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Chronologie des manifestations de 2011

Les manifestations organisées dans l’ensemble du pays qui réclament le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, en sont à leur sixième semaine. Toutefois, le chef d’Etat yéménite n’a pas l’intention de lâcher les rênes du pouvoir avant 2013. Plus d’une trentaine de manifestants ont été tués et des centaines d’autres blessés lors d’affrontements avec les troupes du gouvernement et les partisans de M. Saleh. Ci-après figure une chronologie retraçant les événements phares qui ont eu lieu depuis le début des manifestations.

Le 2 février 2011 : Des milliers de partisans de l’opposition descendent dans les rues de Sana’a, d’Aden et de Taiz à l’occasion du « premier jour de la colère », afin de manifester contre l’amendement constitutionnel autorisant M. Saleh à briguer un autre mandat. Dans une allocution, ce dernier a soutenu qu'il n'allait pas se représenter à la fin de son mandat ou passer les rênes du pouvoir à son fils Ahmad, le commandant de la garde républicaine. M. Saleh appelle au dialogue et à l’engagement au sein d’ « un gouvernement d’unité nationale ».

Le 3 février : Des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis à Sana’a à l’occasion du « deuxième jour de la colère », afin de dénoncer la corruption du gouvernement et la main mise de M. Saleh sur le pouvoir et les ressources. M. Saleh a de nouveau appelé au dialogue avec l’opposition.

Le 10 février : Des centaines de partisans du Mouvement sudiste ont manifesté dans différentes régions du Sud afin de dénoncer le siège militaire imposé par le gouvernement. Ils réclament la mise en liberté de l’ensemble des prisonniers politiques détenus pour leur participation au sein du Mouvement sudiste. Le gouvernement accuse ce mouvement de promouvoir la sécession.

Le 11 février : Des milliers de partisans du Mouvement sudiste ont organisé des manifestations dans les villes d’Aden, Abyan, Dhalea et Shabwa, dans le sud du pays, afin de réclamer la démission du président. Selon l’organisation non gouvernementale (ONG) locale Yemen Human Rights Observatory (YHRO), le gouvernement aurait arrêté dix manifestants. Le président égyptien Hosni Moubarak démissionne.

Le 12 février : A Sana’a, alors qu’ils célèbrent la chute du président Moubarak et exhortent le départ de M. Saleh, des milliers de manifestants se heurtent aux partisans du parti au pouvoir sur la place Tahrir. Un cortège de milliers d’étudiants se met en marche en direction de l'ambassade d'Egypte et appelle à la fin du régime de Saleh. Deux étudiants sont blessés dans des attaques menées par des partisans du président Saleh armés de couteaux et de gourdins.

Le 13 février : Des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis devant l’université de Sana’a, ainsi que sur la place de la Liberté à Taïz. Dans les deux villes, des affrontements opposent les manifestants à des partisans du gouvernement. Dans la ville de Taïz, les forces de sécurité arrêtent 120 contestataires, selon Yasser al-Maqtari, un défenseur des droits de l’homme de Taïz.

Le 15 février : Quelque 2 000 partisans du président Saleh, soutenus par des policiers en civil, attaquent à l’aide de gourdins et de matraques électriques 3 000 étudiants qui manifestent devant l’université de Sana’a, d’après Khalid al-Ansi, directeur exécutif de la National Organization for Defending Human Rights and Freedoms (une ONG locale connue sous le nom de HOOD).

Le 16 février : A Aden, quelque 500 manifestants demandent la démission de M. Saleh. Deux manifestants trouvent la mort à Sana’a.

Le 17 février : Devant l’université de Sana’a, les affrontements entre des contestataires et des partisans du pouvoir font au moins 25 blessés.

Le 18 février : Quatre personnes sont tuées et 11 autres blessées alors que les autorités tentent de disperser des milliers de manifestants à Aden, à l’occasion d’une manifestation appelée « Le vendredi du départ ». Un bâtiment public, un poste de police et plusieurs voitures de police sont incendiés, selon Mohammed Salim, un agent de police antiémeute d’Aden. Au moins trois personnes sont tuées et 87 autres blessées lorsqu’une grenade est lancée sur des dizaines de milliers de protestataires rassemblés sur la place de la Liberté à Taïz. A Mukalla, une ville du sud du pays, dix manifestants sont blessés.

Le 19 février : Un manifestant est tué et 15 autres blessés dans des heurts opposant la police et des partisans de l’opposition devant l’université de Sana’a. A Aden, un autre contestataire perd la vie.

Le 21 février : Les Joint Meeting Parties (JMP), une coalition de l’opposition, et des partisans de Houthi dans le nord du pays apportent leur soutien aux jeunes manifestants et demandent la démission de M. Saleh. Des dizaines de milliers de personnes descendent dans les rues de Sa’dah pour la même raison.

Le 22 février : Au moins cinq étudiants sont blessés lors de heurts avec des partisans de Saleh devant l’université de Sana’a.

Le 23 février : Dix députés du Congrès populaire général au pouvoir présentent leur démission pour protester contre la répression des manifestations. A Sana’a, deux contestataires sont tués et 23 autres blessés.

Le 25 février : Des centaines de milliers de manifestants descendent dans les rues de Sana’a, Taïz, Ibb, Amran, Sa’dah, Aden, Dhalea, Mukalla, Lahj, Shabwa, Abyan, Dhamar, Marib, al-Jauf et Hodeida à l’occasion du « vendredi de la résistance ». Selon HOOD, au moins sept personnes sont tuées et des dizaines autres blessées à Aden.

Le 26 février : Les cheiks des principales tribus yéménites (Hashid et Bakil) annoncent leur soutien aux manifestants. « M. Saleh et son régime doivent partir maintenant », a déclaré Cheik Fasail al-Dheli de la tribu Hashid. « Comment un régime peut-il mener des réformes en deux ans après avoir échoué pendant plus de 30 ans ? », s’est-il interrogé.

Le 27 février : Huit manifestants sont tués et 36 autres blessés à Aden. Depuis le début de la crise, le 2 février, le bilan s’est alourdi et 26 personnes ont été tuées, selon YHRO.

Le 1er mars : A l’occasion du « mardi de la colère », des centaines de milliers de personnes se rassemblent dans les principales villes du pays en signe de solidarité avec les familles des manifestants qui ont été tués à Aden. « Nous n’avons aucun autre choix que de mettre un terme au régime de Saleh. Nous ne bougerons pas avant d’obtenir la démission de Saleh », a déclaré l’ancien député Fuad Dihaba à IRIN.

Le 4 mars : Deux personnes sont mortes et six autres blessées dans une attaque menée par l’armée contre une manifestation de l’opposition dans le district de Harf Sufyan ravagé par la guerre, dans le gouvernorat d’Amran.

Le 6 mars : Quelques 25 protestataires sont blessés à Ibb suite à une attaque menée par des partisans du parti au pouvoir.

Le 8 mars : Entre 70 et 80 étudiants sont blessés et un autre tué après que les troupes gouvernementales ont ouvert le feu sur les manifestants rassemblés devant l’université de Sana’a. « Les troupes ont jeté des gaz toxiques sur les manifestants », a déclaré Hussein al-Shawjali, un neurologue bénévole, qui prodigue des soins médicaux aux manifestants dans une clinique mobile, à l’université. « Des dizaines d’entre eux sont dans le coma ou souffrent de spasmes… Leur vie est en danger, car nous ignorons quel type de gaz a été utilisé. Nous ne pouvons donc leur prescrire le bon sérum », a–t-il confié à IRIN le lendemain. Soixante personnes, dont 20 policiers, sont blessées dans des heurts opposant des prisonniers et des policiers dans la prison centrale de Sana’a.

Le 10 mars : M. Saleh annonce, devant les caméras de télévision, des amendements constitutionnels et promet un système parlementaire.

ay/cb – cd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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