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Le chômage des jeunes menace la stabilité de la région

[Liberia] Former MODEL fighters line up to hand in their weapons at the newly opened in disarmament camp in Zwedru, Liberia in July 2004. IRIN
UN has warned of shortfall in funds to rehabilitate thousands of ex-combatants
Dans une région où 65 pour cent de la population a moins de 30 ans, le manque d’opportunités d’emploi offre de moins en moins d’alternatives à la jeunesse ouest africaine qui finit souvent par choisir entre la violence et l’immigration, selon un rapport de l’ONU.

« Il n’est pas normal que 65 pour cent de la population de moins de 30 ans soit dans sa grande majorité sans perspective d’avenir », a déclaré l’envoyé spécial des Nations unies en Afrique de l’ouest, Ahmedou Ould-Abdalah, lors d’une conférence de presse.

« Le chômage des jeunes constitue une menace très sérieuse pour la sécurité et la stabilité de la sous-région ».

Les images récentes de vagues de jeunes ouest-africains tentant désespérément de franchir les clôtures barbelées du Maroc pour aller chercher un emploi en Europe ont choqué le monde entier, a-t-il ajouté.

Et dans une sous-région ouest africaine en proie à des conflits - de la Guinée Bissau à la Cote d’Ivoire -, des jeunes au chômage continuent de s’engager en tant que miliciens car la guerre est la seule source de revenus à leur portée.

« Ce document est destiné à tirer la sonnette d’alarme », a affirmé M. Ould-Abdallah, lors du lancement d’un rapport du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest (UNOWA) sur le chômage des jeunes, publié à la veille du sommet France-Afrique qui se déroulera au Mali et qui sera aussi consacré à ce sujet.

« Il n’y a rien ici pour la plupart des jeunes », a déclaré à IRIN Moustapha Diop, le directeur des affaires estudiantines à l’Université de Dakar.

« Il y a de plus en plus d’étudiants - 50 000 cette année contre 46 000 l’année précédente - mais une fois qu’ils obtiennent leur diplôme, il y a peu d’emplois. Ils doivent se battre pour trouver des formations professionnelles, et lorsqu’ils arrivent à trouver un emploi, les salaires sont très bas ».

« La plupart sont conscients qu’ils seront au chômage pendant plusieurs années », a-t-il ajouté. « Et c’est même pire pour les femmes diplômées ».

Isabelle Pine, une étudiante de 25 ans en cinquième année de médecine, s’est esclaffée à l’idée de travailler au Sénégal une fois ses études achevées.

« Je préfèrerai travailler en Europe. Les salaires sont trop bas ici. Même notre professeur doit travailler à la fois dans les secteurs publics et privés pour réussir à joindre les deux bouts », a déclaré la jeune fille dont la sœur travaille comme femme de ménage pour qu’elle puisse terminer ses études.

Bien qu’il n’existe aucune statistique sur le chômage en Afrique de l’ouest, dans certains pays, comme le Sierra Leone, plus de 50 pour cent des jeunes sont sans emploi.

Face à la montée du chômage et du désespoir, le rapport de l’UNOWA a prévenu que les jeunes sans emploi risquaient de prendre une part active aux conflits dans les pays en guerre et d’ébranler la stabilité et le progrès de ceux qui connaissent la paix.

« L’avenir de toute la région est menacé par l’accroissement du nombre de jeunes dépourvus de toutes possibilités de jamais se trouver en mesure de travailler pour gagner décemment leur vie », a affirmé le rapport.

C’est une tragédie que des jeunes de la région n’aient de plus haute aspiration que celle de s’embarquer clandestinement dans la soute d’un avion ou d’un conteneur de camion, pour s’échapper du continent.

Et les tendances démographiques commandent une action urgence.
Les tendances actuelles de la démographie et de l’urbanisation dans la région sont parmi les plus élevées de l’histoire documentée ou que ce soit, avec 430 millions de personnes qui devraient vivre en Afrique de l’ouest en 2020, soit une augmentation de plus de 100 millions d’habitants en 15 ans.

Et l’exode rural - au Burkina Faso, 93 pour cent des migrants vers les villes sont des jeunes gens de moins de 35 ans - risque de placer plus de pression sur la production agricole.

Le développement et la stabilité de la sous région « seront minés tant que les tendances démographiques actuelles, les politiques économiques et les pratiques de gouvernance laissent des dizaines de millions de jeunes sans emploi et dans le désespoir en ce qui concerne leur avenir », a estimé le rapport.

Le rapport fait 26 propositions pour créer des emplois en faveur des jeunes sans qualification et pour offrir du travail aux jeunes diplômés. Il s’agit notamment d’investir dans le développement d’infrastructures et des travaux publics, d’impliquer les entreprises privées, d’améliorer la gestion et la transparence et d’encourager l’apprentissage et les professions libérales.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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