« Depuis le 3 octobre, 100 personnes sont mortes dans la ville d’Abudwaaq ; certaines personnes sont décédées dans les villages des alentours, mais nous n’avons pas le bilan », a déclaré Mohamed Jama, seul médecin de la région. « Il s’agit là du taux de mortalité le plus élevé que j’ai pu observer au cours de ma carrière ».
Jusqu’ici, selon le docteur Jama, 500 cas de diarrhée aqueuse aiguë ont été déclarés à l’hôpital, où un centre de traitement a été ouvert. « Et ça, ce ne sont que ceux qui ont réussi à arriver jusqu’ici. On nous informe également de cas de décès dans les villages isolés, mais malheureusement, nous ne pouvons pas nous y rendre ».
Selon lui, l’épidémie est la conséquence de la contamination de l’eau des puits et des « barkads » (points de captage d’eau). Le docteur a indiqué que la Société du Croissant-Rouge somalien (SCRS) avait distribué des sels de réhydratation orale (ORS). « Nous avons assez de réserves d’ORS pour faire face à la situation si celle-ci s’aggrave effectivement », a-t-il ajouté.
Il reste néanmoins beaucoup à faire pour assurer que tous les puits d’eau et les points de captage soient décontaminés, a-t-il poursuivi. « Nous avons réussi à mettre du chlore dans certains points d’eau, mais pas dans tous ».
Hassan Bulhan dirige un groupe de jeunes qui mènent des campagnes de sensibilisation dans la ville ; il a expliqué qu’un groupe de travail avait été formé il y a deux semaines pour faire face à l’épidémie et qu’une campagne avait été organisée pour avertir les populations de ne pas boire d’eau n’ayant pas été traitée au chlore.
« Nous essayons d’atteindre autant de gens que possible pour les informer sur ce qu’il faut faire pour lutter contre la propagation de la maladie », a-t-il indiqué. M.?Bulhan a sollicité une aide immédiate et pressé les organisations humanitaires internationales de venir en aide aux populations touchées.
« Ils [les organisations] seront en sécurité, ici », a-t-il ajouté. Mohamed Yusuf, membre du conseil des aînés d’Abudwaaq, a pour sa part déclaré à IRIN qu’outre la SCRS, aucune organisation humanitaire n’opérait dans la région.
« Ils [SCRS] font ce qu’ils peuvent, mais ce n’est pas assez ; nous avons besoin que l’aide des grandes organisations parvienne jusqu’aux villages », a-t-il commenté.
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