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Relancer l’activité des entreprises pour soutenir le relèvement aux Philippines

Cash for work programmes, including clean-up activities, were a crucial part of the initial recovery after typhoon Haiyan in the Philippines. Ana P. Santos/IRIN
Faute d’une stratégie de création d’emplois permettant de garantir une certaine stabilité au-delà des projets de subsistance à court terme, les progrès enregistrés par les Philippines en matière de relèvement suite au passage du typhon Haiyan en novembre 2013 pourraient être compromis, avertissent les organisations humanitaires et les autorités.

« Nous avons dépassé le stade de l’aide alimentaire indispensable à la survie de ses bénéficiaires – première phase critique commune à toutes les situations d’urgence. Nous devons à présent nous focaliser sur la création de moyens de subsistance permettant de garantir la sécurité alimentaire à long terme », a dit Dipayan Bhattacharyya, responsable de la sécurité alimentaire auprès du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies aux Philippines.

« Les gens réclament deux choses : un travail et un toit », a dit Fe Kagahistian, coordinatrice financière auprès du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) à Manille.

« Les survivants du typhon ont désormais besoin d’un emploi qui aille au-delà des initiatives "argent contre travail" à court terme. Ils ont besoin d’un travail qui leur permette de subvenir à leurs besoins fondamentaux, tout en économisant un peu pour l’avenir », a-t-elle dit.

Le typhon Haiyan – ou Yolanda, comme il est appelé localement – a balayé le centre des Philippines le 8 novembre 2013, avec des vents d’une vitesse moyenne de 300 km/heure provoquant des ondes de tempête de plus de 4 m de haut. Le super typhon, l’un des plus violents jamais recensés, a entraîné des dégâts estimés à 12,9 milliards de dollars US et affecté plus de 12 millions de personnes.

Les secteurs socio-économiques ont essuyé 93 pour cent des dommages causés aux infrastructures, et quelque 3,3 milliards de dollars US de pertes de production et de revenus.

Relancer l’économie

« Avec l’ampleur des dégâts causés par Haiyan, tous les secteurs doivent réfléchir à de nouvelles stratégies de création d’emploi, par exemple relancer les principaux secteurs d’emploi tels que l’industrie », a dit Mme Kagahistian.

Mais les autorités rappellent que la reconstruction prendra du temps.

« Reconstruire les secteurs de l’industrie et du commerce n’est pas si simple », a dit Alfred Romualdez, le maire de Tacloban - la zone urbaine la plus gravement touchée par Haiyan – à IRIN.

Tacloban est le noyau commercial et économique du centre des Philippines, servant de point d’accès à l’archipel et reliant Manille à de grandes villes comme Cebu et Davao.

Le typhon a affecté près de 7,4 millions de personnes employées par les secteurs tertiaire, agricole ou manufacturier dans la région. Certaines n’ont toujours pas repris le travail.

« Les entreprises manufacturières ne perçoivent leurs indemnités d’assurance que maintenant. Dans le même temps, il nous faut reconstruire les systèmes d’eau et d’énergie pour que ces entreprises puissent continuer de tourner », a dit M. Romualdez.

Des sociétés comme Pepsi et Coca-Cola possèdent des usines de mise en bouteille à Tacloban, qui ont fermé depuis le passage du typhon.

« Ces entreprises emploient environ 2 000 personnes chacune. Ce sont d’importants pourvoyeurs d’emploi », a dit M. Romualdez en précisant qu’elles devraient reprendre leur activité au troisième ou quatrième trimestre de cette année.

Créer de « nouveaux » emplois

D’autres entreprises réfléchissent à des solutions imaginatives pour créer des emplois à pourvoir par les survivants du typhon.

Le Bureau de l’adjoint du président pour la réhabilitation et le relèvement (OPARR, en anglais) - une unité spéciale créée pour superviser le relèvement post-catastrophe dans les 171 municipalités et les quatre principales régions surnommées « l’avenue Yolanda » - s’est associé à des entreprises privées dans le cadre d’un programme « Des études à l’emploi ». Il s’agit d’offrir des formations professionnelles, puis de mettre les jeunes diplômés en relation avec des employeurs potentiels pertinents.

« Nous avons un partenariat avec Reyes Haircutters, [une enseigne] qui possède 138 antennes dans tout le pays, pour former des stylistes que nous leur fournissons ensuite. Nous cherchons aussi à collaborer avec une entreprise de construction pour faire de même », a dit Hazel Alfon, la responsable du pôle Moyens de subsistance et organisations de la société civile de l’OPARR.

Deux sites ont été mis sur pied ces dernières semaines pour accueillir des programmes de formation de stylistes, où il est prévu de former 1 200 diplômés par an au total ; la première promotion devrait débuter en août.

Appeler les investissements

Outre la relance d’activités existantes, des plans sont en cours d’élaboration pour attirer de nouveaux investissements dans la région, créer des emplois et renforcer la résilience des habitants.

« Nous réfléchissons [à la manière] de mettre à profit les zones économiques spéciales dans certains districts de Tacloban avec l'autorité chargée des zones économiques aux Philippines (PEZA) », a dit Butch Meily, le président de la Philippine Disaster Recovery Foundation, un groupe d’entreprises du secteur privé qui contribuent à l’effort de relèvement post-catastrophe avec le gouvernement et un certain nombre d’organisations humanitaires internationales.

Les entreprises opérant dans des zones économiques spéciales bénéficieront de mesures fiscales incitatives telles que des allégements fiscaux ou des exonérations d’impôts pendant leurs premières années d’activités.

« Les zones économiques spéciales sont habituellement réservées aux entreprises à vocation exportatrice, mais nous souhaitons permettre aux petites et moyennes entreprises d’opérer dans ces zones économiques pour moderniser les activités », a dit Emmanuel Cortero, responsable de secteur chez PEZA.

Les petites et moyennes entreprises représentent environ 99 pour cent du total des entreprises nationales, et emploient environ 69 pour cent de la main d’œuvre. Le gouvernement classe les entreprises en fonction de leurs actifs et du nombre d’employés – par exemple, une petite entreprise emploie entre 10 et 99 personnes, et une moyenne entre 100 et 199.

« Nous espérons que cela servira d’impulsion à la relance des secteurs d’activité économique qui créeront des emplois durables dans la région », a dit M. Meily.

as/kk/cb-xq/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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