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Kinshasa permute un général, 20.000 civils seraient à nouveau deplacés.

L’Etat-major général des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a permuté le commandant de la 8ème région militaire à l’Est de ce pays, dans un effort de mettre fin aux affrontements qui se poursuivent entre factions armées dans cette province.

Le général de brigade Obed Rwibasira, de la province du Nord-Kivu, a été permuté avec son homologue de la 5ème Région militaire, le général Gabriel Amisi de la province du Kasaï Oriental, a annoncé le conseiller de la communication des forces armées congolaises, M. Jean-Willy Mutombo.

"Cette permutation est effectuée pour un besoin de réorganisation de la défense de l’armée, étant donné que le général Rwibasira est de l’ethnie [tutsie congolaise]de Banyamulenge, et que ceux qui combattent l’armée régulière sont de la même ethnie", a-t-il déclaré à IRIN depuis la capitale, Kinshasa.

Il y a environ deux semaines, Rwibasira a été rappelé à Kinshasa, et cela a presque coïncidé avec les menaces du président Paul Kagame du Rwanda, pour qui les rebelles rwandais qui vivent à l’Est du Congo constituent une menace à la sécurité rwandaise, et qu’il faut désarmer.

Depuis lors, il y a eu une recrudescence des violences à l’est de ce pays. En dépit des reniements du gouvernement rwandais d’avoir déjà exécuté ses menaces, le président Joseph Kabila du Congo a, aussitôt après, annoncé lui aussi un déploiement de 10.000 soldats supplémentaires par Kinshasa pour, entre autres choses, contenir toute incursion rwandaise dans cette partie de son territoire.

La permutation des généraux survient au moment où FARDC venait d’établir un état-major opérationnel dans le chef-lieu de la Province Orientale, Kisangani.

Par ailleurs, un nouveau front vient d’être signalé à Walikale, à 140 kilomètres ouest de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, où FARDC a annoncé la reprise du contrôle d’un aérodrome dans cette zone.


"Les Forces armées de la RDC ont repris le contrôle de l’aérodrome de Mubi", Mutombo a annoncé jeudi à IRIN. Il a dit que l’armée a mis en déroute les troupes dissidentes du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma), l’ancien principal mouvement rebelle à l’Est du Congo, et allié au gouvernement rwandais.

Ce mouvement s’est par la suite joint à la coalition gouvernementale de transition à Kinshasa, et ses combattants ont intégré l’armée unifiée du Congo, aux termes d’un accord de paix signé en 2003 entre le gouvernement, les partis politiques et de diverses factions rebelles.

MONUC, la Mission des Nations unies au Congo, a confirmé les informations fournies par Mutombo.

"Les troupes du [RDC-Goma] sont en train de se retirer de Walikale, et se dirigent vers les montagnes de Masisi y attendre de nouveaux ordres", a affirmé Jacqueline Chenard, porte-parole de la MONUC à Goma.

Mais les commandants du RCD-Goma disent qu’ils n’ont pas le contrôle des combattants.

"Ces combattants n’appartiennent pas au RDC-Goma, ils ne sont que d’éléments [insurgés ] de l’armée", a déclaré vendredi à IRIN depuis Goma un député du RCD, M. Moise Nyarugabo, qui faisait partie d’une délégation mixte des membres du gouvernement et du parlement congolais qui avaient quitté Kinshasa jeudi pour évaluer la situation sur le terrain.

"Ceci n’est pas seulement un problème du RDC-Goma, car l’armée appartient maintenant à la république", a-t-il enchaîné.

Les chefs du RCD-Goma ont publié mardi, depuis la capitale, une déclaration demandant à Kinshasa de prendre toutes les mesures possibles pour mettre fin à cette révolte. Ils ont en outre déclaré qu’au lieu que tout provienne de Kinshasa, ça aurait pu être mieux si on avait déployé une armée hétérogène, constituée des soldats du gouvernement aussi bien que d’anciens rebelles.

Malgré cela, les troupes brassées de l’armée congolaise dans la 8ème Région militaire se trouvent à présent divisées à Kanyabayonga, un village à 150 kilomètres au nord-est de Goma repris par les forces rebelles.

Les troupes des FARDC ont fait "un repli stratégique", a dit Mutombo, "nous nous cantonnons [dans le village de] Kibumba."

Aux dires du Colonel Patrick Colan des Francs de la MONUC, les accrochages de Kanyabayonga ont débuté le week-end dernier et ont été déclenchés par le refus par les éléments du 126ème bataillon des FARDC, basés dans cette 8ème Région militaire, de donner passage à leurs collègues en provenance de Kinshasa et qui étaient en partance pour Goma.

Kinshasa soutient cependant une autre version de faits, selon laquelle les combats ont également opposé les soldats de FARDC, l’armée régulière congolaise, aux troupes rwandaises."Les troupes de renfort venues de Kinshasa le week-end dernier se battent contre une coalition de soldats rwandais et [congolais]", a dit Mutombo.

Par ailleurs, le village de Kanyabayonga est à présent déserté et sous contrôle rebelle et, pour reprendre les termes de Chenard, "devenu un village fantôme, vidé de ses habitants."

On estime à près de 25.000 le nombre des déplacés civils lors des derniers affrontements, 10.000 d’entre eux doivent à nouveau rechercher refuge, après avoir précédemment fui de récents combats à Rutshuru et Lubero, au nord de Goma.

L'aide humanitaire n'est pas encore parvenue aux déplacés compte tenu de l'insecurité qui y prévaut.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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