Dans un décret lu dimanche à la radio nationale à l’occasion de son 63ième anniversaire, le chef de l’Etat de ce petit pays d’Afrique centrale a indiqué que la grâce accordée était un “geste humanitaire”. Il a également ordonné leur libération immédiate et leur “rapatriement dans leur pays d’origine”.
Selon un rapport publié sur le site Web de la télévision arménienne AL+ et traduit sur le service de monitoring de la BBC, les Arméniens, qui n’ont cessé de clamer leur innocence, vont regagner cette semaine leur pays d’origine après avoir été soignés à l’hôpital.
Ces six arméniens, des personnels navigants, font partie des quinze étrangers arrêtés en mars 2004 pour leur participation présumée à une tentative de coup d’état impliquant 70 autres mercenaires dont la plupart sont Sud-africains.
Un ressortissant allemand a également été arrêté, mais est décédé en prison une dizaine de jours après son incarcération.
Selon Amnesty International, les six Arméniens et les cinq Sud-africains qui ont été reconnus coupables de tentative de coup d’état contre le président ont passé les 15 derniers mois menottés et enchaînés 24h sur 24, même pendant la durée du procès.
L’annonce de leur libération est intervenue à un moment où Amnesty International publiait un rapport de 20 pages résumant ses observations sur le procès en novembre des présumés auteurs du coup d’état dans la capitale Malabo.
“Ce procès ne respectait pas les conventions et les normes internationales pour garantir un procès juste et violait les dispositions du code pénal national” indique le rapport.
Dans ses recommandations, l’association de défense des droits de l’homme exhorte les autorités équato-guinéennes à examiner rapidement et de manière impartiale l’appel introduit par la défense et demande l’ouverture d’une enquête sur des faits présumés de torture et de violation de droits de l’homme.
Le dernier jour du procès, Nick Du Toit, ancien membre des forces spéciales de l’armée sud-africaine et chef du commando de mercenaires, a déclaré : “Nous avons été arrêtés, enchaînés comme des animaux et torturés par la police”.
Nick Du Toit a été le seul accusé a reconnaître dès le début son implication dans la tentative de coup d’état, avant de se rétracter plus tard et d’indiquer que ses aveux ont été obtenus sous la torture.
Les prisonniers sont détenus dans la célèbre prison équato-guinéenne de Black Beach, dans la banlieue de Malabo où, selon un rapport d’Amnesty publié en avril dernier, ils risquent de mourir de faim.
Dans une allocation radiodiffusée, Obiang avait rejeté ces allégations indiquant que “bien que de nombreuses personnes soient détenues à la prison de Black Beach, elles sont toutes bien traitées”.
Pendant ses 25 ans de règne, le chef de l’Etat a très souvent été accusé de corruption et de violation des droits de l’homme dans un pays qui comptait autrefois parmi les nations les plus pauvres du monde.
La Guinée-équatoriale produit à présent 350 000 barils de pétrole par jour et est devenue le troisième plus grand producteur de pétrole d’Afrique après le Nigeria et l’Angola, même si la majorité de ses 500 000 habitants vit encore dans une extrême pauvreté.
Bien que la manne pétrolière permette de générer pour chacun des 500 000 habitants de la Guinée-équatoriale des revenus annuels de 30 000 dollars, ce qui donne au pays un produit intérieur brut par habitant équivalent à celui de la Suisse ou du Danemark, l’espérance de vie n’y est que de 49 ans et moins de la moitié de la population a accès à l’eau potable, selon l’indice de développement humain des Nations unies.
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