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La corruption continue malgré le processus de réunification

Plus d’un an après la signature d’un accord de paix et la constitution d’un gouvernement d’union avec les rebelles qui, pendant cinq ans, avaient occupé le nord du pays, certains anciens combattants continuent de percevoir des taxes sur le commerce et le transport dans le nord et de vastes régions du pays échappent toujours au contrôle du gouvernement.

« Ce système parallèle et illégitime de taxes, de laissez-passer [accordés aux véhicules commerciaux et publics pour leur permettre de circuler dans les différents fiefs rebelles] et de barrages institués par les Forces Nouvelles [le principal mouvement de la rébellion] ne fait que favoriser la corruption », a affirmé Patrick Alley, directeur de Global Witness, une organisation non-gouvernementale (ONG) spécialisée dans la résolution des conflits et la lutte contre le pillage des ressources naturelles, dans un communiqué publié le 20 mars.

Dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, publié en janvier 2008, les anciens rebelles ont été désignés comme l’un des obstacles possibles au processus de paix en Côte d’Ivoire.

« S’il est vrai que les commandants de [l’ex-rébellion] ont fait part de leur volonté de transférer leurs pouvoirs administratif et financier aux administrateurs redéployés dans les régions qu’ils contrôlaient, tant que les structures de commandement resteront intactes, l’existence de ces structures parallèles peut créer des tensions inutiles », peut-on lire dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies.

En décembre 2007, IRIN soulignait que les attaques de civils par des hommes armés étaient devenues de plus en plus fréquentes dans bon nombre de régions du pays, en particulier dans le nord-ouest et l’ouest. Les agressions de civils aux barrages routiers se produisent aussi bien dans les zones rebelles que dans celles contrôlées par le gouvernement.

Les anciens rebelles profitent surtout du contrôle qu’ils exercent sur l’industrie du cacao et des diamants « malgré le processus de réunification en cours » en Côte d’Ivoire, a expliqué M. Alley.

Les violations des droits humains sont « fréquentes » dans les zones contrôlées par les rebelles, a-t-il poursuivi, faisant un lien entre les activités rentables des rebelles et l’absence d’une avancée réelle vers la réunification totale, malgré l’accord de paix de 2006 et le démantèlement de la ligne de « cessez-le-feu » qui coupait autrefois le pays en deux.

« Après avoir vécu convenablement de ces taxes non-officielles pendant cinq ans, la plupart des rebelles ne veulent pas renoncer à cette source régulière de revenus », a expliqué à IRIN Drissa Bamba, commandant des Forces nouvelles à Pôgô, une localité située à la frontière ivoiro-burkinabè.

« Depuis plus de cinq ans, nous vivons grâce à ces taxes », a-t-il affirmé. « Nous n’avons pas d’autre moyen de survie ». De la ville frontalière où il se trouvait, M. Bamba a expliqué au téléphone à IRIN que le redéploiement de l’administration n’avait pas eu lieu dans tout le pays.

Pour bon nombre d’observateurs, le comportement des personnes qui dressent des barrages routiers reflète les divisions sociales et les abus à l’origine même de la rébellion en Côte d’Ivoire. Une des causes du déclenchement de la rébellion était l’exaspération des habitants du nord face à ce qu’ils considéraient comme une discrimination et des abus manifestes, de la part des forces de sécurité gouvernementales. Aux barrages routiers, les personnes dont le patronyme était associé à un groupe ethnique du nord étaient identifiées et devaient payer un pot-de-vin.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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