« Avec des conditions météorologiques changeantes…et le niveau de pluie qu’amène chaque saison, nous pouvons déclarer formellement que le nombre de cas de glissement de terrain est en augmentation », a dit à IRIN Angelica Sajona, spécialiste en recherche scientifique au Bureau des Mines et des Géosciences (MGB) du gouvernement philippin.
La combinaison de régions montagneuses et vallonnées en proie aux tremblements de terre, et d’intenses chutes de pluie apportées par la mousson ou les typhons, rend le terrain naturellement prédisposé aux glissements de terrain. Selon le MGB, jusqu’à 80 pour cent de la surface totale des terres du pays est sujet aux glissements de terrain, faisant du pays le quatrième pays le plus exposé au risque de glissement de terrain, après l’Indonésie, l’Inde et la Chine.
Plus de 100 000 personnes sont exposées aux Philippines, selon le Stratégie internationale des Nations Unies pour la réduction des catastrophes (UNISDR).
Mais dans un pays avec tant de personnes vulnérables, l’intensité croissante des typhons et une urbanisation rapide, souvent sur des terrains vulnérables, majore le risque de glissement de terrain, a dit Mario Aurelio, ancien directeur du MGB.
Urbanisation rapide
Alors que la population du pays continue à augmenter, beaucoup s’installent dans des zones propices aux glissements de terrain.
« Le gouvernement national et local doit surveiller de près les probabilités de glissement de terrain…pour garder les gens et les infrastructures en dehors des trajectoires des glissements », a dit Gabrielle Iglesias, chargée de projet au Centre asiatique de préparation aux catastrophes (ADPC).
Rien qu’à Manille, la capitale du pays et la plus grande ville, presque trois millions de personnes vivent dans des structures informelles dans des zones instables, selon le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT), ce qui les rend extrêmement vulnérables.
Précipitation et terrain
Des précipitations exceptionnellement élevées, résultant du changement climatique, ont également augmenté le risque de glissement de terrain.
« Les pluies deviennent si intenses », a dit à IRIN Fay Apil, géologue responsable du MGB pour la région administrative de la Cordillère (CAR). « Sans aucun doute, les glissements de terrain empirent ».
La région de la Cordillère présente le risque de glissement de terrain le plus élevé aux Philippines. Ses six provinces figurent sur la liste du MGB des 10 provinces avec les niveaux de probabilité de glissement de terrain les plus élevés.
L’an dernier, le typhon Parma a déclenché des glissements de terrain à Sitio Little Kibungan, à La Trinidad, Benguet – situé dans la région montagneuse du CAR – tuant 70 villageois.
Alors que la région industrielle dépend du flux d’eau traversant le sol riche en minéraux pour son économie minière, le terrain fortement fracturé est particulièrement prédisposé aux glissements de terrain lorsqu’il y a de soudaines augmentations des chutes de pluie ou des inondations à cause d’un typhon, a dit Mme Apil.
Le pire glissement de terrain dans l’histoire récente du pays s’est produit en février 2006 dans la ville de Saint-Bernard, dans la province sud de l’île de Leyte, une province dans les Visayas. Après deux semaines de pluies exceptionnellement fortes, un village entier a été submergé. Plus de 1 000 habitants, dont 200 écoliers, ont été portés disparus.
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