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Malgré le sida, la communauté Himba résiste aux changements sociaux

Map of Namibia IRIN
The trialists allegedly launched an attack in the north of the country
La communauté pastorale Himba vit en marge du reste de la société namibienne, mais ses coutumes et son détachement vis à vis des efforts de prévention du VIH/SIDA pourraient favoriser sa vulnérabilité face au virus, ont indiqué les organisations non gouvernementales. «Les Himba ne connaissent pas la fidélité à un partenaire», a affirmé Kakarandua Mutambo, responsable de la Société de la Croix-Rouge dans la région de Kunene, dans le nord de la Namibie, qui peine à faire passer des messages de prévention aux membres de cette communauté. Les Himba sont également isolés du reste de la société namibienne en matière d’éducation et de santé. Selon le comité régional de coordination des efforts de lutte contre le sida de Kunene, la région affiche un taux de séroprévalence de 13 pour cent, le taux le plus bas de toute la Namibie -- ce taux n’était pourtant que de six pour cent en 1998. En revanche, la région Kunene affiche le taux d’illettrisme le plus élevé du pays : 43 pour cent de la population ne savent ni lire ni écrire, ce qui a des conséquences directes sur les campagnes de sensibilisation au virus. La culture himba encourage les hommes riches en bétail à pratiquer la polygamie et la majorité des hommes âgés se marient avec plusieurs jeunes filles. Les mariages sont arrangés et les femmes, dont la plupart tombe enceinte très jeune, se marient avec leurs cousins ou d’autres membres de leur famille. Officiellement, la société himba considère l’adultère comme une faute et tout homme reconnu coupable de ce méfait est passible d’une amende supérieure à douze têtes de bétail. Néanmoins, cette pratique est courante et il n’est pas rare qu’une femme mariée ait jusqu’à trois amants, en plus de son mari. «Une femme qui n’a pas d’amant est un sujet de moquerie et elle est souvent considérée comme inutile. Certains hommes partagent ouvertement leurs femmes et ils offrent la compagnie d’une de leurs épouses à leur neveu préféré», a commenté Kakarandua Mutambo. Les Himba vivent torse nu, le corps recouvert d’ocre, orné de coquillages et de bijoux en argent. Selon Kakarandua Mutambo, les Himba affirment que «le sida n’est pas une maladie qui touche leur tribu», mais ils savent que le virus existe dans le monde extérieur. Bien qu’ils «aient déjà entendu parler du sida, ils affirment que personne de leur village n’est mort des suites de cette maladie. Autrefois, aucune personne âgée d’une vingtaine d’années ne mourrait, alors qu’aujourd’hui plusieurs cas ont été recensés. Cependant, les Himba ne font pas le lien entre le VIH/SIDA, l’augmentation du taux de mortalité, l’hospitalisation et les cas de tuberculose», a-t-il expliqué. Le VIH/SIDA est considéré comme une maladie affectant les personnes ayant été en contact avec les Ovambo [une des plus grandes ethnies du nord de la Namibie], les jeunes qui partent vivre dans les villes ou les personnes qui épousent des membres d’autres tribus, a ajouté Kakarandua Mutambo. Par conséquent, les Himba préfèrent que leurs filles restent à la maison lorsqu’elles ont terminé l’école primaire, refusant qu’elles quittent la région pour poursuivre leurs études. En réponse au taux de mortalité maternelle des Himba, l’un des plus élevés du pays, la Société de la Croix-Rouge namibienne informe depuis 2001 les femmes himba sur la contraception, le planning familial, les infections sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA. Mais le défi le plus difficile à relever est de parvenir à convaincre les Himba d’abandonner un mode de vie auquel ils sont attaché depuis des décennies. Les volontaires sont accueillis avec suspicion, mais la Société de la Croix-Rouge a récemment formé des individus issus de la communauté himba. «Les Himbas pensent que les étrangers viennent leur soutirer des informations qu’ils vendent ensuite dans les villes. Nous sommes parvenus à gagner leur confiance en leur apportant de l’eau potable», a expliqué Kakarandua Mutambo. Les messages de prévention sont plus efficaces lorsqu’ils sont présentés sous forme théâtrale car «certains écoutent et d’autres pas, certains nous demandent même comment ils peuvent avoir des enfants s’ils utilisent des préservatifs». Charles Varije, coordinateur de la Société de la Croix-Rouge namibienne dans la région Kunene, a expliqué que le VIH/SIDA n’était pas la préoccupation principale des éleveurs de bêtes. Préoccupés par la santé de leur bétail, ils préfèrent vivre retirés dans des pâturages avec leurs bêtes - une séparation propice aux relations extraconjugales. En outre, les responsables de l’hôpital public d’Oshakati, situé dans la plus grande zone urbaine du nord du pays, ont indiqué que les Himba craignent la médicine moderne après avoir «vu des gens mourir après avoir été hospitalisés», selon Panduleni Muupwe, membre du personnel sanitaire de l’hôpital. Il a ajouté que «la plupart des personnes se rendent à l’hôpital quand il est déjà trop tard».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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