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Inquiétudes persistantes en matière de sécurité

Burnt houses in Isiolo after inter-ethnic clashes Noor Ali/IRIN
La poursuite des attaques violentes contre les agents de sécurité et les civils met en lumière la lutte contre l’insécurité et alimente un climat de malaise général à l’approche des élections générales de mars 2013.

Les provinces du Nord-Est, de la vallée du Rift, de la Côte et de Nairobi sont parmi les plus touchées.

Le 7 décembre, un membre du Parlement a été blessé et cinq personnes ont trouvé la mort suite à la détonation d’un engin explosif improvisé dans le quartier d’Eastleigh à Nairobi.

En novembre, 42 officiers de police lancés à la poursuite de voleurs de bétail de la Vallée du Rift ont été tués lorsque que les assaillants, des membres de la communauté Turkana, leur ont tendu une embuscade à Baragoi dans le comté de Turkana. Suite au déploiement ultérieur de l’armée dans la zone, quelque 11 000 personnes ont été déplacées, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Les agences d’aide humanitaires ont dit aux journalistes d’IRIN que la médiocrité des infrastructures a entravé les efforts visant à fournir de l’aide à quelque 8 400 personnes déplacées internes de la région de Baragoi.

« Les familles déplacées sont dispersées. Les principaux facteurs de mouvements sont la crainte de représailles et de nouveaux raids, [et les] opérations de sécurité. La tension est toujours très élevée. Nous sommes la seule organisation à offrir une aide humanitaire d’urgence », a dit Mugambi Gitonga, coordinateur de la Croix-Rouge dans la vallée du Rift.

En novembre également, quelque 40 000 familles de la ville de Garissa, dans la province du Nord-Est, ont perdu leurs moyens de subsistance après des affrontements sanglants entre civils et militaires. Les violences sont intervenues après le meurtre de deux officiers de l’armée par des militants présumés d’Al-Shabab.

Le gouvernement indique qu’il indemnisera les personnes dont les commerces ont été détruits.

« Nous recueillons et vérifions les noms des personnes dont les commerces ont été détruits par le feu. Une enquête est en cours. Un certain nombre de commerçants possédant des étales à l’extérieur du marché ont également été affectés. Mais nous sommes sûrs que plus de 40 000 personnes vivaient grâce au marché », a dit à IRIN Mohamed Gabow, ministre adjoint chargé des programmes spéciaux.

Abdinoor Ibrahim, un commerçant, a dit, « Je vais vendre mon bétail et tout recommencer. Je vais aider mon cousin, qui s’est fait tirer dessus alors qu’il tentait d’empêcher les militaires de brûler son magasin, à demander réparation ».

En septembre, 10 officiers de police ont été tués lorsque des affrontements intercommunautaires ont éclaté dans le district côtier de Tana Delta. Au total, 102 civils ont trouvé la mort lors de ces attaques, et davantage de personnes ont été déplacées.

Des agences de sécurité dépassées

Les violences et les efforts déployés afin de prévenir de nouvelles attaques ont mis en difficulté des agences de sécurité kényanes en mal de ressources.

« Nous faisons de notre mieux avec les ressources disponibles, mais nous nous sentons parfois dépassés, et nous ne pouvons pas être partout », a dit à IRIN Charles Owino Hongo, le porte-parole de la police kényane. « Nous sommes inquiets, car certaines de ces attaques sont menées avec des armes très sophistiquées. Nous devons intervenir rapidement et détruire les armes illégales qui sont entre les mains des criminels ».

Le gouvernement indique qu’il a lancé un programme de désarmement en prévision des élections.

« Personne, pas un seul groupe, ne nous empêchera de nous débarrasser de toutes les armes illégales ou de mettre fin aux vols de bétail. Nous savons que les criminels qui ont attaqué et tué nos officiers voulaient montrer qu’ils sont opposés aux opérations de désarmement ou à toute tentative de mettre fin aux vols de bétail », a dit à IRIN Osman Warfa, le commissaire provincial de la vallée du Rift.

Déplacements

Bon nombre de familles ont été obligées de se déplacer en raison de l’insécurité.

« Je vivais ici depuis plus de 25 ans », a dit Muiruri, un fonctionnaire de Garissa. « Ma fille aînée vient de terminer ses études à l’université. Cet endroit va leur manquer. Je les ai envoyés à Kitui ; je ne viens pas de cette région. Je ne peux pas prendre davantage de risques en [les envoyant] chez moi, à Njoro, car j’ai peur que la politique ne crée un autre conflit ».

Ahmed Yassin a fui les attaques ciblant les Somalis installés dans le quartier d’Eastleigh à Nairobi. Les attaques, conduites par une foule en colère, sont intervenues après une explosion à l’intérieur d’un car public qui a fait 10 victimes – l’incident le plus meurtrier à Nairobi cette année.

« Comment voulez-vous que je reste à Nairobi, que je paie mon loyer, [et] que je nourrisse ma famille alors que mes marchandises sont pillées ? Je suis ici [à Isiolo, dans la province de l’Est] pour être en sécurité et pour survivre », a dit M. Yassin.

Des travailleurs humanitaires ont dit à IRIN que d’autres déplacements avaient été observés dans le complexe de réfugiés de Dadaab, au nord-est du Kenya, alors que les réfugiés somaliens tentent d’échapper aux criminels, aux insurgés et aux forces de sécurité.

« Des centaines de Somalis ont quitté Nairobi [pour] Garissa. Ils ont fermé leurs commerces et se sont installés à Ifo, Dagahaley, Kambioos et Hagadera [des camps du complexe Dadaab]. Un nombre important de réfugiés, près de 5 000, ont traversé la frontière pour revenir dans leur pays », a dit un travailleur humanitaire qui a préféré garder l’anonymat.

Des groupes de défense des droits et des organisations de la société civile ont accusé les forces de sécurité kényanes d’avoir fait un usage excessif de la force contre les Somalis et les réfugiés sous prétexte de combattre le terrorisme et de chercher les militants d’Al-Shabab, des affirmations que le gouvernement a toujours rejetées.

« Nous ne faisons pas un usage excessif de la force, car nous intervenons conformément à la loi », a dit M. Hongo de la police.

Il a également rejeté les accusations selon lesquelles le gouvernement fait preuve de partialité en menant des opérations de désarmement au sein des communautés de pasteurs.

« Notre travail [celui du gouvernement] est de garantir que les armes illégales en circulation soient récupérées. Le gouvernement n’a aucun intérêt à ne désarmer que certaines communautés. Nous prendrons toutes les armes qui sont en circulation sans faire de discrimination », a dit M. Hongo.

na/ko/rz-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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