Claude Nzabirinda est un père de famille de 45 ans au chômage, qui élève seul ses cinq enfants depuis que sa femme est décédée des suites de complications liées au sida. Il a raconté à IRIN/PlusNews le combat que mène sa famille contre le VIH depuis une dizaine d’années.
« Pendant les tragédies [génocide] de 1994, nous nous sommes réfugiés à Goma, dans le [nord-est] de la République démocratique du Congo (RDC) ; à l’époque, ma femme était enceinte de six mois et a accouché de jumeaux.
Lorsque nous sommes revenus au Rwanda, en 1996, ma femme est tombée malade. Elle toussait beaucoup, avait de la fièvre et souffrait de diarrhée. Elle a retrouvé la santé quelque temps après et a eu un autre enfant quelques mois plus tard.
En 1997, elle est tombée malade de nouveau et le docteur a confirmé que ma femme était séropositive. J’aurais dû me faire dépister, moi aussi, mais j’ai voulu rester à ses côtés pour m’occuper d’elle.
A l’hôpital, on lui avait prescrit, entre autres, du Bactrim [un antibiotique], mais elle avait peur de prendre des médicaments et n’avait pas suivi son régime. La maladie a continué à progresser au point que ma femme a développé de nombreuses infections opportunistes.
En 2002, ma femme est décédée. J’ai trouvé quelqu’un pour m’aider à m’occuper de ma petite fille, mais cette dernière est décédée elle aussi, sept mois après sa mère.
Nous sommes devenus très pauvres, puisque je ne travaillais pas et que nos amis nous avaient abandonnés malgré la situation de grande pauvreté dans laquelle se trouvait ma famille.
Passée cette période difficile, je suis allé à Kigali [la capitale du Rwanda] avec mes cinq enfants et j’ai trouvé des amis et des parents qui ont accepté de s’occuper d’eux pendant que je cherchais un emploi.
Plus tard la même année, j’ai commencé à tousser et à perdre mes forces. Lorsque je suis allé consulter un médecin, il a diagnostiqué que j’avais une maladie du pancréas ; quelques jours plus tard, mes tests de dépistage du VIH/SIDA se sont révélés positifs.
J’ai immédiatement commencé un traitement [antirétroviral] gratuit, et un mois plus tard, j’ai refait un examen sanguin qui a révélé une amélioration de mon état de santé. J’ai également observé des changements au niveau de mon corps.
Actuellement, je n’envisage pas de me remarier. Je veux être capable de m’occuper de moi, de ma santé et de mes enfants ».
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