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Nonqaba Jacobs, « Elle dit que c’est le diable qui vous rend séropositifs »

HIV/AIDS activists at the MSF clinic in Khayelitsha, Cape Town Lee Middleton/IRIN
Là-bas, les gens sont aussi très secrets quant à leur statut
Nonqaba Jacobs, 28 ans, vient d’une localité rurale située à la périphérie d’East London ; ses deux parents étaient séropositifs, et elle-même a été diagnostiquée séropositive en 2004. En 2005, elle s’est installée à Khayelitsha, près du Cap, où les traitements et l’attitude de la population vis-à-vis du VIH sont tout à fait différents de ce qu’elle avait connu au Cap Oriental. Ces jours-ci, elle va bien, mais s’inquiète pour sa mère, qui a arrêté son traitement antirétroviral pour pratiquer la « guérison par la foi », à l’église de l’Ambassade du Christ.

« J’ai fait mon dépistage à East London. J’étais venue pour une autre IST et l’infirmière m’a suggéré ce dépistage. Je ne me doutais de rien, mais je savais tout du VIH puisque mon père et ma mère étaient tous les deux séropositifs. Mon père est mort en 2004, deux mois après que j’ai appris que j’étais séropositive, et ma mère est encore en vie et m’a soutenue tout le temps ».

« Je vivais en milieu rural où il n’y a pas de cliniques. Ici, c’est tout à fait différent des régions rurales. Je peux aller de chez moi à la clinique à pied. Au Cap Oriental, je dois payer 50 rands [sept dollars] pour aller à la clinique ; et puis, il faut y passer la journée parce qu’il n’y a qu’un seul docteur dans le service des ARV, et à partir de midi, ce sont les infirmières qui vous reçoivent parce que le docteur est parti voir d’autres patients à l’hôpital ».

« Là-bas, les gens sont aussi très secrets quant à leur statut. Au service des ARV, ils se cachent. Si vous voyez une fille que vous connaissez à la clinique, elle vous saluera froidement. Ici, les gens connaissent leurs droits et parlent ouvertement de leur statut, surtout à Khayelitsha. Là-bas, ils ont vraiment peur des personnes séropositives ».

« Chez moi, j’ai dit à tout le monde que j’étais séropositive ; comme ça, si j’oublie de prendre mes pilules, ils me le rappellent. Je n’ai pas de difficultés à suivre le traitement – c’est comme boire de l’eau. J’ai rencontré mon copain en 2007, juste avant de commencer le traitement ARV. Il a fait un test et il a été déclaré séronégatif. Mais nous avons quand même nos problèmes. Quand je vais au bureau de la TAC [Campagne d’action pour le traitement], il pense que je vais rencontrer un homme séropositif et que je vais tomber amoureuse de lui. Comme il est séronégatif et je suis séropositive, il s’inquiète parce qu’il pense que je veux être en couple avec une personne séropositive comme moi. Je pense qu’il n’est pas très rassuré quand je suis avec d’autres personnes séropositives ».

« Je vais bien, mais il y a une chose qui me fait de la peine. Ma mère a fréquenté l’école de guérison par la foi, à l’Ambassade du Christ, et depuis, elle a arrêté de prendre ses pilules. Elle prenait des traitements de deuxième intention. Elle dit que c’est le diable qui vous rend séropositifs. Elle pense être guérie, alors elle ne veut plus entendre parler de pilules. Elle se contente de prier quand elle ne se sent pas très bien. Son taux de CD4 est tombé à 98, alors ça me stresse parce que je ne peux rien faire pour lui faire changer d’avis. C’est elle qui m’a encouragée à prendre les pilules, au début, et à faire tout ce qu’il fallait, mais maintenant elle a changé d’avis. On finit par se disputer à ce sujet, parce qu’elle dit qu’elle est sauvée, alors que moi, je crois en la médecine ».

lm/kn/mw- nh/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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