« Nous avons deux cliniques dans la zone qui couvre plus de 30 camps, avec une population moyenne de 550 familles (3 300 personnes) par camp », a dit Hussein Ali Mohamed, un médecin d’Islamic Relief, une organisation caritative basée au Royaume Uni.
« Je vois de plus en plus de cas de malnutrition et de maladies liées à l’eau », a-t-il ajouté. « Il n’y a pas assez de latrines et celles qui sont là sont utilisées par trois ou quatre fois plus de personnes que ce qui était prévu lors de leur installation en 2007 ».
« Vous avez des gens affaiblis par le manque de nourriture et une santé fragile, avec un abri minimum», a dit M. Mohammed à IRIN le 9 novembre, ajoutant que les infections des voies respiratoires et les maladies liées à la malnutrition constituaient les principaux problèmes.
« Hier [8 novembre], un garçon âgé de deux ans pesant 3,5 kg a été emmené à la clinique…Normalement, il aurait dû peser plus de 10 kilos. Malheureusement, cela devient beaucoup plus fréquent que dans le passé ».
Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) estime qu’il y a 900 000 déplacés dans le corridor Mogadiscio-Afgoye. Ils sont pratiquement tous dans un camp d’un genre ou d’un autre.
Asli Aden, une mère de quatre enfants âgée de 30 ans, est depuis 2007 une personne déplacée dans la région d’Arbiska, à 20 kilomètres au sud de Mogadiscio. En visite à la clinique avec son enfant malade, elle a dit à IRIN que la vie dans les camps devenait encore plus difficile.
Réduction de l’aide alimentaire
Quand elle est arrivée en 2007 dans les camps, sa famille recevait, d’agences d’aide humanitaire, chaque mois, 100 kilos de sorgho, 10 kilos d’haricots, 10 kilos de porridge et trois litres d’huile de cuisine.
« D’abord ils l’ont réduit [le sorgho ou le maïs] à 75 kilos par mois, et il y a à peu près quatre mois, ils ont divisé toute l’aide alimentaire par deux, alors maintenant nous recevons 37 kilos de maïs ou de sorgho, cinq kilos d’haricots, cinq kilos de porridge et un litre et demi d’huile de cuisine », dit-elle. « Maintenant nous ne recevons ni huile ni haricots. Je ne sais pas ce que nous allons faire mais cela devient de plus en plus difficile de nourrir nos enfants ».
Les bâches en plastique qui couvrent son abri de fortune sont tellement trouées qu’elles ne protègent plus de la pluie. « Certaines nuits, quand il pleut, nous devons aller dans les latrines couvertes de tôles ondulées pour s’abriter », explique-t-elle.
Les agences d’aide en Somalie ont dit récemment qu’elles avaient besoin de plus de fonds mais certains donateurs hésitent, inquiets au sujet de l’utilisation des ressources dans des zones trop dangereuses pour du personnel international.
De nombreux déplacés avaient aussi l’habitude de se rendre à Mogadiscio pour chercher du travail et rentraient au camp avec un peu d’argent pour compléter les dons de l’assistance humanitaire. « Maintenant, à cause de la détérioration des conditions de sécurité, beaucoup ont peur d’y aller », a dit Jowahir Ilmi, responsable de l’organisation non-gouvernementale locale Somali Women’s Concern.
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