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Cours d’auto-défense pour grand-mères motivées

Older women learn self-defence techniques in Korogocho slum, Nairobi Kenneth Odiwuor/IRIN
Dans une salle communautaire de Korogocho, un bidonville de Nairobi, la capitale kényane, un instructeur met ses élèves à l’épreuve. Contrairement à d’habitude, celles-ci ne sont pas des fanatiques de fitness, mais un groupe de femmes âgées venues apprendre des techniques d’auto-défense.

I'm Worth Defending (IWD) – littéralement « Je mérite d’être défendue » –, propose des cours d’auto-défense à des élèves, à de jeunes hommes et femmes, et depuis peu, à des femmes âgées à Korogocho et dans d’autres bidonvilles de Nairobi.

Frida Wambui*, 60 ans est l’une de ces femmes. Il y a deux ans, trois hommes ivres se sont introduits chez elle au milieu de la nuit et l’ont brutalement violée.

« Ils savaient que je vivais seule… ils ont cassé la porte, sont entrés, et m’ont bandé les yeux avec une couverture, puis ils m’ont violée… et ils m’ont laissée là, couchée sur le sol », a-t-elle dit à IRIN/PlusNews. « Je n’arrive pas à croire que des hommes assez jeunes pour être mes petits-enfants aient pu me faire ça ».

« Quand j’ai entendu qu’ici on apprenait aux femmes à battre les violeurs, j’ai décidé de venir apprendre », a-t-elle ajouté. « Maintenant je sais que si quelqu’un veut me violer, je lui met un coup de poing dans les yeux et je fais un bruit ».

Nairobi présente l’un des pires taux de criminalité en Afrique, et la violence sexuelle y est répandue. Dans un endroit tel que Korogocho, où le chômage, l’abus d’alcool et de drogues illégales sont choses courantes, ces crimes sont encore plus fréquents. L’Hôpital pour femmes de Nairobi, qui abrite le plus grand centre dédié aux violences liées au genre dans le pays, traite environ 230 cas de violence sexuelle par mois – la survivante la plus âgée avait 105 ans.

« Quand il s’agit de viol, je suis ma seule défenseuse », a dit Veronica Njeri, 65 ans, une autre élève du cours. « Ici, dans les bidonvilles, les gens se comportent comme s’il n’y avait pas de loi ».

Informer et sensibiliser

Depuis que le cours pour personnes âgées a commencé, en 2008, IWD a appris à plus de 1 000 femmes de cinq bidonvilles de Nairobi comment se défendre, en sollicitant les responsables communautaires pour informer la population sur l’existence de ce service.

« Beaucoup de gens sont convaincus que les personnes âgées n’ont pas le VIH et qu’avoir des relations sexuelles avec elles est donc sans risque », a dit Philip Otieno, directeur exécutif d’IWD. « D’autres le font pour des raisons rituelles… [certains] criminels croient qu’avoir des relations sexuelles avec une personne âgée avant ou après un cambriolage porte chance pour réussir une mission à venir ou pour être protégé de la police ».

La croyance que les personnes âgées ne sont pas sexuellement actives et ne sont donc pas exposées au VIH est infondée ; d’après une enquête sur les indicateurs du sida menée au Kenya en 2007, la prévalence du VIH chez les personnes âgées de 50 à 64 ans est de cinq pour cent.

Selon Marion Ouma, responsable de programme pour l’ONG locale HelpAge Kenya, les femmes âgées sont des proies faciles pour les violeurs.

« Beaucoup de femmes âgées [vivent] seules, ce qui les rend très vulnérables aux violeurs. Dans les quartiers informels, les proies les plus faciles deviennent les personnes âgées et les enfants, en raison de leur faiblesse apparente », a-t-elle dit. « Quand une grand-mère se fait violer, elle ne voudra jamais le révéler… [à cause de] la honte que cela impliquerait pour sa famille ».

IWD propose également des services de conseil post-traumatique aux survivantes de viols, et oriente les femmes vers les structures sanitaires pour qu’elles bénéficient d’un programme médical.

« De nombreuses femmes, dont des femmes âgées, sont stigmatisées après avoir été victime d’un viol ; c’est pourquoi nous avons créé un forum anonyme dédiées aux survivantes de viols, qui leur permet d’en parler ouvertement [et de] rencontrer d’autres survivantes, afin qu’elles soient assurées qu’elles ne sont pas seules », a dit M. Otieno.

ko/kr/mw/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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