Les Nations Unies ont proclamé avec force que les objectifs constituent « un nouveau cadre de référence qui permettra de mettre fin à la pauvreté et de garantir une vie digne pour tous, en ne laissant personne de côté ». Mais les catastrophes mondiales et les crises locales – peut-être même les données approximatives – peuvent entraver les projets les mieux élaborés.
Voici quelques exemples :
Conflit
Il est évident que les conflits tendent à contrarier les ambitions des planificateurs du développement. Mais c’est la manière dont la violence et l’insécurité se répandent dans la société, affectant presque l’ensemble des 17 ODD nouvellement consacrés, qui menace le bien-être humain.
Treize millions d’enfants sont privés d’école au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en raison des conflits, selon un nouveau rapport de l’UNICEF intitulé ‘Education under Fire’. La destruction des écoles, le déplacement des étudiants et les décès d’enseignants ont un impact sur les citoyens et la société en général.
« Une région qui – jusqu’il y a quelques années encore – était sur le point de réaliser l’objectif d’éducation universelle est aujourd’hui confrontée à une situation désastreuse », note le rapport.
En Syrie, en Irak, au Yémen et en Libye, on estime que 8 850 écoles sont hors d’usage parce qu’elles ont été endommagées ou détruites, sont utilisées comme abris pour les familles déplacées ou sont sous le contrôle des parties au conflit, note l’UNICEF.
Le fait que 20 pour cent des migrants qui sont arrivés en Europe cet été soient des Syriens a permis à nombre d’habitants des pays riches de comprendre que les crises locales peuvent avoir des conséquences mondiales. Cette idée de valeurs humanitaires partagées – ou la prise de conscience calculée que la réduction des inégalités et l’amélioration des résultats en matière de développement ont des effets bénéfiques en termes de sécurité – est au cœur des ODD, successeurs des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Le bilan des 15 ans de mise en œuvre des OMD est mitigé. Le rapport final rédigé par les Nations Unies a conclu que « les conflits restent la menace la plus grave pour le développement humain » et que près de 60 millions de personnes avaient été contraintes d’abandonner leur foyer – le plus haut niveau jamais enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale – fin 2014.
Catastrophes naturelles
Il y a différentes formes de catastrophes naturelles : du tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a détruit des logements et des infrastructures au Népal, et dont les répercussions se font encore sentir, au petit virus Ebola, si virulent que même la réponse internationale n’a, de prime abord, pas semblé en mesure d’empêcher sa propagation.
Ebola aura un impact de longue durée en Afrique de l’Ouest. Le virus a fait plus de 11 000 victimes en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée – dont 500 personnels de santé nécessaires à la fourniture des soins de santé de base.
Selon Zoë Mullan, rédactrice en chef de The Lancet Global Health, la perte de médecins, d’infirmières et de sages-femmes « a probablement entraîné une augmentation d’environ 75 pour cent de la mortalité maternelle dans les pays, avec une augmentation de 38 pour cent en Guinée et de 111 pour cent au Liberia ».
Une étude de modélisation réalisée dans le cadre de l’effort mondial d’éradication de la maladie a montré que l’arrêt des traitements contre le paludisme suite à l’épidémie d’Ebola en 2014 « a probablement provoqué une augmentation de 45 pour cent du nombre de cas de paludisme non traités en Guinée, une augmentation de 88 pour cent en Sierra Leone et de 140 pour cent au Liberia ainsi que 10 000 décès supplémentaires », a écrit Mme Mullan.
Termes de l’échange
Les comtés et leurs citoyens ont peu d’influence sur les termes de l’échange mondiaux. La montée des prix des produits alimentaires entre 2007 et 2009 a entraîné des émeutes de la faim, de l’instabilité politique et une aggravation de la pauvreté. La période d’inflation alimentaire a coïncidé avec un cours élevé du pétrole, ce qui a fait monter le coût de la vie en général.
Les ménages les plus pauvres des pays en développement consacrent jusqu’à 60 ou 80 pour cent de leur revenu à l’achat de nourriture. Des prix alimentaires plus élevés tendent à aggraver et accroître la pauvreté – qui affecte particulièrement les enfants.
Une étude réalisée en début d’année dans l’état indien de l’Andhra Pradesh a montré que la proportion d’enfants présentant des symptômes d’émaciation a augmenté de 10 pour cent entre 2006 et 2009 alors que les prix alimentaires montaient en flèche.
Les prix alimentaires internationaux ont atteint leur niveau le plus bas depuis cinq ans en mai 2015. Mais le phénomène climatique El Niño, l’appréciation du dollar et la hausse des prix du pétrole pourraient entraîner une inflation alimentaire au cours des mois à venir, indique la Banque mondiale.
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