La conférence, qui a fini ses travaux mercredi, s'est déroulée avec la participation de 900 délégués, notamment celle de vingt dirigeants africains et de représentants de grandes compagnies commerciales comme Microsoft, Hewlett Packard, Coca-Cola et Chevron, ont rapporté des sources. Son premier objectif, ont affirmé les organisateurs, consistait à offrir une occasion pour un dialogue entre le secteur privé et les dirigeants africains afin d'encourager les investissements dans un nouveau partenariat stratégique transparent avec le commerce mondial et le monde développé.
Elle a inclus des ateliers organisés pour formuler des propositions pour des investissement en matière d'éducation, de santé, des infrastructures, de l'énergie de l'environnement, d'accès aux marchés développés et de bonne gouvernance. Les propositions seront discutées en juin à l'occasion du sommet G8 au Canada.
Le président Omar Bongo du Gabon, dans son discours d'ouverture lundi, a souligné que le problème fondamental des conflits, résultant de la faiblesse des structures politiques et économiques en Afrique, a créé une instabilité qui a chassé les investisseurs.
Les présidents Olusegun Obasanjo, du Nigéria, et Daniel Moi, du Kenya, ont exprimé leur optimisme quant à l'idée du NEPAD, tandis que le vice-président de la Banque mondiale, Calisto Madavo, a réitéré l'appui de son institution. Le premier ministre canadien, Jean Chrétien, a indiqué il y a une semaine que le NEPAD est un plan doté d'une « vision extraordinaire et d'un immense réalisme », que le Canada va appuyer en tant que partenaire.
Le Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan, a affirmé que le nouveau partenariat entre les secteurs public et privé pourrait réduire de moitié le nombre des personnes vivant dans la pauvreté en Afrique vers 2015, tandis que le président américain, George Bush, a envoyé un message de félicitations à la conférence.
M. Obasanjo et les présidents Thabo Mbeki, d'Afrique du Sud, Abdoulaye Wade, du Sénégal, et Abdelaziz Bouteflika, d'Algérie, ont été les architectes du NEPAD qui tend à mettre fin à la pauvreté, à mettre le continent sur la voie de la croissance et du développement, et à promouvoir une participation active dans l'économie mondiale.
Les dirigeants africains l'avaient approuvé durant leur sommet annuel en 2001.
[Des informations détaillées sur le NEPAD et sur la conférence de Dakar peuvent être trouvées sur
La réunion de Dakar s'inscrit dans une série de rencontres autour du NEPAD qui ont eu lieu dans plusieurs capitales africaines au cours des derniers mois, notamment un séminaire régional d'une journée le 11 avril à Yaoundé, au Cameroun. Organisé par la Commission économique pour l'Afrique (CEA), le séminaire a représenté pour les participants un forum pour en savoir plus et pour échanger des informations concernant le partenariat.
Le NEPAD "marque la volonté réelle de l'Afrique de prendre son destin en main et de formuler des choix pour son futur », a souligné Bruno Bekolo Ebe, professeur à l'Université Yaoundé II. Pour lui, le NEPAD permettra à l'Afrique d'agir là où la communauté internationale a échoué. Le continent, a-t-il ajouté, doit compter sur sa richesse et sur ses ressources autant que sur l'aide extérieure.
Les participants ont montré du doigt l'insécurité, la corruption, l'absence des libertés individuelles et le climat d'oppression politique comme autant d'obstacles menaçant des efforts tels que le NEPAD visant à donner une impulsion au développement africain. Ces entraves, ont-il précisé, ne seront pas faciles à surmonter, notamment la corruption. « Comment pouvons-nous faire quand les fonctionnaires publics ne sont pas bien payés ? », a demandé aux participants Mamadou Amadou, Economiste en chef du Programme des Nations Unies pour le développement. Les gouvernements doivent se pencher sur ce problème car, ce faisant, ils soulageront aussi le continent de la fuite des cerveaux.
Les participants, au nombre desquels figuraient des représentants du corps universitaire, de la société civile et du secteur privé, ont convenu du rôle important que les parlementaires peuvent jouer dans leurs nations en vue d'appuyer le NEPAD et pour que le public comprenne son importance. Un exemple de la mauvaise compréhension du public réside dans la confusion entre le NEPAD et l'Union africaine (appelée à remplacer l'Organisation de l'unité africaine au prochain sommet des chefs d'Etat). L'Union africaine est une organisation politique d'Etats souverains visant à l'intégration, alors que le NEPAD représente un plan d'action économique spécifique, ont-ils expliqué.
Le séminaire fait suite à une réunion de deux jours des experts de la commission du Centre pour le développement sous régional en Afrique centrale, un organe rattaché à la CEA. Les pays participants incluaient la République centrafricaine, la Guinée équatoriale, le Gabon et la Sao Tomé-et-Principe.
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