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Le Commonwealth dénonce des irrégularités après l'écrasante victoire de Yahya Jammeh

[The Gambia] Outside the Independent Election Commission, Banjul. [Date picture taken: 09/10/2006] Nicholas Reader/IRIN
Un nouveau quinquennat pour Le Président Jammeh
Yahya Jammeh vient d’être élu à la Présidence de la Gambie pour un nouveau mandat de cinq ans après avoir remporté près des trois quarts des suffrages lors des élections présidentielles de vendredi dernier.

Cependant, pour bon nombre d’observateurs, les résultats du scrutin sont sans grande surprise étant donné la manière dont la campagne électorale été organisée.

Sur les 392 685 électeurs qui se sont rendus aux urnes, vendredi dernier, 264 494, soit 67,4 pour cent, ont voté en faveur de Yahya Jammeh, a annoncé dimanche après-midi la Commission électorale indépendante (CEI).

L’avocat Ousseynou Darboe du United Democratic Party, le principal mouvement d’opposition, a recueilli 104 808 voix, soit 27 pour cent. Enfin, le troisième candidat, le sociologue Halifa Sallah de la New Alliance for Democracy and Developement, a obtenu moins de 8 pour cent des voix. Plus d’un tiers des 665 000 électeurs inscrits n’ont pas participé au scrutin.

Salim Ahmed Salim, chef de la mission d’observation électorale envoyée par le Commonwealth, a déclaré que « les opérations avaient été bien organisées, qu’elles n’avaient rencontré aucun problème. Les électeurs ont pu s’exprimer et le résultat reflète leur volonté ».

Les observateurs ont toutefois relevé « des événements qui se sont produits avant la tenue des élections et qui ont probablement eu des conséquences sur le résultat ».

Cette déclaration fait référence au déroulement de la campagne nationale menée par le président sortant et aux « manifestations ostentatoires de soutien de la part d'agents de l'Etat à un parti, particulièrement au sein des forces de sécurité » qui, selon l’équipe d’observateurs ont « potentiellement influé sur le jeu électoral ».

Toujours selon la mission du Commonwealth, les partis politiques n’ont pas respecté le protocole d’accord qu’ils avaient signé en septembre 2005. Le parti au pouvoir s’était engagé à ne pas utiliser des ressources de l’Etat pour sa campagne électorale. Les partis de l’opposition devaient, quant à eux, avoir accès aux médias contrôlés par l’Etat.

Des photographies du président Yahya Jammeh souriant et vêtu de son traditionnel boubou blanc ont été placardées sur l’ensemble du territoire gambien quelques semaines avant la tenue des élections. On pouvait également lire sur certaines affiches les noms d’entreprises publiques.

Lors de la première conférence de presse qu’il a accordée après l’annonce des résultats dimanche dernier, Yahya Jammeh a déclaré qu’il ferait de l’ancienne colonie britannique « le meilleur pays du monde ».

Après les élections de 1996, jugées truquées, le Commonwealth a décidé de geler les fonds accordés à la Gambie. Cependant, le président Jammeh a affirmé qu’il était parvenu, sans l’aide du Commonwealth, à développer l’économie nationale au cours des douze dernières années.

« Ma Banque mondiale a toujours été et demeurera Allah le tout puissant. Seul Allah pourra m’aider à développer ce pays », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas parce que nous sommes pauvres que nous avons perdu notre souveraineté. Ce n’est pas parce que nous sommes pauvres que nous devons être à la botte de quelqu’un ».

Interrogé sur les violations de la liberté de la presse dénoncées par des organismes de défense internationaux, le président Jammeh a déclaré : « Je me moque de ce qu’ils peuvent penser ! Si je veux interdire un journal je le ferai ».

Par ailleurs, le président gambien a démenti toute implication de son régime dans l'assassinat de Deida Hyadara, le rédacteur en chef du magazine The Point et correspondant de l’Agence France-Presse, abattu au volant de sa voiture en décembre 2004.

« Je ne pense pas que tuer une personne soit la solution. Je pense qu’il vaut mieux l’incarcérer pour le restant de ses jours. Puis, un beau jour, on décide qu’elle est trop vieille pour que l’Etat continue à la nourrir, on la libère et on la laisse sans ressource », a dit Yahya Jammeh. « Son expérience servira de leçon à tout le monde ».

Yahya Jammeh a pris le pouvoir en Gambie à la suite d’un coup d’Etat fomenté en 1993 par de jeunes officiers militaires et avait promis de le rendre aux civils au bout de deux ans.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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