L’Assemblée nationale bissau-guinéenne vient d’approuver à l’unanimité, avec 69 voix, une loi garantissant les droits des personnes séropositives, ce qui fait de la Guinée Bissau le sixième pays d’Afrique de l’Ouest à adopter une législation de ce type.
Après le Bénin, la Guinée et le Togo en 2005, le Mali en 2006 et le Niger cette année, c’est donc au tour de la Guinée-Bissau de se doter d’une législation pour protéger les personnes vivant avec le VIH de la discrimination et pour garantir leurs droits.
Le député Malam Djassi, président de la Commission spécialisée de l’Assemblée nationale de la Guinée-Bissau pour les Affaires sociales a dit a IRIN/PlusNews qu’ « à partir de maintenant, les malades du sida pourront jouir de tous leurs droits et privilèges, que ce soit au travail ou en ce qui concerne le traitement. »
M. Djassi a encore souligné que la discrimination envers une personne séropositive serait désormais passible de poursuite judiciaire et punissable par la loi.
La nouvelle loi garantit aux malades l’accès à l’école et interdit les tests de dépistage lors de la sélection pour un poste de travail.
« Il s’agit d’une loi contre toutes les formes de discrimination envers les séropositifs », dit Teodora Inácia Gomes, du Réseau parlementaire de la population et du développement.
Mme Gomes a expliqué que les personnes séropositives seront protégées même dans le cadre du mariage car, selon la loi, le fait qu’un des conjoints soit infecté au VIH ne constitue pas un motif valable pour une demande de divorce.
« Une personne séropositive pourra s’intégrer pleinement dans la société et y circuler librement », a-t-elle ajouté.
L’approbation de la loi a suivi une récente visite, très médiatisée, de la délégation internationale d’une mission intitulée « les Ambassadeurs de l’espoir », qui a mis en lumière les questions de la discrimination et a encouragé des Guinéens à assumer publiquement leur séropositivité.
Comme dans le cas des autres pays ayant déjà adopté une loi, les parlementaires africains, regroupés au sein du Forum des parlementaires africains et arabes pour la population et le développement, ont joué un rôle dans l’adoption du texte, avec le soutien financier du projet américain AWARE-HIV/AIDS, basé au Ghana.
Lors d’une rencontre organisée en 2004 à Ndjamena, au Tchad, ces parlementaires avaient recommandé aux pays membres de légiférer en faveur de la protection des droits des personnes vivant avec le VIH.
Ces recommandations faisaient suite à l’engagement pris par les pays membres des Nations Unies en 2001, lors d’une session spéciale sur le VIH/SIDA, de défendre les droits des personnes séropositives.
Des initiatives similaires sont actuellement à l’étude dans plusieurs autres pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Le Sénégal, voisin de la Guinée Bissau, a affirmé qu’un projet de loi avait été élaboré et allait prochainement être soumis au vote des députés sénégalais.
La Guinée-Bissau, avec ses 1,4 million d’habitants, affiche un taux de séroprévalence de quatre pour cent. La stigmatisation à l’encontre des personnes séropositives y est encore très forte.
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