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L’éruption indonésienne déplace la population et recouvre les récoltes

In the face of Mount Sinabung, thousands of residents had hoped to return to their homes and livelihoods prior to a major eruption of one of Indonesia's largest volcano on 1 February, 2014 Chalid Nasution/IRIN
Livelihoods have been badly shaken in the area
Des milliers de gens, déplacés par le volcan Sinabung qui ne cesse de rejeter des cendres, pensaient pouvoir rentrer chez eux et reprendre le travail, mais leurs espoirs ont été anéantis par une éruption mortelle le 1er février.

« Je ne crois pas qu’ils pourront rentrer chez eux de sitôt », a déclaré à IRIN Marthin Hutabarat, porte-parole de la Croix-Rouge indonésienne, affirmant que ceux qui avaient eu le courage de rentrer ont depuis regagné les abris.

« Les personnes déplacées auront besoin d’une aide pour survivre pendant les prochains mois, car de nombreuses récoltes ont été détruites », a déclaré Benny Kaban, prêtre protestant et travailleur humanitaire qui a participé à la coordination des secours.

Au moins 16 personnes ont été tuées lorsque le volcan culminant à 2 600 mètres, situé dans le district de Karo au nord de l’île indonésienne de Sumatra, est brusquement entré en éruption samedi dernier, après des mois de grondements et de jets de gaz chauds et de roches.

Vendredi, les autorités avaient autorisé des milliers d’habitants de plus d’une dizaine de villages à rentrer chez eux, à proximité ou sur les pentes du volcan, à la suite d’une accalmie qui a créé un faux sentiment de sécurité.

Détresse dans les abris

Depuis la dernière série d’éruptions du Sinabung en septembre 2013, plus de 30 000 personnes sont déplacées et vivent aujourd’hui dans 42 abris mis en place dans des bâtiments publics comme des écoles, des mosquées ou d’autres centres du district de Karo. Ces abris sont situés en dehors de la zone rouge, d’un rayon de 7 kilomètres autour du volcan, établie par le gouvernement en janvier.

Depuis septembre, la Croix-Rouge a distribué trois millions de litres d’eau potable, de la nourriture, des couvertures et des bâches, ainsi que 200 000 masques pour empêcher l’inhalation de fines particules de cendres volcaniques. La Croix-Rouge propose également des consultations psychologiques aux habitants déplacés.

Parmi ceux qui vivent depuis des semaines dans les centres d’évacuation temporaire, certains avaient commencé à montrer des signes de détresse, car ils s’inquiétaient des pertes de leurs récoltes et de leur gagne-pain. La plupart des habitants de la région sont des agriculteurs de subsistance et vivent de la culture de café, de cacao ou de fruits.

« Ils ont assez de nourriture à manger [dans les abris], malgré la qualité nutritionnelle, mais il est évident qu’ils souffrent sur le plan psychologique », a affirmé M. Hutabarat. « Nous voyons des gens qui ont le regard perdu dans le vide. Leurs champs et leurs maisons ont été détruits et ils ne savent pas ce qu’ils pourront faire à l’avenir. »

Kanto Tarigan, 32 ans, est cultivateur de café. Il a quitté son village un mois plus tôt pour trouver refuge dans une église du village de Kabanjahe et il craint de perdre sa maison et sa plantation. « Je veux rentrer chez moi, mais j’ai peur. Je ne sais pas combien de temps je dois rester ici, mais j’espère que ce sera bientôt fini », a-t-il déclaré. Je m’inquiète pour ma plantation. J’ai des amis qui, malgré les avertissements, retournent chaque jour dans leurs fermes et reviennent le soir. »

La plupart des 16 personnes qui ont péri lors de l’éruption du 1er février se trouvaient dans le village de Sukameriah, à moins de trois kilomètres du sommet du mont Sinabung, a déclaré Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l’agence indonésienne de gestion des catastrophes (BNPB).

En janvier, le gouvernement avait élargi la zone rouge de cinq à sept kilomètres de rayon. Mais, le 31 janvier, la BNPB a autorisé les habitants de 16 villages à plus de cinq kilomètres du sommet à rentrer chez eux après des jours d’inactivité volcanique.

Mesures de sécurité

Le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, a rendu visite aux personnes déplacées et a passé la nuit dans une tente. Il a appelé les autorités à améliorer les installations d’assainissement, la nourriture et les autres services pour les personnes qui vivent dans les abris temporaires. La BNPB a mis en place un programme « argent contre travail » qui permet à chaque famille de recevoir 50 000 roupies indonésiennes (4,10 dollars) par jour, a expliqué M. Nugroho.

L’État fournit également aux agriculteurs des semis et de jeunes arbres. Des bourses seront également distribuées à plus de 6 000 élèves de l’école primaire à l’université pour qu’ils puissent continuer leurs études, a-t-il déclaré.

Jakarta cherche à restructurer les prêts aux habitants déplacés avec des taux d’intérêt réduits. « Le gouvernement central a dépensé 50 milliards de roupies (4,1 millions de dollars) pour répondre à la catastrophe du Sinabung et il en dépensera plus si besoin », a déclaré M. Nugroho.

« Le gouvernement indonésien est sûrement en proie à des difficultés considérables, car il doit soulager la détresse de plus de 30 000 personnes évacuées. Il est souvent très dur de prédire quelle sera l’évolution d’une éruption de ce style, avec des effondrements de cônes de lave qui provoquent des explosions », a écrit dans un email Erik Klemetti, professeur adjoint des sciences de la terre à l’Université Denison, aux États-Unis.

Selon lui, même si l’éruption de février n’avait rien d’inattendu, le volcan restait imprévisible. « D’après mes recherches, l’activité ne devrait pas durer dans un avenir prévisible, ce qui peut se traduire en semaines ou en mois en ce qui concerne les éruptions volcaniques. » Il préconise que l’État maintienne la zone rouge à cinq kilomètres de rayon.

« Les morts de samedi étaient dues au fait que les gens se trouvaient trop près du volcan », a-t-il déclaré. « Cependant, c’est là que la crise volcanique devient une crise humanitaire. La manière de gérer un grand nombre de personnes évacuées qui doivent se tenir éloignées de leurs maisons et moyens de subsistance pour une durée indéterminée est l’un des plus gros défis à relever pour affronter une catastrophe de cet ordre. »

L’Indonésie est un archipel de plus de 17 000 îles où vivent plus de 240 millions d’habitants. Le pays compte aussi plus de 150 volcans actifs.

atp/ds/he-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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