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Comment les technologies ont changé la préparation aux situations d’urgence

Flooding in the Walia neighborhood of N'Djamena in October 2012, caused by the rise of the Chari and Logone rivers 
Pierre Peron/OCHA

Les téléphones mobiles, les systèmes d’information géographique (SIG), Twitter et d’autres technologies sont de plus en plus utilisés pour informer les communautés d’un risque potentiel de crise, pour les renseigner sur la manière de se préparer et pour aider les gouvernements et les agences d’aide humanitaire à prévoir le déroulement des situations d’urgence.

IRIN examine la manière dont ces innovations contribuent à faire évoluer les systèmes d’alerte précoce et de préparation aux catastrophes.

Surveillance du marché

Les agences d’aide humanitaire utilisent de plus en plus les téléphones mobiles pour surveiller et analyser les données de marché des régions isolées. Par le biais des SMS, les acheteurs, les négociants et d’autres informateurs fournissent aux agences comme le Programme alimentaire mondial (PAM) des informations sur la disponibilité alimentaire, le fonctionnement des marchés locaux et les prix des produits alimentaires.

Ces programmes sont utilisés dans le monde entier, y compris au Kenya, dans le nord du Mali, au Niger, en Somalie et en Tanzanie. Les agences se servent ensuite de ces données pour élaborer leurs programmes – des coupons de subvention peuvent être distribués sur les marchés caractérisés par une grande disponibilité et des prix élevés, par exemple, et une aide alimentaire peut être fournie dans les zones à faible disponibilité.

Messages d’alerte précoce concernant la santé

Bon nombre d’organisations utilisent désormais les téléphones mobiles pour la prévention des urgences sanitaires. Ainsi, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) en Afrique de l’Ouest, l’organisation Oxfam et d’autres agences d’aide humanitaire indiquent qu’elles diffusent régulièrement des informations sanitaires sur le VIH/SIDA, le paludisme, la santé reproductive, l’hygiène et d’autres questions afin de sensibiliser les utilisateurs de téléphone.

Une étude menée récemment par la FICR sur l’impact de ces messages sanitaires en Sierra Leone a montré qu’ils influençaient de manière positive le comportement de 90 pour cent des personnes recevant ces messages.

« Pour atténuer les crises, nous devons évidemment être plus proactifs, pas réactifs, et cette technologie nous permet vraiment de le faire », a dit Moustapha Diallo, porte-parole de la FICR à Dakar, au Sénégal.

En avril 2013, la FICR a mis en place un système de messages textes baptisé ‘Application de secours d’urgence Trilogy’ (Trilogy Emergency Relief Application, TERA), qui a permis d’envoyer des informations vitales à plus de 36 000 habitants d’une région de la Sierra Leone en moins d’une heure afin de prévenir une flambée de choléra pendant la saison des pluies (en 2012, le pays a connu sa pire épidémie de choléra en 15 ans).

« Nous avons ainsi réussi à atteindre plus d’un million de personnes, soit bien plus qu’en utilisant d’autres méthodes », a dit M. Diallo. « Je pense que toutes les organisations humanitaires sont conscientes de l’intérêt de ces technologies et comprennent que cela va changer notre façon de faire à l’avenir ».

Alerte précoce au niveau communautaire

Une alerte préalable à une catastrophe naturelle imminente peut donner aux populations une avance précieuse, et souvent essentielle, pour sauver des vies, lorsqu’elles doivent aller se mettre en sécurité.

Au Malawi, les communautés qui vivent sur les rives du fleuve Katchisa-Linthipe, une zone à haut risque d’inondation, travaillaient avec l’organisation non gouvernementale (ONG) italienne COOPI (‘Cooperazione Internazionale’) en s’appuyant sur les fonds apportés par le programme de préparation aux catastrophes lancé par l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (DIPECHO) pour surveiller le niveau des eaux. Les mesures effectuées étaient envoyées par téléphone mobile aux communautés installées en aval du fleuve. En cas de montée du niveau des eaux, les habitants avaient le temps de se préparer à d’éventuelles inondations.

Les services de secours catholiques (Catholic Relief Services, CRS), Save the Children et la FICR ont, quant à eux, envoyé des « messages de masse » pour atteindre les populations en cas de menaces imminentes, comme les risques élevés d’inondation, l’arrivée arrivée d’une tempête et les flambées de maladie en Haïti, au Kenya, à Madagascar, au Niger et dans d’autres pays.

Accélérer la distribution

Selon le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), un programme pilote lancé par Action Aid et Infoasaid au Kenya l’année dernière a conclu que l’envoi de messages textes aux bénéficiaires de l’aide concernant des distributions imminentes a permis de réduire les temps de distribution de trois heures à 30 minutes.

De la même manière, la FICR indique qu’elle a réussi à atteindre davantage de personnes dans un laps de temps plus court au Nigeria lors de la distribution de moustiquaires grâce à l’envoi de messages textes à l’avance.

Cartographie des risques géologiques

Le PAM a mis en place un partenariat avec des ONG, des agences des Nations Unies et des gouvernements du monde entier pour cartographier la végétation, la couverture des cultures, la localisation des marchés et les sources en eaux dans des zones vulnérables aux catastrophes naturelles à l’aide de technologies comme l’imagerie par satellite, les analyses spatiales et les SIG.

Bon nombre de gouvernements ont également commencé à établir des cartes des risques géologiques, qui identifient les zones vulnérables aux catastrophes naturelles, comme les inondations éclair, l’érosion des sols ou les glissements de terrain. Lorsqu’une catastrophe naturelle se produit, ces mêmes technologies peuvent être utilisées dans les zones où les routes ont été détruites ou emportées, et pour localiser les victimes.

Les CRS ont commencé à utiliser ce système lors du tremblement de terre de 2010 en Haïti pour recenser les maisons détruites, surveiller la construction de 10 500 structures transitionnelles et évaluer les amas de décombres. Depuis, ils ont étendu le programme à Madagascar, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo et ils prévoient de le mettre en place dans 30 autres pays vulnérables aux urgences dans les 18 mois à venir.

En Afrique de l’Ouest, la FICR et le Centre du changement climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge utilisent les prévisions climatiques fournies par le Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD) pour établir des cartes faciles à lire et qui permettent aux bureaux présents sur les zones à risques de pré-positionner de l’aide et de déployer rapidement des équipes en cas de catastrophe.

Surveiller les paiements pour signaler la vulnérabilité

Les transferts d’espèces effectués par téléphonie mobile aux personnes vulnérables sont désormais couramment utilisés par le PAM et ses partenaires avant et pendant les crises. En rassemblant des données sur les bénéficiaires de l’aide, ces programmes de versement d’argent peuvent également être utilisés pour prévenir d’une crise imminente.

Par exemple, si un grand nombre de bénéficiaires ont un besoin urgent d’espèces immédiatement après un transfert, ou si un grand nombre d’entre eux sont dans l’incapacité de rembourser leurs micro-prêts, les organisations d’aide humanitaire savent qu’elles doivent en déterminer les causes sous-jacentes.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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