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Les agences demandent une action internationale contre la LRA

Refugees from the Democratic Republic of the Congo collect water at the Makpandu refugee camp in Southern Sudan's Western Equatoria region, in this May 2009 photograph. The refugees fled attacks from the LRA Peter Martell/IRIN
La veille de Noël, il y a deux ans, l’Armée de résistance du Seigneur (la LRA) a lancé des attaques dans le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) et au Sud-Soudan, tuant plus de 600 personnes sur une période de trois semaines. Des centaines d’autres ont été enlevées et des milliers déplacées.

L’an dernier, une autre vague de tueries, d’enlèvements et de déplacements a eu lieu, également en décembre. Actuellement, les communautés dans les régions affectées attendent Noël avec anxiété, selon un communiqué commun de 19 agences humanitaires opérant dans la région. Le rapport, ‘Le spectre des Noëls passés’,
exhorte le monde à ne pas oublier le conflit, qui tend à « tomber dans l’oubli » sur le plan national et international.

Des actions militaires contre la LRA en Ouganda ont dispersé les combattants dans les régions frontalières reculées entre la RDC, le Sud-Soudan et la République centrafricaine. La responsabilité de la gestion de ce problème est partagée par quatre gouvernements nationaux, dont trois ont des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Cependant, il n’y a pratiquement aucune route ni moyen de communication. Quand des atrocités se déroulent, cela peut prendre des semaines ou même des mois avant que qui que ce soit, en dehors de la région, en entende parler. Les habitants de ces villages isolés sont extrêmement vulnérables. Une suggestion figurant dans le rapport dit que les bailleurs de fond, travaillant avec les compagnies téléphoniques de la région, pourraient financer une expansion massive de la couverture de la téléphonie mobile.

Pour l’essentiel, la seule protection des gens de la région est celle des forces de sécurité nationale, qui sont faibles, sous-entraînées et mal payées. Le rapport cite des villageois à Dungu en RDC, décrivant comment l’armée congolaise déployée dans la région avait installé ses bases à l’intérieur du village pour leur propre sécurité. « Ce sont nous qui protégeons l’armée », disent-ils, « et non l’inverse ! »

Milices locales


Il est tentant pour les gens de la région de monter leurs propres milices. Le gouverneur de l’Etat d’Equatoria occidental a demandé au gouvernement du Sud-Soudan de donner aux Arrow Boys dans la région des armes correctes afin de défendre leurs communautés contre les attaques. Mais les agences ayant contribué au rapport se méfient de ces mouvements d’auto-défense, disant que les groupes de défense locaux dans l’est de la RDC se sont transformés en milices violentes ou sont tombés dans le banditisme. Et le réarmement de civils dans le Sud-Soudan pourrait être un facteur déstabilisant pour le référendum de l’année prochaine.

Dans le passé, des actions militaires contre la LRA n’ont pas réussi à capturer ou tuer ses commandants, et ont simplement répandu le chaos sur une plus large zone. Les opérations contre les rebelles sont aussi rendues plus compliquées par le fait qu’il y a seulement un petit nombre de membres constituant le noyau dur de la LRA. Le groupe est principalement constitué de jeunes gens enlevés et obligés de combattre ou de servir leurs ravisseurs, victimes autant qu’auteurs de violence.

Le rapport s’élève contre les bombardements sans discernement des camps de la LRA afin de ne pas mettre plus en danger les enfants et les personnes enlevées. Il demande bien plus d’efforts pour encourager la fuite ou la défection de ces combattants contraints, plutôt que de simplement les voir comme des ennemis et d’essayer de les tuer. L’expérience ougandaise, note-t-il, suggère que de nombreux combattants sont prêts à tout pour quitter la LRA et rentrer chez eux.

Arrow boys patroling the outskirts of Nzara town in Southern Sudan, looking out for threats of remnants of the LRA and the rivaling Ambororo tribe
Photo: Marc Hofer/IRIN
Le gouverneur de l’Etat d’Equatoria occidental a demandé au gouvernement du Sud-Soudan de donner aux Arrow Boys dans la région des armes correctes afin de défendre leurs communautés contre les attaques
Le rôle des Nations Unies

De nombreuses recommandations sont adressées aux Nations Unies. Le rapport demande une meilleure coordination et un meilleur partage d’informations entre la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), la Mission préparatoire des Nations Unies au Soudan (MINUS), et la Mission conjointe des Nations Unies et de l’Union Africaine au Soudan (MINUAD). Puisqu’elles sont mandatées pour protéger les civils, elles devraient décider de la manière de déployer leurs ressources, en se basant sur les endroits où les civils sont le plus en danger.

Le rapport demande également que plus de personnel civil travaille avec les habitants de la région, particulièrement le personnel féminin, et demande aussi davantage de formations pour que les forces de maintien de la paix les aident à répondre aux différents besoins de protection des hommes, femmes et enfants dans les régions touchées.

Stratégie des Etats-Unis

Le mois dernier, le président Barack Obama a présenté au Congrès américain une Stratégie d’Appui au Désarmement de la LRA.

Quand il a approuvé la loi relative au désarmement de la LRA et à la relance du nord de l’Ouganda (LRA Disarmament and Northern Uganda Recovery Act) plus tôt cette année, le président Obama a dit : « Nous devons tous renouveler nos engagements et renforcer nos capacités pour protéger et assister les civils pris dans la tourmente de la LRA, recevoir ceux qui se rendent et soutenir les efforts pour traduire les dirigeants de la LRA en justice ». La nouvelle stratégie cite la protection renforcée des civils comme le tout premier des objectifs stratégiques des Etats-Unis. Elle met l’accent sur l’augmentation des options pour les combattants de la LRA et ce qu’elle  appelle «  les personnes associées » afin de quitter en sécurité les champs de bataille.

Mais les Etats-Unis ne sont qu’une seule des parties prenantes dans cette catastrophe complexe. Marcel Stoessel, responsable d’OXFAM en RDC, a dit lors du lancement du rapport : « La LRA constitue un problème régional, et ne relève donc pas de la responsabilité d’un seul gouvernement. Le Conseil de Sécurité [des Nations unies] a depuis longtemps écarté de son ordre du jour la question spécifique de la LRA et n’a pas répondu sérieusement aux atrocités commises. La communauté internationale et les gouvernements de la région doivent travailler de concert afin que les familles puissent enfin cultiver leurs terres et passer des nuits paisibles sous leur propre toit sans craindre la violence ».

eb/eo/mw –sk/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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