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La crise économique s’installe, l’insécurité alimentaire se profile

For many impoverished Cambodian families, food prices are prohibitively too high. WFP Cambodia
Avec la crise économique, survenue quelques mois seulement après la crise alimentaire asiatique, femmes et enfants souffrent une nouvelle fois de l’insécurité alimentaire, en raison de la chute des revenus, et malgré la baisse des prix ; selon les prévisions de la Banque mondiale, le Cambodge sera le plus touché des pays d’Asie du Sud-Est.

Le 4 mai, un kilo de riz se vendait à 2 500 riels (0,61 dollar), contre 3 200 riels (0,78 dollar) un an plus tôt, selon l’Institut économique du Cambodge.

Toutefois, cette baisse du prix des vivres crée des difficultés pour les fermiers tenus de rembourser leurs dettes, et l’on craint, pour cette raison, que les travailleurs urbains de retour dans les régions rurales ne trouvent pas de travail dans le secteur agricole.

« Il est probable non seulement que les conséquences consécutives, d’abord, de la crise des prix alimentaires de l’année dernière, et aujourd’hui de la récession créent de nouvelles catégories de pauvres ... mais aussi qu’elles exposent à une insécurité alimentaire encore plus grave les personnes souffrant déjà de pauvreté chronique », selon Jean-Pierre de Margerie, représentant national du Programme alimentaire mondial (PAM) au Cambodge.

« L’année dernière, une majorité de foyers pauvres confrontés à la hausse des prix ont dû se résoudre à employer des moyens de survie extrêmement préjudiciables, notamment à contracter de nouvelles dettes, ou même à réduire leur consommation alimentaire », a-t-il ajouté.

La malnutrition aiguë chez les enfants pauvres des villes a augmenté pour passer à 15,9 pour cent, en 2008, contre 9,6 pour cent en 2005, à mesure que les familles pauvres réduisent leurs dépenses alimentaires, selon l’enquête 2008 sur l’anthropométrie au Cambodge, publiée en février par le gouvernement.

De plus en plus de femmes renoncent également à s’alimenter et à se soigner correctement pendant la grossesse, ce qui augmente leur risque de mourir en couches, selon un communiqué des Nations Unies, publié le 8 avril.

Le Cambodge, où cinq femmes enceintes meurent chaque jour en couches, affiche l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés d’Asie, avec 472 décès pour 100 000 naissances, selon les dernières données publiées par le gouvernement en 2005.

Ralentissement de la croissance

La Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance à moins un pour cent, en 2009, le taux le plus faible depuis dix ans, après une croissance moyenne record de 10,5 pour cent, enregistrée depuis 2005, reflétée par l’essor de la construction et le développement immobilier, à Phnom Penh.

Environ un tiers des 14,5 millions d’habitants du Cambodge vivent en deçà du seuil de pauvreté national (0,50 dollar), selon les statistiques publiques.

En 2009, 200 000 personnes de plus pourraient tomber en deçà du seuil de pauvreté régional, fixé par la Banque mondiale à 1,25 dollar par jour (le taux le plus élevé d’Asie du Sud-Est), a annoncé l’organisme en avril.

[Cambodia] A street scene in the bustling city of Siemriep. [Date picture taken: 10/15/2006]
Photo: David Swanson/IRIN
Selon les estimations de la Banque mondiale, la croissance économique devrait ralentir pour passer à moins un pour cent en 2009
Crise de pauvreté


L’insécurité alimentaire et la réduction des dépenses alimentaires aboutiront à une recrudescence de la malnutrition infantile et de la mortalité maternelle, selon les Nations Unies.

La diminution de la demande des Etats-Unis et de l’Union européenne en vêtements et la réduction des investissements étrangers ont également conduit à la suppression d’au moins 60 000 emplois dans le secteur textile et 25 000 emplois dans le secteur de la construction, dans l’ensemble du pays.

Entre 80 et 85 pour cent des travailleurs du secteur textile sont des femmes, selon l’Organisation mondiale du travail (OIT).

« Après leur licenciement, la plupart des travailleurs consomment une bonne partie de leur épargne en cherchant un autre emploi », a expliqué à IRIN Tuomo Poutiainen, conseiller technique principal de l’OIT au Cambodge.

Bon nombre d’entre eux finissent par retourner dans les régions rurales, a-t-il poursuivi.

Pour survivre, les foyers pauvres se trouvent également contraints de retirer leurs enfants de l’école pour les faire travailler et de vendre leurs biens ménagers ou leurs terres, selon les Nations Unies, bien qu’il soit encore trop tôt pour déterminer leur nombre.

Le chômage risque également d’exposer femmes et enfants au trafic sexuel, ce qui entraverait les progrès réalisés ces dix dernières années dans la lutte contre l’exploitation sexuelle, toujours selon le communiqué.

Programmes de formation

Pour atténuer l’impact de la crise, le gouvernement a annoncé qu’il débloquerait 25 millions de dollars pour financer des programmes de formation dans les secteurs agricole et textile.

« Cette durée d’inactivité économique, pendant laquelle les travailleurs cherchent des emplois, peut leur servir à développer leurs compétences ou à en acquérir de nouvelles qui leur permettront de trouver du travail », a expliqué M. Poutiainen.

« Ainsi, le Cambodge aura une main-d’œuvre bien plus compétente et productive à l’issue de la période d’inactivité », a-t-il conclu.

Dans son rapport, publié le 24 avril et intitulé Sustainable Agriculture and Food Security in Asia and the Pacific Agriculture et sécurité alimentaire durables en Asie et dans le Pacifique, la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (ESCAP), un organisme des Nations Unies, recommande aux décideurs de lancer des programmes vivres contre travail, pour garantir l’emploi des populations pauvres, d’encourager celles-ci à cultiver des fruits et légumes, pour ne pas dépendre uniquement de leurs revenus, et d’établir des droits de propriété commune sur l’eau.

gc/ds/mw

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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