« Trois petits campements proches du village de Dalola, ont été encerclés par des miliciens Janjawid dont certains portaient des uniformes militaires », a expliqué Matthew Conway, le porte-parole de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
« Les Janjawid ont ouvert le feu sur les campements et la fusillade a duré près d’une heure. Les assaillants se sont en ensuite enfuis vers le sud-est, en direction de Koukou et de la frontière. Selon les premiers témoignages, cette attaque a fait quatre morts et six blessés. Les victimes ont été évacués vers le centre hospitalier du camp de réfugiés de Goz Amer », a indiqué M. Conway, en précisant que mille têtes de bétail ont été volées lors de l’attaque.
La localité de Dalola – qui ne figure pratiquement sur aucune carte – est située près de Koukou, à quelque 80 km de la frontière soudanaise et de la région instable du Darfour.
Le conflit du Darfour a éclaté en février 2003 et depuis, des combats sont souvent signalés dans l’est du Tchad où vivent de nombreux réfugiés. A en croire les rebelles du Darfour, ils ont pris les armes pour lutter contre la discrimination et l’oppression dont sont victimes les habitants de la région. Ils accusent également le gouvernement de Khartoum de monter les miliciens Janjawid contre les populations civiles pour tenter d’écraser la rébellion.
Les autorités locales savaient depuis dimanche que les Janjawid se trouvaient dans la région, ont expliqué des travailleurs humanitaires.
De l’avis de certains observateurs, les récentes attaques dans le sud du Darfour peuvent laisser penser que le gouvernement soudanais prépare une nouvelle offensive militaire.
Depuis décembre, les attaques se sont multipliées sur les villages et les camps de réfugiés à l’Est du Tchad où, selon les estimations des Nations unies, quelque 200 000 soudanais ont trouvé refuge pour échapper au conflit du Darfour.
D’après les estimations des travailleurs humanitaires, les combats dans l’Est du Tchad ont fait près de 50 000 déplacés et, en l’espace d’un mois, le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire est passé à 11 000.
« Des telles attaques ne font qu’aggraver la situation et nous avons craint à un moment qu’elles se produisent près des camps de déplacés internes et de réfugiés. Aujourd’hui, c’est une réalité », s’est plaint M. Conway.
En avril, des rebelles armés avaient occupé pendant toute une nuit le camp de réfugiés de Goz Amer, situé à une dizaine de kilomètres de Dalola.
A plusieurs reprises, le gouvernement tchadien a accusé les autorités soudanaises de soutenir des groupes rebelles – ce que nie le Soudan - pour tenter de déstabiliser le Tchad. Mi-avril, le Tchad a rompu ses relations diplomatiques avec le Soudan et fermé sa frontière principale dans la localité d’Adré.
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