroit dans des halls d’hôtel ou des écoles et ne peuvent pas se nourrir convenablement.
« Les enfants sont vulnérables. Ils ne peuvent pas aller à l’école et la plupart tombent malades et souffrent de problèmes de santé », a indiqué M. Mahat.
Photo: Naresh Newar/IRIN |
Le 1er mai, les maoïstes ont déclenché une grève générale qui dure depuis dans l’ensemble du pays |
« Si cette grève se poursuit et que les enfants ne rentrent pas chez eux, la situation pourrait être désastreuse. Les maoïstes doivent agir dès maintenant pour leur permettre de regagner leur foyer en toute sécurité », a ajouté M. Mahat.
D’après le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), les enfants népalais sont fréquemment contraints de participer à des activités politiques et des manifestations.
« Ils sont souvent forcés ou encouragés à jouer un rôle de premier plan, souvent violent », a dit Gillian Mellsop, représentante de l’UNICEF Népal.
Mme Mellsop a exhorté les partis politiques à ne pas contraindre les enfants à participer à des rassemblements politiques ou des manifestations ou les y inciter en leur offrant des biens ou de l’argent.
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