Certaines communautés de la région reculée du centre-ouest prennent néanmoins les mesures qui s’imposent pour améliorer la situation. Grâce au soutien du Programme alimentaire mondial (PAM), du Mountain Institute (TMI) et d’organisations non-gouvernementales (ONG) locales, elles reconstruisent leurs principales infrastructures pour stimuler l’économie locale.
Parmi les régions qui comptent des zones d’insécurité alimentaire, Mugu, Jumla et Dolpo font partie de celles qui se sont lancées dans des travaux de reconstruction et de construction d’entreprises en 2008, selon le PAM.
En avril 2008, les habitants ont organisé des réunions avec TMI et les ONG locales pour décider de ce qui devait être réhabilité ou amélioré. En contrepartie de leurs efforts, les familles ont reçu une aide alimentaire de la part du PAM, un arrangement que l’organisme d’aide alimentaire appelle désormais « nourriture pour la préservation du capital de production » (FFA).
Dans le Comité de développement du village (VDC, l’équivalent d’une sous-région) de Pina, dans la région de Mugu, 12 projets ont notamment été entrepris dans deux établissements humains : un projet d’irrigation, la construction d’un moulin local pour moudre le riz et le millet, la reconstruction des chemins de terre emportés, par endroits, par des glissements de terrain, la construction de petits ponts, des aménagements dans les locaux des établissements scolaires, la construction d’une pépinière d’herbes commerciale et de plusieurs broyeurs à céréales hydrauliques.
Petits projets, gros résultats
S’il s’agit là de petits projets, tels que la construction d’un petit moulin en pierre dans le village de Bistabada, ceux-ci n’en présentent pas moins d’immenses avantages pour la communauté.
« Cela nous permet de gagner du temps : avant, nous devions aller dans un autre village pour utiliser un moulin semblable et donner un pourcentage de nos céréales, en guise de paiement », a expliqué à IRIN Jagasila Kami, une villageoise.
Couvert, le moulin assure également une protection contre les éléments et empêche que les céréales ne soient mêlées à de la terre et des cailloux, a-t-elle ajouté.
À l’école secondaire de Karnali, non loin de là, Amar Bahadur Malla, responsable local, a expliqué que la cour de récréation, située devant les salles de classe, avait pu être agrandie.
« Avant la construction de la nouvelle enceinte de l’école, c’était très dangereux pour les enfants. Certains avaient même peur de venir à l’école », a-t-il expliqué. « Le terrain était cahoteux et élevé ; 400 élèves devaient s’entasser dans un seul bâtiment […] et quand il pleuvait, on ne pouvait pas faire cours à cause des inondations : l’eau des hauteurs se déversait dans les classes ».
Photo: Brennon Jones/IRIN |
Un hélicoptère du PAM livre des vivres à Pina, pour les familles qui ont participé à l’un des 12 projets « nourriture pour la préservation du capital de production » |
La fréquentation scolaire a également augmenté de cinq-six pour cent, selon les responsables de l’établissement. Un total de 638 familles (soit 2 544 personnes) ont bénéficié de la dizaine de projets FFA menés à Pina, dont la plupart ont été menés entre juin et août 2008, et une centaine de tonnes de riz leur ont été fournies, selon le Programme alimentaire mondial.
De nouveaux projets à réaliser en 2009
Dans la deuxième phase du programme FFA, le PAM, TMI et les ONG locales étendront leurs projets à 37 villages des régions de Mugu, Humla, Jumla et Dolpo.?
Treize nouveaux projets ont été approuvés pour la prochaine phase de mise en œuvre au VDC de Pina, dans la région de Mugu, et doivent être réalisés en juin 2009. Il devrait s’agir de projets d’irrigation à petite échelle ; de culture de légumes (de rente) ; de construction de murs et autres biens physiques pour aménager les pépinières d’herbes aromatiques et médicinales ; de reconstruction, de réhabilitation ou de construction des locaux des établissements scolaires ; et d’installation de robinets d’eau.
Comme au cours de la phase précédente, les activités prévues devraient bénéficier à environ 2 500 personnes, et une centaine de tonnes de riz devraient être distribuées aux familles.
Gagan Shahi, coordinateur de projets local, se félicite particulièrement des projets rémunérateurs comme celui de la pépinière à herbes. Il a également souligné qu’il était important de moderniser les voies, pour améliorer l’accès aux marchés et attirer les touristes.
« Mais j’espère créer un jour un centre communautaire pour vendre les produits locaux des communautés de la région, et construire une maison d’hôtes pour générer des revenus qui permettraient de financer de nouveaux projets d’amélioration communautaire », a indiqué M. Shahi à IRIN.
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