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De nouveaux affrontements inter-communautaires dans l'Ouest font au moins 41 morts

[Cote d'Ivoire] Farmer drying cocoa beans on a road near Gagnoa in southern Cote d'Ivoire. IRIN
Un paysan séchant des fèves de cacao
Un groupe d’hommes non identifiés armés de fusils de chasse et de machettes ont tué au moins 41 personnes et blessé 64 autres après avoir détruit et incendié deux villages la nuit dernière dans la région ouest très instable de la Côte d’ivoire, ont indiqué les autorités mercredi.

"Le nombre de victimes s’élève à 41. Certaines ont été tuées avec des fusils de chasse, d’autres avec des machettes et 11 autres ont été brûlées vives" a indiqué le porte-parole de l’armée, Yao Yao. "Des troupes ont été dépêchées sur les lieux pour sécuriser la région".

Un groupe d’hommes non identifié a attaqué mercredi à 3h du matin dans leur sommeil des habitants de deux villages situés à proximité de la ville de Duékoué, a expliqué à IRIN un représentant du ministère des Affaires sociales.

"C’était une attaque terrible et nous pensons qu’elle était bien organisée", a expliqué M. Blé.

En début d’après-midi, des groupes de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, circulaient dans les rues de Duékoué emportant avec eux des sacs et des paquets, a confié à IRIN un membre de la mission des Nations unies pour la Côte d’Ivoire (ONUCI).

Selon ce représentant qui a requis l’anonymat, plus de 1 000 personnes semblaient fuir les lieux pour échapper à cette nouvelle flambée de violence.

A en croire M. Blé, des milliers de villageois apeurés tentaient de trouver refuge à la mission catholique et à la mairie de Duékoué, ville située à quelque 500 km de la capitale économique Abidjan.

"Comme le mois dernier, il y a un important exode", a-t-il ajouté.

Près de 10 000 personnes avaient fui leur domicile en mai dernier et s’étaient réfugiées à la mission catholique à la suite d’affrontements entre certains membres de la communauté autochtone et des allogènes qui ont fait une vingtaine de morts.

Kim Gordon-Bates, porte-parole du Comité international de la Croix Rouge (CICR) a confié à IRIN qu’il n’était pas possible pour l’instant d’évaluer le nombre de personnes déplacées.

“La situation est extrêmement tendue”, a-t-il expliqué. “Notre priorité est de trouver des matériaux de construction et des abris à la mission catholique”.

Selon les propos de certains paysans rapportés par l’agence de presse Reuters, les gens ont trop peur de rester à la campagne. "Nous sommes venus nous réfugier en ville. Il n’y a rien à faire dans les champs en ce moment", a déclaré Mamadou Chérif. "Personne ne peut prendre le risque d’aller en brousse. Il n’y a pas de commerce, les boutiques sont fermées depuis hier".

Mamadou Koné, un autre paysan a aussi déclaré : “Je crains une guerre civile entre les populations. Je ne sais pas ce que la nuit nous réserve”.

“J’ai entendu dire que les populations autochtones ont fait appel à des miliciens et à des combattants libériens", a-t-il ajouté.

C’est la loi du talion qui prévaut dans cette région instable de la Côte d’Ivoire, un pays coupé en deux depuis le début de la guerre civile.

Les violences ont éclaté mercredi dans les villages de Guitrozon et de Petit Duékoué où la majorité de la population appartient à l’ethnie Guéré. Ces deux villages sont situés à quelques kilomètre de Duékoué sur la route principale qui mène à la ville de Man tenue par les forces rebelles.

Selon une autorité locale, les dernières attaques enregistrées dans la région étaient des actes de représailles menés pour venger la mort de quatre paysans Sénoufos originaires du nord de la Côte d’Ivoire.

Jaro Karim, représentant de la communauté burkinabé locale a indiqué que les quatre paysans ont été retrouvés morts la semaine dernière sur une route près de Duékoué.

"Il semble que c’est ce qui a déclenché l’attaque sur les villages", a expliqué Karim. "C’est une tragédie".

Premier producteur mondial de cacao, la Cote d’Ivoire est coupé en deux, entre une zone sud sous contrôle des forces gouvernementale et une région nord aux mains des forces rebelles, depuis septembre 2002 à la suite de la tentative de coup de force des rebelles visant à renverser le président Laurent Gbagbo.

Duékoué se trouve à proximité de la zone de confiance contrôlée par les forces de maintien de la paix de l’ONU qui est située entre les positions des deux belligérants. Cette ville est entourée de plantations luxuriantes et de fertiles et représente une importante région de culture du cacao.

Les plantations de cacao de cette région ont pendant longtemps été au cœur du conflit qui oppose les propriétaires terriens Guérés et les paysans étrangers qui ont exploité ces terres fertiles pendant des décennies.

Mais la guerre civile a contribué à exacerber le manque de confiance réciproque entre ces communautés. Peu de temps après la tentative avortée du coup d’état de 2002, des milliers de paysans étrangers ont été chassés de leurs plantations par les populations autochtones qui les accusaient d’être des sympathisants du mouvement rebelle des Forces nouvelles.




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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