« J’étais en cours préparatoire, mais comme mes parents étaient très pauvres, j’ai dû abandonner mes études pour vendre des sachets d’eau minérale à certains terminus d’autobus de Conakry » explique Alpha Ibrahima, neuf ans.
Selon certains analystes, bien que son sous-sol soit très riche et que le pays dispose d’énormes potentialités, la Guinée est en passe de devenir le prochain Etat en faillite.
Depuis près de trois décennies, les mêmes hommes politiques sont au pouvoir, la situation économique du pays est catastrophique, la monnaie nationale a été dévaluée et les maigres salaires des fonctionnaires ne leur permettent pas de s’en sortir.
Dans ce contexte économique extrêmement difficile, des enfants comme Ibrahima ne peuvent pas aller à l’école.
« Mes parents disent que je suis le seul capable de soutenir la famille », lance-t-il en proposant ses sachets d’eau aux voyageurs.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le taux de mortalité des enfants de moins de cinq en Guinée est l’un des plus élevés au monde et l’ONG Save The Children estime que onze pour cent des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition modérée ou sévère.
Vêtu d’un T-shirt crasseux, Tiny Alhassane passe ses journées dans les rues de Conakry, la capitale guinéenne, une ville où les enfants scolarisés se retrouvent le soir sous les réverbères de l’aéroport pour faire leurs devoirs de classe. C’est l’un des seuls endroits de la capitale où il n’y a pas de coupure d’électricité.
« Je passe mes journées ici, au centre-ville, et je vends des légumes dans la journée. A la tombée de la nuit, je lave des voitures pour me faire encore quelques sous. Lorsque je commence à avoir sommeil, je retourne à la maison où mes parents m’attendent pour la dépense du lendemain », explique le jeune Tiny.
Aboubacar fait partie de ce groupe de petits garçons qui travaillent comme rabatteurs dans les rues grouillantes du quartier populeux de Bambéto pour trouver des clients aux vieux taxis tout déglingués de Conakry.
« Je suis rabatteur depuis sept mois », explique le jeune Aboubacar. Mes parents sont au village et je suis venu à Conakry pour poursuivre mes études chez mon oncle ».
« Au début, il était très gentil ; mais malheureusement au fil des mois, nos relations se sont détériorées. Actuellement, il me faut payer la moitié de la facture d’eau de la maison. J’ai dû arrêter les études pour faire face à cela ».
A côté d’Aboubacar, Mariama, petite vendeuse d’eau, avoue qu’elle est aussi exploitée par une tante.
« Tous les jours, je dois rentrer à la maison avec au moins 7 000 francs guinéens, sinon elle me bat ».
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