Si les études médicales ont largement prouvé qu’une meilleure hygiène pouvait réduire les épidémies de diarrhée - l’une des principales causes de mortalité chez les enfants âgés de moins de cinq ans - elles ne mesurent pas de façon systématique les effets de l’eau, de l’assainissement et des mesures d’hygiène sur la croissance de l’enfant.
L’étude la plus récente a montré une croissance moyenne « faible, mais meilleure » d’un demi-centimètre supplémentaire chez les enfants qui recevaient de l’eau propre et du savon pour laver leurs mains, par rapport aux enfants qui en étaient dépourvus. Les chercheurs ont découvert que l’eau propre et le savon réduisaient le retard de croissance jusqu’à 15 pour cent.
Un nombre croissant de preuves scientifiques démontre que la répétition d’épisodes de diarrhée réduit la capacité des intestins à absorber des nutriments bénéfiques pour la santé et nécessaires au développement physique et mental de l’enfant.
« [Les systèmes] WASH [eau, assainissement et hygiène] s’inscrivent parfaitement dans le cadre d’une cause sous-jacente de malnutrition », a déclaré à IRIN l’un des principaux auteurs de l’étude, Alan Dangour, nutritionniste de santé publique à la London School of Hygiene and Tropical Medicine (École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres).
Les chercheurs ont identifié 14 études, réalisées dans des pays à faible et à moyen revenu, qui ont fourni des données concernant les effets des programmes WASH sur la croissance de près de 9 500 enfants. Cinq de ces études comportaient des groupes témoins d’enfants qui ne recevaient pas d’eau propre ni de savon, mais qui présentaient de nombreuses autres similitudes avec les enfants qui en recevaient.
« Il s’agit d’une méthodologie scientifiquement solide qui résout dans une large mesure les problèmes rencontrés par les études d’observation », a ajouté M. Dangour.
La malnutrition chronique, qui se manifeste par un retard de croissance (lorsque l’enfant est trop petit par rapport à sa tranche d’âge), est une cause importante de handicaps mentaux évitables, et joue également un rôle dans les trois millions de décès infantiles annuels des moins de cinq ans (45 pour cent du total des décès touche cette tranche d’âge).
« Jusqu’à maintenant, nous n’avions pas de preuve de l’impact direct des systèmes WASH sur la nutrition », a affirmé Francesco Branca, directeur du département Nutrition pour la santé et le développement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui n’a pas pris part à l’étude. « Cette étude montre qu’une approche sur plusieurs fronts [pour éradiquer la malnutrition] est la solution ».
Les chercheurs ont remarqué que les études sur lesquelles se fondent les dernières découvertes étaient réalisées sur le court terme (aucune ne dépassant une année) et que certaines présentaient des données insuffisantes.
Si M. Dangour a admis que même s’il « fallait des preuves plus solides pour affirmer de façon certaine que [les systèmes] WASH constituent un "remède au retard de croissance", les résultats de l’étude étaient, néanmoins, importants, a-t-il conclu.
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