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La fin des soins de santé gratuits frappe d’abord les plus pauvres

Cairo Governorate officials want to see the Manshiet Nasser model developed in all the city's informal areas. Jeff Black/IRIN
Hesham Gohary a dit qu’il se rendait depuis des semaines au ministère de la Santé, dans le centre du Caire, dans l’espoir d’obtenir une dialyse rénale gratuite, mais repartait toujours les mains vides.

Cet agriculteur de 54 ans fait partie des 35 000 patients à bas revenus souffrant d’insuffisance rénale, dont la facture de santé s’élevant collectivement à 118 millions de dollars était autrefois réglée par le gouvernement, jusqu’à ce que celui-ci déclare récemment que ses caisses étaient vides.

« J’ai terriblement besoin de cette dialyse », a dit M. Gohary à IRIN. « Mais cela semble tellement difficile d’obtenir un traitement gratuit dans ce pays ces temps-ci ».

Sur une population totale de 80 millions d’habitants, environ 35 millions de personnes sont enregistrées dans le système d’assurance santé publique, d’après le ministère de la Santé, la plupart des habitants restants étant censés bénéficier de soins de santé gratuits.

Les patients souhaitant recevoir des traitements gratuits doivent en faire la demande auprès d’un bureau du ministère de la Santé, et si leur demande est acceptée, ils reçoivent une lettre officielle autorisant les hôpitaux publics à les traiter gratuitement. Les hôpitaux réclament ensuite les paiements au ministère.

L’année dernière, le gouvernement a accordé des traitements gratuits à 2,2 millions d’Egyptiens pauvres souffrant notamment d’insuffisance rénale, de cancers, de diabète ou d’hypertension artérielle, d’après Mohamed Abdeen, président du Conseil médical spécialisé, l’organisme du ministère de la Santé qui détermine quels patients sont éligibles aux traitements gratuits.

« C’est un problème d’argent.  Les hôpitaux ne peuvent rien faire d’autre. S’ils ne reçoivent pas l’argent, ils ne pourront pas offrir des traitements ou des médicaments à ces personnes  »
« Un problème d’argent »


Mais le gouvernement, qui a contracté une dette de 219 millions de dollars envers les hôpitaux, ne peut plus payer ses factures de santé, et depuis la mi-décembre 2009, les hôpitaux ont arrêté de traiter les patients que le gouvernement leur envoyait.

« C’est un problème d’argent », a dit M. Abdeen à IRIN. « Les hôpitaux ne peuvent rien faire d’autre. S’ils ne reçoivent pas l’argent, ils ne pourront pas offrir des traitements ou des médicaments à ces personnes ».

Autrefois, M. Gohary recevait un traitement de dialyse rénale 12 heures par semaine, ce qui coûtait au gouvernement 3 302 dollars par an – une fortune pour lui.

« Je ne peux vraiment pas payer mon traitement. Et il est difficile pour moi de travailler parce que les dialyses répétées ont fragilisé mon organisme », a-t-il dit.

D’après le ministère de la Santé, environ 700 000 patients souffrant d’hypertension artérielle et de diabète recevaient autrefois des soins de santé gratuits, pour un coût annuel de 183 millions de dollars ; et environ 25 000 patients atteints de cancers coûtaient au gouvernement 51 millions de dollars par an.

L’économie de l’Egypte a connu une croissance de 7,1 pour cent en 2007, de 7,2 pour cent en 2008, mais de quatre pour cent seulement en 2009, d’après le gouvernement. Selon des analystes indépendants, les pertes liées à la crise financière mondiale sont plus importantes que ce que le gouvernement est prêt à reconnaître.

Pendant ce temps, des particuliers comme M. Gohary en subissent les conséquences : « Je souffre de saignements à chaque fois que je subis une dialyse… Cela me coûte 300 livres [55 dollars] en médicaments chaque mois. Cette somme et le coût de la dialyse sont trop élevés pour que mes fils puissent les payer ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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