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Comment construire un labo dans un conteneur

High-tech, low-cost, tuberculosis (TB) lab in a shipping container Barry Kosloff, ZAMBART
Un petit laboratoire capable de faire de grandes choses : voilà ce qu’a créé Barry Kosloff, qui travaille avec l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres. M. Kosloff a conçu un nouveau type de laboratoire de tuberculose ultramoderne et à bon marché dans un conteneur. Il a donné à IRIN/PlusNews quelques conseils pour la construction de ce genre de labo.

« Je ne sais pas si c’est normal, mais c’est comme si j’avais une photo en tête », a dit M. Kosloff, qui a conçu le labo pour le laboratoire national de référence situé dans la capitale, Lusaka. Sa création s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Zambia AIDS-Related TB Project, une organisation non gouvernementale (ONG) locale, pour améliorer la capacité de diagnostic du pays.

L’installation est la première du pays a être dotée d’équipements de contrôle des infections qui permettent au personnel de réaliser les cultures bactériologiques nécessaires au diagnostic des patients séropositifs et de déterminer si les patients atteints de la tuberculose ont complété leur traitement avec succès.

Communiquer avec les fournisseurs

M. Kosloff a tiré certaines leçons de son expérience dans la conception de laboratoires conteneurs : il a notamment appris l’importance de discuter avec les fournisseurs et d’écouter leurs réponses.

« [Les fournisseurs] ne comprenaient pas vraiment ce que nous essayions de faire, et nous ne comprenions pas les différentes possibilités », a-t-il dit à IRIN/PlusNews. « Les premiers labos avaient de tout petits éviers et utilisaient des climatiseurs de type américain – ceux [dont l’installation] nécessite de percer un grand trou dans le mur. Ça faisait entrer beaucoup de poussière ».

M. Kosloff s’est par la suite assuré que les fournisseurs installent de plus grands éviers et des climatiseurs intérieurs pour éviter de laisser entrer des poussières qui pourraient endommager les équipements et contaminer les cultures de tuberculose.

« Nous voulions avoir de plus grands éviers pour pouvoir y préparer les frottis et les lames colorées », a-t-il ajouté.

Optimiser l’espace disponible

Le laboratoire peut analyser 100 échantillons de crachats par jour avec quatre techniciens.

D’après M. Kosloff, de nombreuses personnes ont été surprises d’apprendre qu’un laboratoire si petit pouvait être aussi efficace. À son avis, la petite taille du conteneur peut même permettre d’améliorer l’efficacité du laboratoire si l’espace est bien utilisé.

« Dans la plupart des laboratoires conteneurs que j’ai vus, les équipements et les comptoirs étaient alignés d’un côté seulement – on n’utilisait pas les deux murs... [comme] je l’ai fait », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.

« C’est comme les cuisinettes [que l’on trouve sur les bateaux], où il y a des équipements de chaque côté et où vous n’avez qu’à vous retourner pour avoir accès à d’autres équipements », a-t-il ajouté. « La configuration du labo permet une grande efficacité – lorsque vous vous asseyez, tout est à portée de main. Vous n’avez pas à vous lever toutes les cinq minutes pour aller chercher quelque chose au bout du couloir ».

L’utilisation optimale de l’espace permet également de dégager de la place pour entreposer du matériel, ce qui n’est pas à négliger lorsqu’on sait que le labo peut rester stationné dans un endroit isolé pendant un certain temps.

Suivre le courant

Le travail de laboratoire présente des risques. Lorsqu’un échantillon est renversé, il peut projeter des bacilles tuberculeux dans l’air et créer un risque de contagion pour les techniciens qui les inhalent. L’installation de systèmes de ventilation et d’évacuation adéquats est donc cruciale.

Dans le laboratoire de M. Kosloff, l’air qui pénètre dans le conteneur est filtré et se déplace ensuite en suivant un courant unidirectionnel qui part de la partie la moins dangereuse du labo et se dirige vers la pièce où les cultures et les échantillons de crachats sont manipulés, qui est soumise à une pression négative. En cas d’incident, la direction du courant d’air fait en sorte qu’aucune bactérie dangereuse ne peut sortir de la zone de pression négative et contaminer les techniciens qui sont dans les autres pièces.

« Le système fonctionne encore mieux dans une pièce longue et étroite. Dans une pièce spacieuse, l’air se déplace dans toutes les directions et on n’est pas très bien protégé », a indiqué M. Kosloff.

Les portes sont pourvues d’un système de fermeture automatique, mais le courant d’air permet également de s’assurer qu’elles restent fermées. Il s’agit d’une mesure standard de contrôle des infections. Dans les laboratoires plus sophistiqués, les portes sont également équipées de verrous électromagnétiques pour s’assurer qu’elles demeurent fermées et qu’il n’y a qu’une porte ouverte à la fois. Dans le laboratoire conteneur, M. Kosloff a placé les portes qui permettent de se déplacer entre les différentes pièces très proches les unes des autres. Il est donc très peu commode d’en ouvrir deux à la fois.

Les systèmes de ventilation et de filtration d’air permettent également de garder le laboratoire propre. Vu le climat poussiéreux de la Zambie, les filtres des équipements de laboratoire doivent généralement y être remplacés tous les ans. M. Kosloff estime toutefois que ceux de son laboratoire dureront jusqu’à quatre ans. L’entretien est donc plus facile et meilleur marché.

Penser local

M. Kosloff cherchait des experts de la région pour équiper le laboratoire. Il a finalement fait appel à Air Filtration Maintenance Services (AFMS), une entreprise sud-africaine, pour la conception et l’installation des systèmes de ventilation et d’évacuation. Même si l’entreprise n’avait jamais travaillé sur un conteneur auparavant, elle connaissait bien les milieux pauvres en ressources comme la Zambie. Elle a ainsi utilisé le plus possible des pièces disponibles sur place afin de faciliter les remplacements et permettre la réalisation des réparations mineures à Lusaka.

« Aux États-Unis, lorsque vous avez un problème, vous appelez quelqu’un et il est là en moins d’une heure. Ici, lorsqu’il y a un bris, il faut faire venir quelqu’un d’Afrique du Sud parce qu’il n’y a personne sur place qui peut s’en occuper », a dit M. Kosloff à IRIN/PlusNews. « Plus le système est sophistiqué, plus vous avez besoin de personnel qualifié pour le réparer ».

llg/kn/he – gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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