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« Dans les zones minières, les gens ne sont pas prudents »

Piantoni* a appris qu’il était infecté au VIH en 2005. Ce transporteur qui effectue régulièrement des trajets vers les zones minières de la région de Fria, à 160 kilomètres au nord-ouest de la capitale Conakry, a raconté à IRIN/PlusNews à quel point le secteur minier était vulnérable au VIH, mais devait encore faire face à une très forte stigmatisation.

« Après des études à Conakry, j’ai travaillé pendant quelques années pour une entreprise minière à Fria, puis je suis revenu travailler à Conakry.

« En 2003, j’ai commencé à perdre du poids et à faire des maladies. En 2005, j’ai été terrassé par une tuberculose. A Ignace Deen [l’un des deux principaux hôpitaux de la capitale], le médecin m’a recommandé de faire un test VIH, j’ai dit d’accord, mais je suis resté à la maison [sans le faire].

« A la télévision, on passait des informations sur le sida et les centres de traitement. En septembre 2005, je me suis décidé à aller faire mon test au centre de Matam [géré par Médecins sans frontières - Belgique, dans la banlieue de Conakry].

« Je suis revenu trois jours plus tard pour mon résultat, la dame m’a dorlotée, elle m’a encouragé, et elle m’a dit que mon test était positif. En fait, j’étais très content de pouvoir enfin situer ma maladie.

« J’ai commencé un traitement ARV [antirétroviral] tout de suite. J’avais vraiment perdu du poids mais avec les ARV, j’ai retrouvé la forme, j’ai vraiment repris la forme.

« Ma première femme est [certainement] décédée de la maladie en 2001, elle avait des signes sur tout le corps, du zona [une affection cutanée très répandue chez les personnes séropositives].

« En 2003, je me suis remarié. Ma deuxième femme est infectée aussi, je ne lui ai rien caché, c’est ma première confidente. Il faut se [faire confiance], quand la femme tombe malade, il faut la soutenir, et inversement.

« Dans les zones minières, les gens ne sont pas prudents, surtout les jeunes. Avec la cherté de la vie, les garçons et les filles se livrent facilement. C’est très facile d’aller avec les communautés, avec l’argent [des mines]. Le [VIH/SIDA] a pris beaucoup d’envergure là-bas, les jeunes ne sont pas mûrs et ils prennent des informations sur le sida à la volée, ils sont mal informés.

« Je connais plusieurs personnes [dans le secteur minier] qui sont sûrement infectées, j’ai même convaincu quelqu’un d’aller faire le dépistage et nous sommes seuls à savoir son statut. Je dis aux gens d’aller se faire dépister, même s’ils ne sont pas malades. Je leur dis qu’il faut être sérieux, et que si on ‘va’ avec plusieurs personnes, il faut se protéger. On trouve facilement des préservatifs.

« Mais c’est difficile de convaincre les gens d’aller se faire dépister, à Fria, il y a trop de stigmatisation autour de la maladie, surtout parce que certains médecins ne gardent pas le secret. Les gens apprennent le statut des uns et des autres par [le personnel soignant], il n’y a pas de discrétion. A travers les ouvriers, j’entends que tel médecin a dit que tel ouvrier était infecté. Ce n’est pas facile d’être stigmatisé par un médecin.

« Je n’ai pas dit à mes collègues [que j’étais séropositif]. Une fois, l'un d'entre eux est venu me demander de lui dire la vérité parce que d’autres parlaient sur moi, je lui ai répondu qu’ils pouvaient dire ce qu’il voulait, que moi je vivais positivement ».

* Un nom d’emprunt

ail/


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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