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Charles Taylor entre les mains du Tribunal Spécial pour la Sierra Leone

[Liberia] Liberian President Charles Taylor. AP
President Charles Taylor has promised to step down next Monday
Encadré par des soldats des forces de la MINUL – la Mission des Nations unies au Liberia -, l’ex-Président libérien Charles Taylor a été remis, menottes aux poignées, aux autorités du Tribunal Spécial pour la Sierra Leone (TSSL).

Charles Taylor est ainsi le premier ancien chef d’Etat africain à être poursuivi par un tribunal international. Arrivé quelques heures auparavant à Monrovia – en provenance d’Abuja – il a été transféré à Freetown à bord d’un hélicoptère de l’ONU qui s’est posé sur l’aire d’atterrissage du Tribunal spécial, puis il a immédiatement été conduit dans sa cellule.

Plus tôt dans la journée, le gouvernement nigérian avait annoncé l’arrestation de l’ancien président libérien Charles Taylor, au lendemain de sa disparition de sa luxueuse résidence du sud du Nigeria.

M. Taylor est poursuivi pour 17 chefs d’accusation de crime de guerre par le Tribunal Spécial pour la Sierra Leone (TSSL) des Nations unies.

Il a été arrêté mardi soir dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria, a déclaré à la presse Frank Nweke, le ministre nigérian de l’information, avant d’ajouter que les autorités en avaient immédiatement informé le président nigérian Olusegun Obasanjo qui a ordonné son extradition vers le Liberia.

« Le président Obasanjo a ordonné l’extradition immédiate de Charles Taylor vers le Liberia, afin qu’il soit détenu par les autorités libériennes », a déclaré M. Nweke.

Selon des sources proches des forces de sécurité, M. Taylor s’était enfui lundi soir à bord d’une voiture et un commando l’a conduit à Gambouru, une ville du nord-est du pays proche de la frontière camerounaise. M. Taylor a été arrêté au moment où il tentait de passer la frontière.

M. Taylor a ensuite été conduit à Abuja, la capitale fédérale, où il a été placé en détention, avant son extradition.

En déclarant le week-end dernier que le Liberia était « libre de récupérer et d’incarcérer » l’ancien président, le gouvernement nigérian n’avait donné aucune indication sur les conditions d’extradition de M. Taylor. Estimant que ce dernier représente une menace pour la nouvelle stabilité du pays, les autorités libériennes ont indiqué à plusieurs reprises qu’elles ne voulaient pas de l’ancien président au Liberia.

L’année dernière, une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU avait donné mandat aux forces de la MONUL – Mission des Nations unies au Liberia - « d’arrêter et de détenir l’ancien président Charles Taylor s’il revenait au Liberia, de le transférer ou de faciliter son transfert en Sierra Leone afin qu’il soit traduit devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone».

Charles Taylor a quitté la présidence libérienne en 2003 et a accepté de s’exiler au Nigeria, après avoir subi de fortes pressions de la communauté internationale, et des Etats-Unis en particulier. Son départ a permis la signature d’un accord de paix qui a mis fin à la guerre civile qui a ravagé le pays pendant 14 ans, fait des dizaines de milliers morts et des millions de déplacés.

Le Nigeria a toujours soutenu qu’il ne livrerait M. Taylor que si un gouvernement libérien élu en faisait la demande. Cette requête a été adressée récemment aux autorités nigérianes par la nouvelle présidente Ellen Johnson-Sirleaf alors qu’elle se trouvait en visite officielle aux Etats-Unis, le principal bailleur de fonds du Liberia.

Une rencontre entre le Président nigérian, Olusegun Obasanjo et son homologue américain, George Bush, est prévue aujourd’hui à Washington, bien que certains politiciens américains aient demandé l’annulation de cette rencontre après l’annonce par le Nigeria de la disparition de M. Taylor.

Les Etats-Unis ont mené une campagne internationale en faveur de la comparution de Charles Taylor devant le TSSL.

En 2001, l’ONU a adopté une série de sanctions contre le Liberia à la suite d’enquête laissant supposer que M. Taylor avait reçu des diamants des rebelles sierra léonais – responsables des mutilations infligées aux populations civiles pendant la guerre -, en échange des armes qu’il leur fournissait.

Le gouvernement libérien n’a pas voulu commenter l’arrivée éventuelle de M. Taylor au Liberia, se bornant à déclarer que Mme Sirleaf s’adresserait à la nation mercredi.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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