La conférence, qui s’est déroulée du 1er au 4 février à Amman, était intitulée « Sécurité alimentaire et changement climatique dans les régions arides ».
Les scientifiques ont dit que la région ne pouvait plus se permettre de gaspiller de l’eau, car le réchauffement climatique allait vraisemblablement aggraver un problème déjà existant.
« Notre gestion de l’eau est la même que quand il n’y avait pas de pénurie et c’est là le fond du problème. Il est maintenant temps de revoir tous les principes de gestion de l’eau dans la région, car la pénurie d’eau [est] devenue chronique », a dit Theib Y. Oweis, directeur du programme sur la gestion de l’eau et de la terre au Centre international pour la recherche agricole dans les régions arides (International Center for Agricultural Research in the Dry Areas, ICARDA).
« Nous ne pouvons pas nous permettre d’utiliser l’eau comme nous le faisons actuellement. À moins que nous ne commencions à tout changer, nous en arriverons à un point où il n’y aura plus d’eau pour l’agriculture », a dit M. Oweis à IRIN, en tant qu’observateur de la conférence.
Des dizaines d’experts d’une trentaine de pays ont participé à cette conférence organisée par le ministère de l’Agriculture jordanien, le Centre national pour la recherche agricole et le transfert de technologies (National Centre for Agricultural Research and Technology Transfer, NCARTT), l’ICARDA et d’autres partenaires.
Selon M. Oweis, les politiques régionales en matière de gestion de l’eau n’accordent pas à l’eau la valeur qu’elle mérite, menaçant ainsi les réserves stratégiques pour les générations futures.
« Déjà maintenant, l’eau a plus de valeur que le pétrole. L’eau, c’est la vie. Pas le pétrole. Plus l’eau deviendra rare, plus les gens en saisiront la valeur. L’un des problèmes est que les politiques des pays de la région n’accordent pas d’importance à l’eau », a-t-il dit.
Photo: Dale Gillard/Flickr |
Les agriculteurs de la Vallée du Jourdain souffrent de la faiblesse des précipitations |
D’après Eddie Bethel, responsable du service de système d’information géographique (SIG) de l’ICARDA : « les prévisions pour l’avenir proche sont sombres pour toute la région méditerranéenne. Il y a une augmentation notable de la température et une diminution des précipitations. À moyen terme, nous pouvons nous attendre à de graves difficultés en ce qui concerne la disponibilité de l’eau pour améliorer l’agriculture dans la région ».
Selon un rapport intitulé « Les Conséquences régionales du changement climatique : une évaluation de la vulnérabilité » et rédigé par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les pénuries d’eau, qui sont déjà un problème dans de nombreux pays de l’Asie occidentale aride (qui comprend le Moyen-Orient), ont peu de chances de diminuer et pourraient même s’aggraver à cause du changement climatique.
Des changements dans les pratiques agricoles et une meilleure irrigation pourraient permettre d’améliorer le rendement de l’eau dans certains pays.
M. Bethel a appelé les pays de la région à mettre en place de nouveaux outils pour faire face au problème. « Ils vont devoir apprendre à économiser l’eau. Il y a beaucoup de gaspillage dans cette région », a-t-il dit.
« Par exemple, donner un prix à l’eau est l’une des orientations politiques difficiles à aborder mais qui vont vraisemblablement devenir nécessaires. La tarification de l’eau encouragera les agriculteurs à cultiver des plantes ayant moins besoin d’eau et à installer des systèmes d’irrigation plus efficaces », a dit M. Bethel.
M. Oweis, de l’ICARDA a demandé à chaque pays de gérer plus efficacement le peu d’eau dont il dispose.
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