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Fragiles progrès en Somalie en matière de sécurité alimentaire

Families queue for food in Badbado IDP camp, Mogadishu Kate Holt/IRIN
Families queue for food in Badbado IDP camp, Mogadishu (Jan 2012)
Les progrès de la Somalie en matière de sécurité alimentaire se poursuivent après la famine de 2011, mais il est estimé qu’environ 870 000 personnes – pour la plupart des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) – auront besoin d’aide alimentaire jusqu’en décembre 2013 selon les derniers chiffres de l’Unité d’analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition (FSNAU) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour la Somalie.

Ces derniers temps, de nombreuses régions du pays ont bénéficié de taux de précipitations conformes ou supérieurs à la moyenne. Grâce à cela, ainsi qu’aux prix peu élevés des denrées alimentaires et à l’intervention humanitaire, jamais le nombre de personnes nécessitant de l’aide alimentaire n’avait été aussi bas depuis la famine de juillet 2011 qui s’était soldée par la mort de 250 000 personnes dans le sud de la Somalie.

Cependant, les experts avertissent qu’en dépit de légers progrès, certaines populations restent extrêmement vulnérables à l’insécurité alimentaire ; environ 206 000 enfants de moins de cinq ans sont actuellement atteints de malnutrition aiguë – soit un taux de malnutrition aiguë globale supérieur à 15 pour cent – contre 215 000 en janvier.

« Cela a pris deux à trois saisons pour que la situation dégénère en famine, alors même s’il n’existe pas de risque immédiat de famine, deux ou trois saisons de bonnes pluies ne suffiront pas à écarter entièrement le risque », a dit à IRIN Daniel Molla, conseiller technique en chef de la FSNAU. « Le rétablissement reste très fragile sans de bonnes pluies, une intervention humanitaire prolongée et des améliorations en matière de sécurité ».

Un rapport technique en date du 3 septembre a indiqué que les PDIP constituent 72 pour cent des 870 000 personnes « en situation de crise et d’urgence » selon le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. « La majorité de ces personnes vivent dans des campements dans des conditions de vie très précaires et dépendent de stratégies de subsistance marginales et peu fiables ».

À Mogadiscio, la capitale, où vivent plus d’un tiers des 1,1 million de PDIP que compte le pays, d’influents « gardiens » de camp détournent souvent le flux d’aide destiné aux PDIP. Dans un article de blog en date du 3 septembre, le responsable de l’ONG Refugees International pour la corne de l’Afrique a averti que la réinstallation planifiée des PDIP de la ville devrait être « bien pesée et réfléchie » pour éviter d’accentuer leur vulnérabilité.

Outre les personnes nécessitant une aide immédiate, on estime à 2,3 millions le nombre de Somaliens « en situation de stress » ou ayant des difficultés à répondre à leurs besoins alimentaires, et vulnérables aux « chocs alimentaires » tels qu’une hausse des prix de l’alimentaire ou de mauvaises récoltes.

La FSNAU a indiqué qu’à Mogadiscio de nombreux foyers dépensaient jusqu’à 75 pour cent de leurs revenus en nourriture, ce qui les place dans une situation à risque en cas de mauvaise pluviométrie ou de hausse des prix de l’alimentaire. La banque britannique Barclays a menacé de fermer ses services bancaires dans plus de 250 entreprises de transfert monétaire, ce qui pourrait également affecter la capacité des millions de Somaliens qui dépendent des versements de membres de leur famille en Grande-Bretagne pour l’achat d’eau et de nourriture.

Lors de l’annonce de ces chiffres le 3 septembre, Nina Dodd, responsable de l’analyse nutritionnelle pour la FSNAU, a dit que les régions du Bas Shabelle et du Moyen Shabelle – qui totalisent à elles deux environ 18,5 pour cent de la population somalienne (soit 7,5 millions de personnes) et plus de 10 pour cent de ses PDIP – étaient particulièrement exposées à l’insécurité alimentaire depuis le retrait de Médecins sans Frontières (MSF). L’association, qui a évoqué un niveau d’insécurité trop important, y assurait en effet la distribution de nourriture thérapeutique.

Rares sont les organisations humanitaires à avoir accès aux populations en manque de nourriture, et la FSNAU n’a pas été en mesure d’y évaluer la situation alimentaire. Mme Dodd a néanmoins averti, « [qu’ils pourraient] bientôt déclarer la situation d’urgence » au Shabelle si la situation perdurait.

« Le groupe de responsabilité sectoriel chargé de la nutrition et de la santé œuvre à l’identification de partenaires sur le terrain pour reprendre les activités de MSF », a-t-elle ajouté.

Lors d’une visite à Mogadiscio en juillet, le directeur des opérations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging, a dit que les besoins humanitaires de la Somalie étaient « énormes » et a appelé la communauté internationale à investir dans le pays, où n’ont été financés que 33 pour cent des 1,3 milliard de dollars de l’appel de fonds humanitaire pour 2013-2015.

kr/cb-xq/ld


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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