Dans le nord de l’Ouganda, les personnes souffrant d’un handicap, pour bon nombre d’entre elles après avoir été blessées au cours du long conflit entre le gouvernement et la rébellion de l’Armée de résistance du seigneur (LRA), ont lancé un appel au gouvernement pour bénéficier d’une réponse VIH mieux adaptée à leur situation.
Bien qu’il n’y ait pas eu d’attaque rebelle dans la région depuis plus de deux ans, la LRA a posé des mines dans toute la zone et les populations locales continuent de trouver des munitions non explosées.
« La sensibilisation sur le VIH est faite, mais les personnes avec un handicap sont laissées de côté », a dit à IRIN/PlusNews Simon Ogom, président d’une association locale de personnes handicapées, Gulu district disabled persons union.
D’après un recensement national, 23 870 personnes handicapées, en grande partie suite à des blessures de guerre, vivent dans les districts de Gulu et Amuru, dans le nord du pays.
« Elles sont plus vulnérables en raison de leur faiblesse physique, elles sont pauvres et on peut facilement en abuser, donc elles finissent par être infectées. Les personnes souffrant de handicaps sont faciles à violer –frapper une fois suffit à prendre le contrôle sur une personne handicapée et à avoir des relations sexuelles [avec elle] », a dit M. Ogom.
John Luwaa, le point focal VIH du district de Gulu, a noté qu’« en raison du faible niveau de sensibilisation parmi les personnes handicapées, celles qui sont séropositives ne réalisent pas l’importance d’aller se faire soigner. Très peu d’entre elles se présentent dans des centres de traitement pour des maladies liées au VIH ».
M. Ongom a souligné que de nombreuses personnes séropositives dans le nord étaient illettrées et ne pouvaient par conséquent bénéficier des messages VIH inscrits sur les panneaux d’affichage ou les dépliants dans les centres de santé. Il n’y a pas non plus de services de dépistage adaptés aux malvoyants ou aux personnes souffrant d’une déficience auditive.
« Il est important d’impliquer les personnes handicapées dans le processus de planning pour les programmes VIH/SIDA si l’on veut qu’elles en bénéficient pleinement », a dit Francis Kinubi, président de la National union of disabled persons in Uganda (NUDIPU).
La NUDIPU a récemment lancé un programme pilote sur trois ans pour accroître la sensibilisation sur le VIH dans trois districts, y compris Gulu, où la prévalence du VIH est évaluée à huit pour cent, l’une des plus élevées du pays.
Bien que la prévalence du VIH parmi les personnes handicapées ne soit pas connue, la NUDIPU a dit que des éléments, fondés sur l’expérience, indiquaient que les personnes handicapées étaient plus vulnérables à l’exploitation sexuelle, les exposant au risque de contracter le virus.
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