« La libération est organisée conformément à l’accord conclu le 4 décembre 2008, au terme de concertations entre le mouvement et le gouvernement », a expliqué Lazarre Nduwayo, représentant national du Mécanisme conjoint de vérification et de suivi (MCVS). Ce dernier a précisé que 247 prisonniers seraient relaxés.
« Il s’agit d’un processus décisif, qui devra être opéré de façon progressive », a indiqué André Ntahomvukiye, ministre de la Justice.
« Les prisonniers libérés sont exclusivement des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre du Palipehutu-FNL ayant été arrêtés avant l’accord de cessez-le-feu conclu le 7 septembre 2006 entre le mouvement et le gouvernement », a affirmé le Brigadier Général Lazarre Nduwayo, avant d’ajouter que les personnes arrêtées pour d’autres crimes seraient traduites en justice, qu’elles soient ou non militantes du Palipehutu-FNL.
Les 30 premiers prisonniers ont été libérés le 3 janvier de la prison centrale de Mpimba, située au sud de Bujumbura, la capitale du pays. Le 5 janvier, 50 prisonniers ont quitté la prison de Murembwe, dans la commune de Rumonge, située dans la province de Bururi, dans le sud-est du Burundi.
Les ex-combattants libérés sont envoyés dans la zone de rassemblement de Mubira, à Mpanda, une commune de la province de Bubanza, qui peut accueillir 5 000 personnes. « Le site est d’ores et déjà approvisionné en eau, pour accueillir les prisonniers libérés », a déclaré M. Nduwayo.
Les responsables du Palipehutu-FNL ont salué le processus, même si Anatole Bacanamwo, principal conseiller du leader du Palipehutu-FNL, Agathon Rwasa, a indiqué que le MCVS avait recensé 442 prisonniers à libérer, et non pas 247. « Le ministère de la Justice doit se pencher sur cette anomalie », a souligné M. Bacanamwo.
Pierre-Claver Mbonimpa, qui dirige l’Association pour la protection des droits humains, un groupe de défense des droits, a également contesté les chiffres, affirmant qu’il attendait la « libération non pas de 247 prisonniers mais de 452 », faisant référence à ses propres enquêtes menées dans les prisons.
Dans l’intervalle, le 4 janvier, M. Rwasa a supervisé les activités visant à sensibiliser les militants du parti à la nécessité de changer le nom du mouvement afin qu'il ne porte pas une dénomination à connotation ethnique, comme l’exige la Constitution.
« Nous sommes très satisfaits de la façon dont les concertations ont été menées, car les sympathisants ont bien accueilli les explications offertes », a déclaré le porte-parole du mouvement, Pasteur Habimana. Celui-ci a affirmé qu’une réunion se tiendrait deux semaines plus tard, avant la publication du nom du parti, en vue de contribuer à relancer le processus de paix.
La campagne a été organisée après une solide résistance des principaux responsables opposés à un changement de dénomination, qui avait mené le processus de paix à l’impasse. Le gouvernement avait affirmé que les leaders du mouvement ne seraient pas intégrés au gouvernement si le terme « Hutu », non reconnu par la Constitution, était conservé. Le parti ayant accepté de changer de dénomination, le gouvernement a promis de lui attribuer 33 postes.
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