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Les jeunes filles tombent dans le piège du sida

[South Africa] AIDS councillor. IRIN
De plus en plus de jeunes femmes et de filles se livrent à des pratiques sexuelles à haut risque afin de joindre les deux bouts dans la région semi-rurale d’Embo, dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal.

Zandile Shange, éducatrice spécialisée en VIH/SIDA qui travaille auprès du Hillcrest AIDS Centre Trust, une organisation non gouvernementale basée à une quinzaine de kilomètres au nord d’Embo, s’est dit inquiète pour les jeunes de son pays.

En effet, selon elle, ces derniers sembleraient être attirés par les «modes de vie fantaisistes», dépeints dans les émissions télévisées et les articles de magazine, et adopteraient des comportements à risque.

Au fil des séances de sensibilisation au VIH/SIDA qu’elle anime au sein des écoles de la région, Zandila Shange s’est rendu compte de ce que certaines orphelines du sida étaient prêtes à faire pour nourrir leurs frères et sœurs ou pour se procurer tout simplement des articles qui sont des signes extérieurs de richesse ou de statut social.

«La pauvreté constitue un véritable problème dans la région et de plus en plus de parents meurent de maladies liées au sida», a-t-elle expliqué. «Les jeunes doivent faire face à la pression de leurs amis qui ont encore leurs deux parents et qui ont les moyens d’acheter, par exemple, des téléphones portables et des habits de marque.»

Certaines filles âgées d’à peine quinze ans tombent délibérément enceintes afin de percevoir une allocation mensuelle de 24 dollars américains ; d’autres, en échange de faveurs sexuelles, reçoivent la protection financière d’hommes plus âgés et riches, communément appelés des «papas gâteau», a ajouté Mme Shange.

En règle générale, les papas gâteau ont plusieurs partenaires sexuelles et les exposent, ainsi que leur épouse, à un grand risque de contamination au VIH/SIDA. Il s’agit de la malheureuse histoire qu’a connue Phumzile Mkhize, une Sud-Africaine de 43 ans, mère de quatre enfants.

«Mon mari était très connu des jeunes filles, car il gagnait bien sa vie. J’ai cessé de travailler pour élever mes enfants et je dépendais de mon mari. Lorsque j’ai appris ma séropositivité au mois de juin, l’année dernière, après avoir contracté une hépatite, j’étais en état de choc, parce que je n’avais jamais pensé que mon mari pouvait me contaminer», a-t-elle confié.

Forte de son expérience, Phumzile Mkhize informe les jeunes filles de sa communauté sur les dangers du virus.

Dans une région où la plupart des habitants se bat pour trouver un travail, la «lobola» - la dot traditionnelle – est devenue une activité financière à part entière pour les familles qui ont plusieurs filles à marier, a indiqué Phumzile Mkhize.

En outre, les responsables du Hillcrest AIDS Centre Trust ont fait référence à d’autres pratiques culturelles qui exacerbent la propagation du virus parmi les femmes.

«En règle générale, la fille doit arriver vierge au mariage, ainsi sa famille peut espérer négocier la lobola à un meilleur prix», a expliqué Mme Shange. «Mais j’ai entendu, lors de mes séances dans les établissements scolaires, que les jeunes hommes se fondaient sur cette pratique pour forcer les jeunes filles à avoir des rapports sexuels anaux et conserver leur virginité.»

Comme les relations sexuelles anales comportent peu de risques de grossesse, les jeunes filles se livrent à ce genre de pratiques et ne négocient pas l’utilisation du préservatif avec leurs partenaires, a-t-elle poursuivi.

Le Conseil de recherche médicale d’Afrique du Sud (MRC) vient de mener des essais cliniques sur l’efficacité des microbicides vaginaux dans huit sites tests de la province du KwaZulu-Natal.

Dans le cadre de ces essais, le MCR a découvert qu’à Embo, plus de 43 pour cent des femmes reçues par le service de conseil et de dépistage volontaire étaient séropositives.

«Sur les 1 800 femmes qui ont subi un test de dépistage, 783 étaient séropositives», a déclaré le professeur Gita Ramjee, directrice de l’Unité de recherche sur la prévention du VIH/SIDA du MRC, tout en précisant que «bien que ce chiffre atteste d’une importante augmentation du nombre de femmes séropositives dans les régions où nous avons mené notre recherche, il ne reflète pas nécessairement la situation de l’ensemble des femmes de ces communautés.»

Gita Ramjee a mis en garde les femmes contre la stigmatisation et la discrimination dont elles pourraient faire l’objet compte tenu du tapage médiatique qui accompagne l’objet de la recherche.

Gita Ramjee et son équipe mènent des essais de phase III et espèrent présenter ce produit comme un moyen de prévention efficace pour les femmes. Depuis 2004, quelque 12 000 femmes ont participé à ces essais et les premiers résultats sont attendus pour 2007.

Les microbicides sont des substances qui s’appliquent sur les parois du vagin avant un rapport sexuel et pourraient anéantir, neutraliser ou bloquer le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles.

«Même si les résultats des tests indiquent que les microbicides sont efficaces qu’à 35 ou 50 pour cent, il s’agira là d’un succès. Cependant, les femmes ne devront pas utiliser uniquement des microbicides, mais également des préservatifs», a-t-elle précisé.

Selon le professeur Ramjee, un microbicide efficace constituera le meilleur moyen de prévention pour les femmes.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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