"Tout porte à croire que l'arrestation du colonel Charles Alamba Mungako serait liée à l'affaire de l'assassinat, dans la nuit du dimanche 28 au lundi 29 septembre 2003, du directeur des ressources humaines de la Direction Générale des Impôts (DGI), Steve Nyembo," a indiqué la VSV dans son communiqué.
Des sources anonymes de la police ont confirmé l'arrestation, alors que les autorités policières officielles se sont abstenues de tout commentaire.
Charles Alamba assurait temporairement le rôle d'auditeur général près la Haute Cour. Il occupait avant les fonctions de procureur à la Cour d'Ordre Militaire (COM). Cette institution avait jugé les responsables de l'assassinat du président Laurent-Désiré Kabila, abattu le 16 janvier 2001 par son garde du corps. Elle avait été créée en 1997 par Laurent-Désiré Kabila et abolie en mars 2003.
L'Association Internationale des Avocats de la Défense en RDC (AIAD) avait rappelé "qu'il s'agit d'un haut magistrat du parquet, jouissant de la présomption d'innocence et de la liberté individuelle, consacrées par les articles 19 et 20 de la Constitution."
"Au moment où il dirigeait le parquet près la Cour d'Ordre Militaire, le colonel Alamba avait été maintes fois cité dans de graves dossiers de violations des droits de l'Homme. Il était notamment suspecté de procéder à des arrestations arbitraires, à des détentions illégales, à des exécutions sommaires à l'issue de procès expéditifs et sans moyens de défense pour les victimes, à des confiscations de biens meubles et immeubles et de pratiquer la torture," a expliqué la VSV.
L'arrestation intervient à la suite de l'arrestation d'une quarantaine d'individus suspectés de participation à la vague de criminalité affectant Kinshasa et les grandes villes de la RDC. Des assassinats sont, en effet, enregistrés toutes les nuits.
Le gouvernement avait, ainsi, déclenché une opération "Kimya" et promis une prime de 5.000 dollars américains à toutes personnes qui dénonceraient ces assassins.
La VSV a exigé le transfert de Charles Alamba devant la Haute Cour et le respect des droits de la défense. L'ONG a aussi dénoncé sa détention dans un cachot non répertorié par le parquet.
Le président de l'AIAD-Congo, Jean-Marie Eleye Lofele, a pour sa part demandé "la libre communication avec sa famille et ses avocats. Cette requête a été jusqu'à présent refusée. C'est une violation des droits de l'Homme, en l'occurrence d'un magistrat qui a le droit à l'honneur et la considération même s'il lui est reproché d'être lié à l'assassinat de Steve Nyembo".
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