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Les avortements clandestins causent plus d'un quart des décès maternels

Map of Gabon
IRIN
Some 8.1 percent of Gabon's 1.2 million population is HIV positive.
Selon une étude statistique du ministère gabonais de la Santé, un quart des décès maternels enregistrés en 2001 était dû à un avortement clandestin, notamment sur les adolescentes.

“L’avortement était la principale case de mortalité maternelle au Gabon en 2001”, a indiqué Elisabeth Makaya, directrice de la santé maternelle et infantile au ministère.

Publiée la semaine dernière, l’étude révèle qu’en 2001, 28,8 pour cent des causes de décès maternels sont dus à des avortements clandestins et que sur 407 complications survenues au cours de la grossesse, 110 étaient liées à un avortement clandestin.

Selon d’autres statistiques, 15 pour cent des femmes en âge de procréer (entre 15 et 49 ans) ont déjà pratiqué un avortement clandestin.

Depuis quelques années, les abandons de fœtus dans les poubelles ou dans les bas quartiers font la Une des journaux. Au Gabon, pays de 1,3 millions d’habitants, les jeunes filles démunies et vivant encore sous le toit de leur parents choisissent généralement de se débarrasser d’une grossesse non désirée.

L’ enquête réalisée en 2000 par l’Association gabonaise des sages-femmes révèle que les grossesses précoces représentent 27 pour cent des 14 000 grossesses enregistrées cette année-là.

Cela s’explique en partie par le fait que les adolescents ont des rapports sexuels non protégés. L’enquête révèle également que 23,8 pour cent des jeunes filles entre 15 et 19 ans ont eu leur premier rapport sexuel à 15 ans, contre 48,1 pour cent chez les garçons de même âge.

“Globalement, cette interruption volontaire de grossesse est due, pour l’adolescente, à un manque d’information,» précise l’étude.

Et pour le docteur gynécologue Elisabeth Ona Onda, ce manque d’information signifie aussi que les femmes ne savent pas qu’elles risquent leur vie en se faisant avorter.

“Il est déplorable que très peu de femmes et d’adolescentes aient conscience des risques physiques qu’elles encourent”, a t-elle indiqué. “Aucune complication n’est à écarter lorsqu’un curetage ou une aspiration est effectué par le personnel de santé. Imaginez ce qu’il advient quand des procédés aussi douteux sont utilisés.”

Bien que la plupart des pays africains ont interdit la pratique de l’avortement, plus de quatre millions d’avortements clandestins sont pratiqués chaque année, selon des études des Nations Unies publiées en 2003. Près de la moitié des décès maternels dus à des avortements clandestins dans le monde survient en Afrique.

Des milliers de femmes survivent à cette pratique mais bon nombre d’entre elles s’en sortent avec des lésions et des séquelles (perforation utérine, douleurs pelviennes chroniques ou stérilité secondaire), indiquent les études.

Au Gabon, l’avortement volontaire est illégal. Toutefois, conformément à une loi votée en 2000, il peut être pratiqué si un médecin certifie que la vie d’une femme est en danger ou que le développement du fœtus est jugé anormal.

Les personnes pratiquant des avortements clandestins sont passibles d’une peine d’emprisonnement de 10 ans.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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