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Omer Hussein, Soudan : « Il ne peut y avoir de Nord sans le Sud, ni de Sud sans le Nord »

Omer Hussein, a resident of Sudan’s South Kordofan state, where rebels have been fighting government forces, holds a placard urging Sudanese President Omar Beshir and his South Sudan counterpart Salva Kiir to work towards peace Ayman Elias Ibrahim/IRIN
À l’occasion d’un sommet à Khartoum, le 3 septembre dernier, les présidents du Soudan et du Soudan du Sud ont promis de tourner la page sur leurs relations tendues et de respecter les accords de coopération politique bilatérale conclus.

Omer Hussein, 40 ans, originaire de l’État du Sud-Kordofan en proie aux troubles, a déjà entendu des promesses similaires depuis l’Accord global de paix (CPA, en anglais) en 2005 qui a conduit à la sécession du Soudan du Sud. Il espère que la volonté politique derrière la promesse actuelle aidera les deux pays à surmonter leur méfiance réciproque qui a fait échouer les accords précédents.

Depuis 2005, M. Hussein tente de délivrer un message de paix personnel aux dirigeants des deux pays. Le jour du sommet, il portait une pancarte où figurent les drapeaux soudanais et sud-soudanais, ainsi qu’un appel aux présidents Omar el-Béchir et Salva Kiir : « Soyez unis. Sauvez votre pays. Nous sommes avec vous, nos enfants sont vos enfants ».

M. Hussein a confié à IRIN ses espoirs pour l’avenir :

« À chaque fois, ils promettent et [ensuite] ils reviennent sur leurs engagements. J’espère que, cette fois, une nouvelle page va s’ouvrir. Même le CPA, qui a conduit à la sécession du Sud, ne nous a pas apporté la paix. »

« En 2004, avant la signature du CPA et pendant la guerre, j’ai fui mon village avec ma famille à cause des conflits permanents [entre le gouvernement soudanais et l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), alors rebelle]. Nous nous sommes réfugiés chez des parents à Nyala, la capitale du Soudan du Sud. Un an après, en 2005, à la signature du CPA, je me suis rendu seul à Khartoum et j’ai laissé ma famille là-bas pour porter mon message aux deux dirigeants, le président Omar el-Béchir et John Garang, qui est décédé. »

« À mon arrivée à Khartoum, j’ai réalisé la pancarte et j’ai essayé de la faire parvenir aux dirigeants, sans succès. J’ai essayé de transmettre le message par les médias et la télévision nationale, mais personne ne m’a écouté. »

« La même année, je suis retourné à Nyala, puis je suis rentré dans mon village natal du Sud-Kordofan avec ma famille. Nous y sommes restés jusqu’en 2010, quand un nouveau conflit a éclaté [cette fois avec les rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (MPLS-N) qui combattaient le gouvernement soudanais]. Nous avons fui, à Khartoum cette fois. »

« Ma femme, mes deux fils, mes deux filles et moi… vivons ici maintenant, à Khartoum. Je travaille désormais comme ouvrier, mais nous n’avons pas une bonne situation ici. Dans le Sud-Kordofan, nous étions agriculteurs ; nous avions nos propres fermes et pâturages, mais nous n’y sommes plus en sécurité à cause des… conflits incessants. »

« Nous voulons la paix, la sécurité et la stabilité dans les deux pays pour que les gens puissent [rentrer] retrouver leurs fermes et leurs bêtes. »

« Je demande aux deux gouvernements, aux sultans et aux cheiks des deux pays d’entendre ce message simple : nous avons besoin de paix, d’unité et d’amour pour avancer et développer nos deux pays. »

« Tout le monde se bat pour [contrôler] les richesses, mais il ne peut y avoir de Nord sans le Sud, ni de Sud sans le Nord, car c’est notre sort et notre destin de vivre ensemble. »

ai/kr/rz-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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